DE LA FACTICE OPPOSITION, DE SON SILENCE ET DE SON EFFONDREMENT ÉTHIQUE ET POLITIQUE. LA JUNTE A RÉUSSI LE DOUBLE ASSASSINAT, SOCIÉTAL ET ÉTATIQUE.

Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde » B. BRECHT.

La junte coloniale algérienne est dans la panique et la tourmente générale. Elle entre dans sa quatrième année d’instabilité politique et de crise économique avouées et reconnues, sans évoquer les autres points noirs qu’elle traîne. Insister sur ces quatre dernières années n’est point éluder une instabilité politique multidimensionnelle chronique que cette junte héréditaire traîne depuis 1962.

Du Hirak, mouvement vermoulu, infiltré de l’intérieur par les différents clans de la junte, unis en la circonstance pour sauver leurs « pouvoir » et qui ont mis en exergue les contradictions politiques internes du mouvement, particulièrement sociétales pour mieux le pulvériser de l’intérieur, d’ailleurs avec succès, que la bande de voyous aux manettes a ensuite maté par la répression en se posant gardienne d’un pseudo « État algérien » en danger devant la communauté internationale inquiète de sa chute, au point de sacrifier l’un des siens, Bouteflika – présenté tantôt précurseur de la diplomatie algérienne, tantôt « président dictateur » en herbe – sans atteindre pour autant la stabilité politique qu’elle tente d’incruster dans l’image d’une « Algérie nouvelle » – une dénomination constituant en soi, par effet pervers, l’aveu d’une « Algérie » ancienne morte tout comme la nouvelle ainsi qu’il a été souligné ici depuis 2016 – auparavant plébiscitée par la potiche actuelle Tebboune et ceux qui l’ont posée à ce poste. Un acte sacrificiel où Bouteflika est la sorcière, cause des malheurs décennaux de cette « Algérie » créée par la France.

Incapable de juguler la progression exponentielle de l’indépendantisme Kabyle, facteur essentiel dans la prise de conscience des populations de ce pays de la faiblesse et de l’isolement de cette « Algérie », désormais éprouvé à laquelle s’ajoute les conséquences d’une agitation politique interne inquiétante pour l’opinion et la communauté internationale, en particulier la France, l’Espagne et l’Italie, des pays du sud de l’Europe soucieux de la stabilité d’un « pays » à une rame de leurs côtes méditerranéennes, la junte affolée, tente de rétablir un semblant de calme, réprime et séquestre en masse où même des journalistes et des politiciens thuriféraires – des faire-valoir connus de la fictive démocratie algérienne – pourtant attachés à la patte des généraux des services, sont arrêtés ou menacés pour servir d’exemple.

Finie la comédie, la junte joue sa peau et celle de sa  »famiglia ». Des otages, des tortures et des viols, en veux-tu, en voilà, tous à la trappe ou à la gégène.

La junte a peaufiné sa vitrine internationale démocratique, une élection par défaut au conseil des droits de l’homme de l’ONU de 2023 – 2025, une farfelue nouvelle « Algérie » avec une nouvelle constitution, jurant de respecter les droits de l’homme et de les renforcer dans le monde (sic) dixit APS ; une façade politique ravalée avec des partis d’opposition ânonnant dans le vide, accueillant même certains de leurs chefs.

Cette semaine est riche en événements, même si l’interdiction de quitter le territoire opposée à l’artiste Kabyle intègre Oulahlou a été condamnée par certains, s’ajoutant aux multiples prises d’otages quotidiennes de résistants Kabyles pacifiques avec séquestration, un journaliste Kabyle connu – il aurait perdu la protection d’un général des services, lui-même déchu – est arrêté à l’instar des Kabyles selon le mode opératoire usuel fasciste « Gestapiste » de la junte. Une arrestation brutale en pleine nuit qui a semé la terreur parmi les politiciens de la factice opposition, l’élite sous cloche clanique du microcosme politique algérois. En plus d’être la soupape de sécurité de la junte, parmi ces opportunistes de tous poils, outre la présence des agents des services et de leurs infiltrés cagoulards – un secret de Polichinelle diriez-vous – il y’a des collaborationnistes avec les idéologues du terrorisme islamiste qu’ils tentent de présenter comme des conservateurs religieux, désormais civilisés, aptes à intégrer « officiellement », à leurs côtés, la mangeoire du système politique mafieux algérien.

Ce passage est là simplement pour rappeler les habituelles pseudo « condamnations et dénonciations » s’efforçant à donner à l’extérieur de cette « Algérie » une image d’une pratique politique démocratique sereine dans cette entité algérienne aux abois.

De constats politiques en constats juridiques et de dénonciation molles du viol des lois nationales et pire des traités internationaux, supranationaux, relatifs aux droits humains, dûment signés et ratifiés, par la junte, cette « élite » ne fait que donner un semblant d’activité oppositionnelle où même le terme  » dictature  » est banni  » remplacé par  » autoritaire  », prononcé sur le bout des lèvres, plus acceptable.

Ces constats répétitifs, à croire qu’ils sont à chaque fois rédigés par la junte elle-même pour donner un semblant de vie politique démocratique ; dépourvus de solutions et d’adresses fermes ou d’ultimatums politiques envers la junte signent leur fatuité pour ne pas dire leur complicité, tant ils demeurent au stade de simples jérémiades sans lendemain. Le bla-bla habituel dans la vulgate populaire.

Par ailleurs la junte ne se vante-t-elle pas de l’existence de dizaines de journaux et de TV privés et surtout de partis d’opposition !?

L’absence dans la terminologie de la factice opposition du microcosme algérois, des termes  »dictature »,  » totalitaire  »,  » fascisme  »,  » disparitions forcées  »,  » assassinats politiques  », indépendance de la Kabylie  » et surtout de l’acronyme MAK pour Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie ; ce dernier, avec son courageux affrontement politique pacifique anticolonial frontal, sans compromission et sans concession aucune, ajouté à l’internationalisation de l’absolue nécessité de la décolonisation de la Kabylie, leur reste en travers de la gorge. Le MAK leur renvoie de front l’image de leur lâcheté et de leur déni de la réalité politique totalitaire.

La junte a bien saisi, chez cette secte collaborationniste, la lâcheté et le silence fait sur la revendication du droit à l’autodétermination de la Kabylie pourtant figurant dans l’article 32 de la constitution, pour mieux élaborer et exercer son terrorisme judiciaire initié dans l’inique article 87 bis du code pénal, criminalisant de fait la pratique politique de cette… opposition de commande salariée de la junte.

Sont-ils (l’élite et les pseudo opposants) et ce quel que soit leur idéologie politique, non seulement, sincères et honnêtes dans leur engagement politique soucieux du respect des libertés fondamentales et du respect du droit à l’autodétermination des peuples qu’ils s’acharnent à défendre pour les peuples autres que Kabyle ?

N’était-il pas salvateur pour eux et cette « Algérie » de solutionner la problématique de l’indépendance de la Kabylie à froid, sereinement sous l’égide des Nations Unies ?

Forcément que cette élite Kabyle vichyste collaborationniste ne serait plus d’aucune utilité et pour cette « Algérie arabo-islamiste » et pire pour la Kabylie. Elle ne serait plus un facteur de division inter-Kabyles exploité par la junte pour mieux écraser la Kabylie. L’Histoire a montré que les collabos peuvent constituer une cinquième colonne réversible, d’où l’acharnement judiciaire de la junte sur cette caste.

Cette stratégie du déni de la réalité, bien apprise à la médersa politico-religieuse du FLN, a aggravé le pourrissement de la liberté d’expression et d’opinion quand le MAK, à lui seul, a laminé les fondements idéologiques de cette « Algérie » terroriste, fasciste et obscurantiste, en déconstruisant le fallacieux facteur idéologique arabo-islamiste. Le MAK a poussé la junte à ruser en reconnaissant officiellement le caractère berbère de l’Afrique du Nord pour le réduire dans le même élan, vicieusement, à un substrat culturel faisant partie du patrimoine historique algérien, inventant perfidement le fameux BAPI du nous sommes tous des Berbères Arabisés Par l’Islam. Entendre en creux « nous sommes tous des arabes », donnant ainsi une porte de sortie à cette « élite » Kabyle décatie qui ne se définit plus que par nous sommes tous des Amazighs arabisés taisant dans la foulée leur Kabylité, politiquement incorrecte pour leur maîtres et leurs amis algériens.

Ainsi cette pseudo « élite », égarée, n’est-elle pas dans la haine de soi et dans le négationnisme identitaire et culturel ainsi que dans la falsification de l’Histoire en épousant les thèses colonialistes de la junte coloniale algérienne qui leur impose l’idéologie arabo-islamiste qu’ils font mine de décrier en privé pour sauver la face, eux les Amazighs arabisés par l’islam, une identité frelatée ?

Les termes de liberté et de démocratie universelle ont-ils un sens sortis de la bouche de ces faux opposants qui avalent leur volonté et leur libre arbitre, actuellement plus inquiets pour leur propre intérêt personnel tant la junte a décidé désormais de se passer de leur service. Elle a trouvé un remplaçant plus terrible en la personne du docile et fasciste patron de la Gestapo nationale, descendant de la période coloniale française, très à l’aise dans sa lugubre spécialité de  » guerre psychologique  » essayant d’inverser la peur qui le tenaille, lui et ses maîtres, sur les populations de ce territoire dit algérien.

Certains individus de ce microcosme algérois, environ 2000 personnes, ayant déjà saisi l’ampleur du retournement de situation en leur défaveur, eux qui se croyaient du bon côté du manche et que seuls les Kabyles dignes sont visés, ont filé à l’anglaise vers l’occident, particulièrement chez l’ancien colon, le tuteur de cette junte.

Soucieuse – pour l’instant – de préserver ses intérêts commerciaux et politiques au Sahel notamment, la France offre seulement le statut de réfugié politique à ces pauvres algériens. L’image de la France terre d’asile, à préserver oblige.

À l’instar de tous les pays du monde, « un sou est un sou » en cette période de crise économique mondiale, aggravée par le folie guerrière de Poutine, soutenu par la junte. La France s’apprêterait d’après Abdelmadjid, qu’elle sait président illégitime, à le laisser souiller le sol Français, rappelle tacitement à l’endroit des algériens fuyards ce vers de Lafontaine, « aide-toi et le ciel t’aidera » eux qui aiment encore leur « Algérie » coloniale, même en exil à l’abri de toute répression, au point de garder le silence sur les dépassements fascistes de la junte en Kabylie.

CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante