ALGÉRIE (SIWEL) — Et comme il fallait s’y attendre, la dualité entre les différents représentants de LHirak est désormais lancé. Dans LHirak il y a trois tendances:
1) Les Arabo-islamo-nationalistes : leur guide était Gaid Salah et leur porte-parole Naïma Salhi. Leur problème était les Zwafs corrompus du «Système», que le guide a mis en cage. Une fois « les Zwafs qui ont mangé le pays » mis en cage, cette tendance a quitté la rue et a voté pour un nouveau président et une nouvelle constitution. Leur objectif est de maintenir l’Algérie dans le monde arabo-islamique. Elle est l’héritière du FLN historique, majoritaire et c’est elle qui a maintenu le «Système» depuis 1962 jusqu’à nos jours.
2) Les Rachad (Rachidines) Islamo-internationalistes pro-Erdogan : tendance ennemie numéro un de la première, soutenue par le Qatar et Erdogan. Cette tendance est née à Londres, grandi à Rome et Bab El Oued et fait ses preuves à El Maghribiya. Son but est la restauration du Khalifat ou de l’Empire ottoman. Cette tendance s’est développée surtout dans le centre du pays (Alger, Tizi Ouzou, Bgayet, Kheratta, Bordj, enfin toutes les villes occupées dans le passé par la puissance turque). Elle compte beaucoup sur Leqbayel el Ahrar (le contraire des Zwafs) pour mener la lutte. Pour rappel, les Français, en arrivant, ils ont certes chassé du pouvoir le Dey d’Alger, mais pas les Turcs. El Rachad est là pour ressusciter la régence d’Alger et le système ottoman.
3) La tendance Double-rupture, une tendance constituée de jeunes démocrates et progressistes, mais sans aucun soutien de la part des démocraties occidentales, au contraire, les journaux français parlent plus des Islamistes pro-Erdogan que de ces jeunes qui manifestent chaque dimanche au cœur de Paris. Ces derniers ont même soutenu la France après l’assassinat de Samuel Patty, mais les médias français les ont complètement zappés : ils préfèrent le soutient des Islamistes dits modérés (ceux qui ont l’habitude de condamner les actes terroristes à demi-mot tout en profitant de leurs dividendes). Cette dernière tendance a tout de même un point commun avec la deuxième : elle compte beaucoup, elle aussi, sur les anciens jeunes Kabyles qui ont, à maintes reprises, porté ce projet. Les jeunes de cette tendance sont pris en sandwich entre les deux autres tendances lourdes qui ont des alliées et de l’argent. Ces jeunes veulent une Algérie plurielle et un État de droit, enfin ce que les jeunes Kabyles revendiquent depuis l’indépendance, mais sans succès. Ce dernier projet reste malheureusement, comme tous les projets progressistes, celui des jeunes qui n’ont ni les moyens intellectuels ni financiers pour arriver à leur fin. Le slogan phare de cette tendance est La double-rupture, c’est-à-dire rompre avec les deux tendances. C’est à partir de là que les choses se compliquent pour elle, car une vraie révolution, comme ils appellent leur mouvement, ne se compte pas en nombre de ruptures, la Révolution, c’est une seule rupture, autrement dit, la Rupture.
Que le meilleur gagne !
Romain Caesar
SIWEL 011130 FEV 21