CHRONIQUE (SIWEL) — Les Kabyles d’antan disaient : – AYEN AKKW YELLAN YEGGAN, ALA AƐDAW (ACENGU) D WAMAN – Traduction : Tout être existant dort, sauf l’ennemi et l’eau.
L’ennemi ou l’adversaire, c’est selon, est en permanence aux aguets et sait où et quand frapper.
Il ruse, il comptabilise les failles, les erreurs, les dérapages et autres faiblesses pour nous infiltrer et nous détruire de l’intérieur. Ses combinaisons machiavéliques consistent à former et à retourner des militants(es), manipulables à merci, pour les introduire au sein des groupes indépendantistes, activistes sincères, convaincus et dévoués pour l’idéal de libération de la Kabylie.
Belligérant et détracteur, l’un de ses rôles se concentre sur le repérage du moindre fait d’inattention de celui ou celle qui le combat ouvertement. Ses manigances, qui peuvent parfois le pousser à l’extrême brutalité, lui procurent une forme de jouissance à utiliser un Kabyle contre un autre Kabyle.
Sachant que nous n’avons rien à cacher, que les Kabyles veulent leur indépendance, qu’ils le font savoir à corps et à cris, l’opposé à notre idéal profite de la faiblesse d’esprit de certains(nes) pour mettre en oeuvre ses scénarios astucieux en vue de déconstruire et dézinguer toute forme d’entente entre Kabyles souverainistes.
Reconnaissons que l’adversaire est pleinement dans ce qu’il qualifie de son devoir.
Que devrions-nous faire dans ce cas de figure ?
Notre attention, notre circonspection, notre vigilance et autre précaution ne doivent pas uniquement faiblir, mais bien au contraire nous devons les renforcer et les bétonner.
L’une de nos grandes défectuosités, hélas, est cette susceptibilité maladive du Kabyle, qui a un mal terrible à s’en détacher. Qu’à cela ne tienne ; le plus important est de s’en apercevoir de sa défaillance pour apprendre à vivre avec et la gérer comme l’on gère son stress.
Sachons que le malicieux d’en face est très conscient de cette susceptibilité kabyle, ainsi que d’autres facteurs de difformités relevant de nos caractères, de nos humeurs, et les exploite outrancièrement.
Hormis les cafteurs (IQEṚṚAḌEN) discrets, recrutés dans toutes les classes sociales, nous pouvons être confrontés à de faux(sses) militants(tes) détectables à leur manière de perturber nos réunions de travail, de saper le moral des plus motivés d’entre nous, de procéder à des sabotages de toute initiative afin de nous faire fléchir et de nous faire abandonner notre lutte pacifique pour notre idéal d’indépendance de la Kabylie.
Ces intrus sont aussi méthodiques que leurs maîtres à penser. Ils vous infiltrent en finesse, en souplesse, en douceur, exécutent leurs tristes missions et leurs exécrables besognes, par des propos insultants, parfois nauséabonds, et font souvent craquer les éléments les plus sincères et les plus dévoués, lesquels déçus et excédés quittent l’organisation et disparaissent dans la nature.
Un des signes qui ne trompent pas ; même parmi la hiérarchie de notre mouvement, de hauts responsables ont été la cible d’attaques inqualifiables par de prétendus(es) militants(tes) « acquis(es) » à notre cause d’indépendance. Abstraction faite de certaines leurs manoeuvres suspectes, parfois destructrices, ils (elles) ont poussé leurs nuisances jusqu’à tenter de créer la discorde entre cadres, et plus grave encore, certains l’ont vécu, leur vie familiale a pris un coup dans l’aile et a failli voler en éclats.
Ceux qui sont opposés à notre objectif d’indépendance cherchent toujours à temporiser, à semer la zizanie, à nous démoraliser pour mieux nous diviser afin qu’ils atteignent leur but d’occupation définitive, arabo-obscurantiste, de la Kabylie jusqu’à notre anéantissement total.
Que l’on les rassure en leur disant qu’il faut qu’ils se lèvent très tôt pour atteindre notre moral, notre détermination, notre dévouement et notre motivation à en découdre définitivement avec cette occupation désastreuse, de notre Pays Kabyle, qui n’a que trop duré !
Nos aînés de 1954-62 se sont faits gruger par leur crédulité. La confiance qu’ils ont placée dans leurs » compatriotes » algériens a donné le résultat que tout le monde connait. À présent, notre saine naïveté ne doit plus être l’arme fatale que nous offrons à nos bourreaux pour qu’ils nous exterminent à l’aide de celle-ci.
Comme j’ai coutume de le dire : – Ils pourront couper autant de branches qu’ils le souhaitent, mais ils n’atteindront jamais nos racines- !
TANAYA, TIMUNENT I TMURT TAQVALIT.
SOUVERAINETÉ, INDÉPENDANCE POUR LA KABYLIE.
Ukkim A.T.
SIWEL 021945 AVR 18