PARIS (SIWEL) — Dans son allocution hebdomadaire de ce samedi 6 mars, le président du Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK), est revenu sur le projet de loi portant déchéance de la nationalité. Dans la trituration du code de la nationalité à des fins de politique intérieure pour brimer encore plus toute opposition, celui qui tient lieu de ministre de la justice dans cette bande de brigands au pouvoir a présenté les grandes lignes.
Il s’agit de la mise en place « d’une procédure de déchéance de la nationalité algérienne…à tout algérien qui commet, en dehors du territoire national, des actes portant volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’État ou qui portent atteinte à l’unité nationale » elle concerne aussi « celui qui active ou adhère à une organisation terroriste ainsi que celui qui la finance ou qui en fait l’apologie » et « toute personne qui collabore avec un Etat ennemi ».
Un texte qui ne concerne particulièrement que les algériens qui se trouvent « en dehors du territoire national ». La discrimination entre le bon algérien de l’intérieur du mauvais de l’extérieur.
À ce propos, le président de l’Anavad a commencé par souligner que « l’apatridie est le propre des dictatures », rappelant au passage le cas du poète et artiste allemand engagé Wolf Biermann déchu de sa nationalité est-allemande dans l’ex RDA pro-soviétique de l’ex-URSS en enchaînant que « la production d’apatridie est un crime d’État contre ses propres citoyens » et qu’elle est un acte condamné par la communauté internationale.
De la Kabylie et des Kabyles, il ajoute : « en ce qui nous concerne, nous ne nous considérons pas comme algériens. Certes les Kabyles ont lutté pour l’indépendance de l’Algérie, nos parents ont lutté aussi, mais, finalement, nous avons constaté que rien n’a changé », usant avec ironie de la métaphore du « patron français (le colon Ndlr) remplacé par son contremaître l’algérien (le pouvoir actuel) ».
Il ajoute « Comme la Kabylie est convaincue de son indépendance et ne se considère pas comme algérienne, nous voulons que ce pouvoir dise que la Kabylie n’est pas algérienne et qu’il nous retire la nationalité mais qu’il quitte notre terre, ainsi nous nous séparerons de manière pacifique, sans problèmes et sans effusion de sang, sans prisonniers… », pour revenir ensuite sur leur cas de ces derniers « Le pouvoir doit dans ce cas libérer, Lounès Hamzi, Djamel Azaïm, et Yacine Mebarki ».
Plus loin, le président de l’Anavad rebondit sur les propos racistes de Bengrina, un obscur ex-candidat à la présidentielle du 12/12/19 où il a servi de lièvre. Parlant des Kabyles, cet ancien ministre a fustigé les manifestants des « dechras (la Kabylie) » à qui il dénie le droit de manifester dans le Hirak.
Soulignant ce racisme d’État, Mas Ferhat Mehenni lance le défi au pouvoir colonial algérien : « Puisque les Kabyles ne sont pas Algériens, alors accélérons l’Histoire et séparons-nous ».
Pour finir sur cette trituration du code de la nationalité qui prend le même chemin que celui du code de la famille ironiquement appelé les algériens le « code de l’infamie », Mas Ferhat Mehenni assène fermement : « La déchéance de la nationalité ne nous concerne pas. Nous sommes déjà des non-algériens. Nous sommes des Kabyles. Nous ne sommes que des Kabyles », accompagnant ses propos fermes et clairs par le rappel de la sagesse, de l’hospitalité et de la Solidarité Kabyles parmi les fondements de La3naya « Bien Sûr notre cœur est ouvert et large. Nous respectons tout un chacun. Nos bras sont ouverts à tout le monde. Nous sommes solidaires des Autres » et d’ajouter au regard de la situation grave que vit l’Algérie et particulièrement la Kabylie visée par le pouvoir avec son racisme systémique et son opération »zéro Kabyle » « le jour est arrivé pour ne penser qu’à nous-mêmes. Que celui qui se lève, le fasse pour la Kabylie qui est prioritaire. Nous luttons pour notre Peuple mais nous sommes solidaires des autres peuples aussi »
SIWEL 071420 MAR 21