CHRONIQUE (SIWEL) — La Kabylie occupée vit actuellement des jours très difficiles encore plus que ceux qu’elle connut et cela va de pire en pis.
Devant une Kabylie en effervescence sociale, identitaire et indépendantiste, quadrillée par un plan « Challe » de triste mémoire, outre la répression, le pouvoir colonial s’appuie désormais plus que jamais sur les KDS (kabyles de service, ndlr) qu’il utilise comme une « zone tampon », un bouclier, entre lui et la population Kabyle afin de l’abuser.
Hélas, le pays Kabyle qui s’est cru libre après le départ de la France auquel il a largement contribué, se retrouve à son corps défendant entrainé dans une colonisation d’un nouveau genre encore plus violente et plus pernicieuse.
Depuis 1962 à nos jours le sang Kabyle continue de couler faisant perdre ainsi à ce pays millénaire le meilleur de son élite intellectuelle et de ses jeunes.
À cette tragédie sanguinaire s’est ajoutée une politique négationniste initiée par un pouvoir colonial qui a juré d’effacer à long terme la nation et la civilisation Kabyle en imposant une idéologie arabo islamique tout droit importée d’orient.
L’outil de cette horrible politique négationniste est la langue arabe qui d’ailleurs imposée et appliquée dans la précipitation propre au voleur pressé de finir son larcin s’avère un échec total.
En maléfique et machiavélique stratège, le pouvoir colonial algérien, après avoir donc nié la civilisation et la nation Kabyles, a procédé et procède encore au sabotage systématique de l’économie de la Kabylie afin de l’affaiblir et de l’appauvrir pour la rendre docile et soumise.
Toute l’élite Kabyle et ceux des Kabyles qui se sont opposés à cette tragédie planifiée ont été, soit assassinés, soit torturés, soit emprisonnés, soit poussés à l’exil.
Certains restés sur place sont tombés dans un silence quasi complice, d’autres ont constitué une nouvelle espèce de Kabyles, dont l’échine est si souple qu’elle leur permet d’embrasser la babouche du colon arabo islamique sans aucun effort.
C’est la race, comme si je parlais de chiens, des Kabyles De Service communément appelés avec dédain et mépris, KDS.
Pensant avoir laminé et/ou apprivoisé les défenseurs de la nation et de la civilisation Kabyles à l’intérieur de l’Algérie, c’est depuis l’exil, Paris exactement, que la riposte Kabyle viendra.
Une riposte réfléchie, rigoureuse, méthodique, initiée par le président du MAK-Anavad, Mas Ferhat Mehenni, vient s’abattre sur le pouvoir colonial algérien qui n’a pas vu venir le coup et qui n’a pas eu le temps de mobiliser OuyahIa le KDS , appelé soit « l’homme des sales besognes » ou pour certain « la petite crapule » l’homme sans morale ni éthique, tant il n’hésite devant aucune crapulerie pour arriver à ses fins.
Sorti du huis clos mortel, physiquement et politiquement, le MAK-Anavad, coupant l’herbe sous les pieds au pouvoir colonial assimilé plus à une entité de voyous qui se donne les attributs d’un état, internationalise la question et la cause Kabyles.
Cette stratégie politique pacifique pousse l’entité voyou algérienne à reculer. Elle offre des miettes de reconnaissance de Tamazight et de Yennayer jour férié vite rejetés par la Kabylie qui n’en démord pas de sa lutte pour l’indépendance de la Kabylie.
Depuis le dépôt du mémorandum pour l’autodétermination de la Kabylie en vue de son indépendance à l’ONU, le pouvoir colonial pris dans la tourmente de la crise économique et du Tsunami souverainiste multiplie le sabotage économique d’un côté et de l’autre les arrestations et la répression des Kabyles.
À cela s’ajoute une politique de la terre brûlée en assombrissant le climat social par le déni des grèves, des revendications sociales et professionnelles.
Devant une Kabylie en effervescence sociale, identitaire et indépendantiste, quadrillée par un plan « Challe » de triste mémoire, outre la répression, le pouvoir colonial s’appuie désormais plus que jamais sur les KDS qu’il utilise comme une « zone tampon » entre lui et la population Kabyle afin de l’abuser.
Ces KDS, ces élus Kabyles, à l’image du Maréchal Pétain et de Laval, collaborateurs de l’Allemagne Nazie, sont aujourd’hui appelés à sauver le pouvoir colonial contre leur maintien au sein de la « Mangeoire » et de la « Rente ».
Contrairement à ce que ces « élus » pensent, l’heure de vérité a sonné aussi pour eux.
Leur alignement « alimentaire » et pour eux et pour leurs familles ne peut les dispenser de répondre aux questions que les Kabyles leur posent ou leur font savoir par le mépris et parfois par l’insulte.
Exceptés la condition de « faire valoir » du pouvoir colonial, hormis les jérémiades et les pleurnicheries auprès des ambassades occidentales accrédités à Alger, hormis le fait d’ânonner et de jouer aux opposants ou de lever la main lors des séances de gymnastique parlementaire pour voter des lois auxquelles ils n’ont jamais été associés, qu’est-ce que ces partis dits Kabyles ont apportés à la Kabylie ? RIEN ! RIEN ! RIEN !
Au contraire, pire, comble de l’ironie et de l’humiliation, le pouvoir colonial n’a officialisé Tamazight et reconnu Yennayer que sous la pression et la poussée exponentielle du souverainisme Kabyle prôné et revendiqué par le MAK-Anavad sous l’autorité de Mas Ferhat Mehenni, Président du Gouvernement provisoire kabyle en exil, ex prisonnier de Berrouaguia, qui a fait plier Bouteflika, lui qui a juré son dieu, pardon son Allah, que lui au pouvoir, l’officialisation ne sera.
Il n’est pas sans rappeler et surtout de souligner que la présence de cette caste de KDS à l’intérieur du système colonial algérien donne une caution, un faire-valoir démocratique, à ce pouvoir colonial, qui les présente comme les représentants de la Kabylie alors qu’ils ne disposent d’aucune légitimité populaire.
Le pouvoir colonial se gausse d’eux auprès des occidentaux et les présente comme des « Kabyles très critiques » avec un air entendu.
Ces KDS et leurs partis ne disposent d’ailleurs d’aucune assise populaire en Kabylie et à fortiori nationale où ils sont ignorés et raillés pour leur accent arabe « Z’di Mouh » à couper au couteau.
Ce pacte des KDS avec le diable algérien colonial nuit énormément à la Kabylie encerclée par la soldatesque, la gendarmerie et la police coloniales.
Actuellement, il ne se passe pas un jour où des Kabyles ne sont pas séquestrés, réprimés, torturés psychologiquement et pour certains et certaines torturés physiquement.
Ces KDS ne sont pas sans savoir que les Kabyles vivent aujourd’hui dans les conditions d’un état d’urgence non déclaré.
Les militants indépendantistes sont empêchés de circuler et de travailler au mépris flagrant des libertés et du droit fondamental.
Hommes ou femmes, séquestrés dans les bâtiments de la sécurité coloniale, ils sont traités comme des criminels.
Les femmes Kabyles sont déshabillées de force par des matrones sous des insultes et une vulgarité inouïe jamais entendues et vues même sous l’occupant Français.
Il est extraordinaire de constater que certains KDS sont prompts à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme ailleurs dans le monde mais gardent un silence profond sur les dénis et les abus de contre les droits de l’homme commis en Kabylie.
Cette situation schizophrénique, lâche, intéressée et égoïste n’a que trop duré.
Un examen de conscience personnelle et politique s’impose.
La Kabylie indépendante, et elle le sera bientôt, et ce plus tôt que certains ne le pensent, saura reconnaître les siens.
La politique du « cul entre chaises » et de la navigation « entre deux eaux » au gré des circonstances politiques ne peut durer ainsi au détriment de l’intérêt suprême de la Nation Kabyle qui est la constitution d’un ÉTAT Kabyle.
La Kabylie vit un désastre Humain (kidnappings, séquestrations, atteintes aux droits fondamentaux, hôpitaux précaires…)
Écologique (incendies de forêts criminels, décharges sauvages…).
Économique (sabotages, interdictions d’investissements …).
Éducationnel (arabisation forcée, salafisation des contenus et des programmes scolaires, structures vétustes, grèves à répétition…).
Civilisationnel (atteintes à l’éthique et à l’image de la Kabylie par des assassinats des hôtes de la Kabylie – cas d’Hervé Gourdel, Albert Ébossé…- coutumes et traditions entravées, culture et identité folklorisées).
Tout ce désastre est créé, entretenu et manipulé par le pouvoir colonial arabo-islamique afin de vider la Kabylie de sa sève et de sa substance Kabyles, Taqvaylit, la kaylité.
Aujourd’hui, des centaines de milliers de voix, particulièrement parmi la jeunesse Kabyle et les femmes, s’élèvent à juste titre, pour appeler à l’édification d’une Kabylie Kabyle, TAQVAYLIT.
Il est plus que temps, pour tous les Kabyles et particulièrement son élite en Kabylie ou dans la diaspora, de se lever comme un seul Homme, dans l’UNION et la COMMUNION FRATERNELLE au-dessus des « Egos », pour sauver la Kabylie des grands DANGERS qui la menacent et ce dans tous les domaines.
La Kabylie est entraînée à ses dépens et à son corps défendant dans un maelström colonial qui touche à l’essence intrinsèque même de ce qui constitue sa Nation et sa Civilisation.
Nous appelons, à l’instar de ce que nous appliquons au MAK-Anavad au respect de l’Éthique de la responsabilité chère à Raymond Aaron.
ÇA SUFFIT MAINTENANT, à chacun de prendre ses responsabilités !!!
La Kabylie indépendante saura reconnaître les siens.
Menal At Qasi
SIWEL 032000 FEV 18