KABYLIE (SIWEL) — Entre hier et aujourd’hui rien n’a changé dans l’attitude politique et comportementale violente de la junte militaire arabo-islamiste contre la Kabylie.
Et pourquoi devrait-t-elle changer au demeurant !? La bande de brigands au pouvoir a un programme idéologique et politique et elle l’applique à sa guise et ce depuis 1962.
Les maigres acquis du Printemps Berbère de 1980, plutôt Kabyle, car seuls les Kabyles sont les artisans de ce mouvement et celui du Printemps Noir, celui du deuil, de la mort pour la Kabylie qui a vu près de 130 de ses enfants, même des gamins déchiquetés, jusqu’à présent dans l’impunité totale, à l’arme lourde avec près de 5000 blessés, handicapés à vie, reniés.
Les seuls acquis dont s’est vanté la junte pour enfumer les Kabyles, la reconnaissance factice de Tamazight et de l’identité Berbère en filigrane, se sont amenuisés laminés par toutes sortes de manœuvres dilatoires et criminelles.
Même la reconnaissance de Tamazight langue nationale et officielle (sic) venue sur le tard en avril 2016, d’ailleurs non appliquée à ce jour, est dénaturée.
Tamazight, noyée dans le magma de l’idéologie-arabo-islamiste hégémonique, a fini noyée dans l’arabité et arabisée par l’islam (sic) ainsi que se vante la junte arabo-islamiste.
En somme de 1962 à nos jours, rien de substantiel n’a changé pour la Kabylie qui a porté ces revendications, au contraire, c’est un bilan macabre et mortifère fait de crimes, d’exils forcés, d’emprisonnements, d’apatridie, de sabotage économique et de pillage de ses ressources.
Éteindre les lumières.
Couper l’électricité ! Le 10 mars1980, Mas Mulud Ath Maamar, Mouloud Mammeri, est interdit de conférence à l’université de Tizi-Wezzu par la Gestapo algérienne, aujourd’hui en 2021, ce dimanche 4 avril 2021, quarante ans plus tard, même tentative contre la visioconférence de Mas Ferhat Mehenni, à l’université de Vgayet, Bougie, cette dernière-née aux forceps après d’âpres batailles administratives et politiques contre la junte militaire arabo-islamiste réticente à construire un lieu de savoir dans cette ville séculaire comme cela fut son aéroport.
Loubar Lila, la directrice des œuvres universitaires, dans le rôle de vieille matrone, flasque, gavée de graisse aviaire et ovine à la mangeoire, a débarqué avec sa smala d’agents de sécurité pour interdire la visioconférence. Peine perdue, c’était sans compter sur la vigilance des militants et militantes de la Coordination Universitaire MAK de Vgayet, ainsi que d’autres militants venus de Tizi-Wezzu, qui ont même prévus un générateur électrique de secours.
Eteindre la lumière, une symbolique forte, au propre comme au figuré, son objectif dicté par la junte qui lui en a intimé l’ordre est de pousser et laisser les étudiants dans l’obscurité et de les jeter dans le noir et l’obscurantisme de l’ignorance. Telle était sa mission.
Mal lui en a pris, elle a été accueillie par des « dégage », rabrouée comme une malpropre par l’ensemble des étudiants Kabyles.
Cette directrice, elle dont la déontologie et la profession est d’aider à la transmission du savoir, finalement une pauvre être sous les ordres de la junte militaire, a-t-elle pris conscience de la mesure de son geste, qui est une atteinte manifeste aux Droits Fondamentaux des étudiants Kabyles, ici celui du Savoir ?
À travers l’action de cette pauvre femme, la junte arabo-islamiste, ennemie du savoir, pour preuve, la politique d’enseignement avec une arabisation archaïque vers le ghachi avec un échec scolaire patent et un enseignement de qualité dans les écoles privées, fait montre de l’arbitraire culturel et informationnel envers les étudiants Kabyles quand l’université d’Oran Es-Senia, par exemple, pourvue de tous les moyens technologiques, est câblée avec les universités occidentales.
Empêcher l’accès aux étudiants Kabyles à une formation et une information, surtout politique, autre celle qui sort de ses laboratoires et qui fait de la Kabylie colonisée un pays arabo-islamiste, telle est sa politique.
Si avec la rente pétrolière, la junte a fait un fiasco économique et financier et même moral, avec une corruption systémique, honnie et moquée de par le monde, elle l’a par contre utilisée à bon escient avec une certaine « élite » Kabyle qu’elle a récupérée des printemps 80 et 2000 et achetée pour les utiliser en Bachaghas.
Cette élite qui, pour justifier son embrigadement dans les partis politiques de la junte militaire, les ministères et les institutions publiques, certains ont même reçu en cadeau un parti politique, se vantait de sa capacité à « infiltrer » cette junte et de la changer de l’intérieur. Non rien moins que ça.
Il s’est produit le contraire. Ainsi que l’a soulevé Mas Asselway Ferhat Mehenni dans une boutade « ils ont voulu parler de Tamazight aux algériens ils se sont retrouvés arabisés ». Ils ont été réduits aux fonctions de Caïds et Bachaghas. Dans leur souci de composer, en réalité une compromission avec cette junte militaire, ils se sont retrouvés dans le rôle de mendiants oubliant que les droits ne se donnent pas mais s’arrachent et que ce qui est obtenu le jour peut disparaître le lendemain. Leur bilan politique est nul. Ils sont sans assise populaire en territoire algérien sinon un semblant de militants en Kabylie occupée. Des coquilles vides. Certains sont morts en exil, d’autres ont pris la fuite en exil et d’autres encore sont sous la menace au-dessus de leur tête de l’épée du terrorisme judiciaire arabo-islamiste.
Un triste bilan politique mais pire, humain, avec une montagne de cadavres, de Djaout, Mekbel etc… qui vient s’ajouter aux révolutionnaires Kabyles assassinés pendant et à « l’indépendance » par cette même junte.
De l’union sacrée.
L’absence d’union et d’une position politique principielle à opposer à cette junte a ouvert la voie à cette junte militaire à tous les dépassements, les abus, les crimes et les pillages des ressources de la Kabylie, cette dernière présentée par la propagande perfide de la junte comme « région » pauvre à la charge de cette « Algérie » créée par la France coloniale alors qu’elle dépend de l’eau pillée de la Kabylie pour une bonne partie des villes du centre.
Comble de l’ironie, ce sont ces mêmes Kabyles algérianistes qui défendent encore, becs et ongles l’attachement de la Kabylie à cette « Algérie » coloniale qui a trucidé l’élite Kabyle dans les années 90, qui se retrouvent actuellement, emprisonnés, persécutés, harcelés et exilés.
Un constat terrible et paradoxal où les enfants de ceux qui ont libéré cette « Algérie » avec le rêve de vivre dans la Kabylité et de laisser la terre Kabyle Libre à leurs héritiers se retrouvent quand ils ne sont pas assassinés, emprisonnés, exilés et même rendus apatrides.
Un traitement, un crime contre l’humanité, un déni des Droits Humains et une insulte à l’honneur et à la dignité des Kabyles et de la Kabylie pacifique qui doit dire d’une seule voix ça suffit, basta, stop !
La politique fasciste et systématique de cette junte militaire ne laisse aucun doute sur ses intentions de supprimer, bien écrit supprimer toute Kabylité dans cette « Algérie ».
Ainsi que l’a dit Mas Ferhat Mehenni lors de sa visioconférence, le problème de la Kabylie n’est pas cette junte militaire, qu’il entend par-là faible et affaiblie, incapable d’endiguer le tsunami indépendantiste Kabyle et qui va déguerpir illico-presto « si le peuple Kabyle décide de couper définitivement avec cette « Algérie » mais l’absence de solidarité entre les Kabyles ».
En somme, cette « Algérie » n’est forte que de notre faiblesse à nous unir. Par ailleurs soulignons-le fortement, et ce sans provocation aucune envers les algériens, ce « peuple » malheureux, l’Indépendance de la Kabylie loin de leur nuire les aidera à se débarrasser de cette junte et de son système immonde qui les opprime car cette bande de brigands ne survivra pas à la perte de la Kabylie et ouvrira ainsi une nouvelle ère de développement, de prospérité et de Paix entre les peuples et les pays de l’Afrique du Nord.
La junte ne s’y est pas trompée que seule la Kabylie et particulièrement les indépendantistes sont un danger pour sa pérennité. La potiche Tebounne a juré cette semaine de sévir encore plus contre la Kabylie, comme si cette dernière n’était pas assez opprimée et réprimée, à travers ce qu’il appelle, dans le déni de la réalité historique de la Kabylie indépendante jusqu’en 1857, les « séparatistes » au pluriel, englobant par là même les autonomistes, les fédéralistes etc… en pensant aux indépendantistes qui luttent pour la décolonisation de la Kabylie qu’il accuse de « dérapages qui sortent du cadre de la démocratie et des droits de l’homme » et d’ajouter des « dépassements » par des activités qui « tentent d’entraver le processus démocratique(sic) et développemental (re-sic) en »Algérie » ». L’échec c’est l’autre.
Fermons le ban de ces déclarations dictées par la panique devant l’ampleur du Tsunami indépendantiste et désormais de l’état d’éveil de certains Kabyles algérianistes longtemps infantilisés, éconduits, et trompés par une « unité nationale » factice.
Que la Kabylie ferme définitivement la parenthèse de cette « Algérie » coloniale.
CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante
SIWEL 112145 AVR 21