KABYLIE (SIWEL) — Il est connu que le propre de tout État colonial est d’occuper par la force et la violence le territoire qu’il garde sous sa botte. Il pille les multiples richesses minières et naturelles du pays conquis et impose sa Langue et sa Culture qu’il présente civilisatrices.
Dans cette mécanique coloniale, dominatrice et infernale, broyeuse de l’Homme colonisé rendu esclave, acculturé et désorganisé, il y a un autre aspect et pas des moindres qui y est développé en parallèle.
Pour le bon fonctionnement de ce mécanisme colonial, le colon pioche dans les chefferies tribales, locales ou dans leurs élites, quand il en existe, qu’il émancipe de la condition d’indigène et distingue de ses frères analphabètes afin de graisser tous les mécanismes coloniaux et servir aussi de courroie de transmission entre l’autorité coloniale et le colonisé.
Il n’est pas sans nommer ici le rôle joué par les féodaux locaux, les dignitaires religieux et bien sûr, dans l’Algérie coloniale les Bachaghas, Caïds et autres Aghas dont les enfants et les petits enfants sont à ce jour dans les rouages de la haute administration, même à des postes de ministres.
À l’instar de la France coloniale, son deuxième collège, ses députés indigènes assimilationnistes et tout son personnel administratif dit musulman dont le niveau scolaire est limité au certificat de fin d’étude du primaire, assez pour servir de « zone tampon » dans les tâches administratives quotidiennes entre l’administration coloniale et les autochtones en majorité analphabètes, la junte militaire algérienne arabo-islamique reproduit quasiment le même model avec la Kabylie occupée.
La méthode est globalisante et négatrice de toute Kabylité sinon assimilée, acculturée et noyée dans une amazighité algérienne arabisée, islamisée, salafisée et officialisée depuis 2016.
La population Kabyle ciblée est bien entendu l’élite Kabyle que la junte a introduite et placée dans les hautes fonctions de l’administration nationale et locale et bien sûr et surtout dans la sphère religieuse avec ses Imams.
Ainsi est né le KDS, le Kabyle de Service, celui qui sera plus algérien que les algériens, plus arabe que les arabes, plus islamisé que les islamistes, plus salafisé que les salafistes, plus palestinien que les palestiniens, plus saharaoui que les saharaouis, et ainsi de suite.
Ainsi viendra aux mémoires Kabyles, les figures des années 60 avec Mouloud Kacem Nait Belkacem, de Chérif Messaadia, de Abdallah Khalef, alias Kasdi Merbah ou de celles plus proches de Ouyahia, de qui, par la main le décret portant arabisation de toute l’administration a été signé, jusqu’à la petite frappe de sénateurs, députés, maires et autres opportunistes qui ont contribué par leur présence dans ce système à donner une caution démocratique à cette junte et à abîmer toute l’Identité Civilisationnelle Kabyle fondue dans une algérianité absconse, sans référent identitaire propre, sans langue propre etc…Enfin, sinon une vague référence à une arabité importée.
Ces KDS ont tout obtenu en tant qu’individu escamoté, fondu, dissolu, noyé dans l’algérianité arabo-islamiste et même acquis un signe de noblesse d’essence arabo-islamiste.
Leurs justifications aux accusations de compromissions avec l’ennemi algérien portées contre eux par les Kabyles dignes est qu’ils auraient su et pu de l’intérieur, depuis leurs postes, obtenir des projets de développements pour la Kabylie, restés tous à l’état de promesse et surtout évité à la Kabylie d’être bombardée ou réprimée.
La Kabylie n’a échappé ni au désastre économique, ni à la répression, ni aux assassinats politiques, ni à l’exil ou l’emprisonnement de ceux de ses Hommes qui ont défié cette bande de brigands avec laquelle ils sont tous complices.
Pendant que ces KDS, comme des animaux, pataugent dans leurs piscines à Alger ou profitent de leurs biens mal acquis à l’étranger, le peuple Kabyle git dans les geôles coloniales et meurt de chômage, de soif et bientôt de la pollution au plomb si, par malheur et compromission, la mine de Tala Hamza est exploitée.
Le suprême et ultime objectif de la junte arabo-islamiste a été atteint grâce à ce ramassis de carriéristes, opportunistes de tous bords dont beaucoup d’entre-eux ont fini en prison ou en exil.
La compromission de cette race de félons a permis à la junte de rejeter et de nier devant la communauté internationale toute colonisation de la Kabylie, toute atteinte aux Droits Humains et Droits fondamentaux des Kabyles dont celui d’apprendre leur propre langue.
Soulignons sur ce dernier point que même le colonialisme français n’a pas dépassée cette ligne rouge, lui, qui a accédé à la revendication, d’apprendre l’arabe et le coran, de l’association des oulémas, de Ben Badis, Tebessi et Brahimi, dont le fils Taleb, fut ministre de l’éducation puis de la culture, un négationniste arabisant pur et dur.
Les Ouyahia, Sellal, n’ont-ils pas été premiers ministres ? Kasdi Merbah, le Beria du dictateur Boumediene, n’était-il pas Kabyle ?
La junte militaire arabo-islamiste a un beau rôle dans ce jeu de massacre. La Kabylie serait fière d’être algérienne. N’est-ce pas que les Kabyles ont combattu le colonialisme français pour l’avènement de cette Algérie « libre et indépendante » ?
Les Kabyles seraient « algériens » comme tous les algériens et ceux qui contestent « notre autorité » et nous traitent de colons ne sont qu’une « minorité raciste, extrémiste, des réactionnaires au service de la main de l’étranger et du sionisme international ». Non, moins rien que ça ! La preuve. Il y a même des députés et des partis, dont les responsables sont originaires de cette région et ils représentent autant cette partie du pays que l’ensemble des algériens.
Dans ce cauchemar arabo-islamiste, ces Kabyles algérianistes sont les premiers à reprendre à leur compte ce discours et ces insultes. Ils sont les premiers à prendre leur plume pour casser les Kabyles dignes et indépendantistes. Ce qu’aucun algérien arabo-islamiste n’ose faire, cette bande de félons, ainsi que les traite le journal en ligne du fils du sanguinaire Nezzar, le réalise.
Qui ne se rappelle pas la réaction pseudo outrée, intéressée et véhémente de ces Kabyles algérianistes à l’appel de Londres, de Mas Ferhat Mehenni en juin 2018, pour la constitution d’une autorité de contrainte Kabyle ? Même envers les islamistes avec qui ils composent actuellement, ils n’ont osé utiliser les adjectifs de terroristes, de fascistes, de racistes, de secte qui veulent jeter « les jeunes Kabyles dans la violence ».
Leur charge était aussi lourde que leur silence lâche et traître actuel face aux insultes et aux accusations de traîtrise et de félonie émises contre eux par un journalope du torchon de Nezzar. Il est vrai qu’ils ne répondent pas aux insultes de leurs maîtres. La lâcheté, eux qui sont prompts à ester en justice le premier qui cite leur nom en mal.
Pour avoir baigné dans l’agitation politique dite du « Hirak » ces félons, qui ont craché dans la soupe arabo-islamiste de leurs maitres, se retrouvent actuellement entre le marteau et l’enclume quand les algériens de ce Hirak n’ont rien perdu, leur idéologie arabo-islamiste reste intacte et même consolidée et réaffirmée par la nouvelle/ancienne constitution.
En conclusion pour clarifier la situation, abstraction faite de ces félons, de la propagande factice sur un « État de droit » « une Algérie plurielle » « Une démocratie universelle » « Une unité nationale » « Une justice indépendante » « une double rupture » etc…
En quoi cette »Algérie coloniale » en mal d’identité, de langue, sans éthique, archaïque avec une idéologie fasciste obscurantiste, peut-elle servir de modèle attrayant ou que peut-elle offrir, sinon des larmes et du sang, ainsi qu’elle l’a fait jusqu’à présent, à une Kabylie Civilisée, multimillénaire, forte de son Identité et de sa Civilisation et de plain-pied dans la modernité !?
CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante
SIWEL 232010 JAN 21