LA GENDARMERIE COLONIALE A DÉBARQUÉ À AIT WAΣVAN

AIT WAΣVAN (SIWEL) — Des éléments de la gendarmerie coloniale ont débarqué, hier, à Ait Waεvan, village sis sur les hauteurs de la commune d’Akvil, se trouvant au fin fond de la Kabylie, à la recherche des auteurs de la vidéo, qui avait suscité polémique chez les arabo-islamistes sur les réseaux sociaux, diffusée, mardi passé, montrant des images de la mosquée du village, construite avec les moyens et les cotisations des villageois, entrain de diffuser de la musique, à l’occasion de la célébration de la fête de Yennayer, afin de leur remettre des convocations venant de la justice coloniale.

Ce débarquement, refusé lors de la 14ème édition du festival international « Raconte-art » organisée en 2017, qui s’est déroulé, avec succès, dans ledit village, s’est effectué après le refus exprimé par les élus locaux de la commune précitée, de remettre ces fameuses convocations aux mains des jeunes auteurs de ladite vidéo. Arrivés sur les lieux, ces gendarmes, indésirables dans le village, comme partout en Kabylie, depuis le massacre qu’ils ont perpétré à l’encontre des jeunes Kabyles en 2001, ont tenté, mais en vain, de remettre ces convocations aux habitants du village afin de les remettre aux destinataires.

Le refus exprimé par les valeureux habitants d’Ait Waεvan de réceptionner ces  convocations  n’est autre qu’une expression d’un indéfectible soutien et solidarité avec les auteurs de la vidéo. En effet, la compagne de haine qui s’est déchainée contre Ait Waεvan après la diffusion de ladite vidéo n’a pas laissé ses enfants indifférents. Ainsi, plusieurs réactions des citoyens du village ont été postées le lendemain à l’instar de celle de Hamid H, qui a écrit : « La mosquée de mon village est un lieu de culte et de culture ». « Notre village n’a bénéficié ni de salle de sport, ni de salle de spectacles, ni de maison de jeunes, ni d’aucune autres infrastructure de la part des autorités coloniales, donc c’est à nous de décider de ce qu’on doit faire ou ne pas faire dans notre mosquée », écrit un autre.

Youva Amazigh
SIWEL 151320 JAN 21