BARCELONE (SIWEL) — L’impasse actuelle entre la Catalogne et le gouvernement espagnol à Madrid est compliquée et ses conséquences multiples. Décomposons le problème pour mieux le comprendre :
Qu’est-ce que la Catalogne ?
Actuellement, la Catalogne est une région du nord-est de l’Espagne. Elle a sa propre langue, un parlement, un drapeau et un hymne. Elle a même sa propre force de police et contrôle certains de ses propres services publics, tels que l’éducation et la santé.
C’est l’une des régions les plus riches et productives d’Espagne et a une histoire distincte datant de près de 1 000 ans.
Pourquoi la controverse ?
Le parlement catalan a approuvé le 06 septembre 2017 un référendum sur l’indépendance qui a eu lieu le 1er octobre, bien qu’il ait été suspendu par la Cour constitutionnelle espagnole.
Le gouvernement espagnol a essayé d’arrêter le vote par la force et des centaines de personnes ont été blessées dans des bagarres avec la police dans les bureaux de vote.
Les autorités catalanes déclarent que près de 90% des électeurs soutenaient l’indépendance, le taux de participation, lui, était de 43%.
Que disent les deux parties ?
Les dirigeants catalans ont déclaré une République indépendante mais ont immédiatement suspendu sa mise en œuvre.
Le président catalan Carles Puigdemont a déclaré qu’il souhaitait des négociations sur la sortie de la région du Royaume d’Espagne.
Le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a répondu en demandant au gouvernement catalan de préciser s’il avait oui ou non déclaré l’indépendance réelle.
Qu’est-ce qui se passera ensuite ?
Selon la réponse du gouvernement catalan, Madrid pourrait imposer la gestion directe de la région.
Cela signifierait la suspension des pouvoirs de la Catalogne sur ses propres services publics. Les finances ayant déjà été récupérées par Madrid dès septembre.
Pourquoi la crise est-elle importante ?
Rien ne suggère que la crise pourrait dégénérer en un conflit armé, mais cela pourrait nuire momentanément sur le plan économique, aux deux protagonistes. Cependant, le dénouement sera, à coup sûr, l’indépendance de la Catalogne. Cela ouvrira une nouvelle ère pour l’Europe qui va être reconstruite sur la base de ses peuples à la place de ses actuels États. C’est toute une révolution qui est marche. Elle va profiter à toute l’humanité. Tous les peuples dont les États actuels nient l’existence vont enfin avoir le droit à la vie. Une nouvelle géopolitique va voir le jour comme l’a prédit Ferhat Mehenni, le président du Gouvernement provisoire kabyle (Anavad), dans « Le siècle identitaire : La fin des Etats post-coloniaux » paru fin 2010.
Quelles conséquences sur les mouvements indépendantistes tel le MAK-Anavad en Kabylie ?
La Kabylie qui vient de déposer son Mémorandum d’autodétermination à l’ONU suit avec intérêt le bras de fer entre Barcelone et Madrid. Elle est convaincue que l’Espagne et les pays européens ont tort de s’opposer à la volonté d’indépendance du peuple catalan. Il vaut mieux résorber les conflits hérités de l’Histoire que de les nourrir dans le sens de l’injustice et du déni du droit. Si la Catalogne aura besoin de re-former un ensemble avec l’Espagne, elle le fera au nom de la raison et de ses intérêts et non au nom du fait du prince.
wbw
SIWEL 191145 OCT 17 UTC