LA KABYLISATION DE L’ENVIRONNEMENT S’EST DÉJÀ EFFECTUÉE À AT SMAIL

KABYLIE (SIWEL) — Dans l’objectif de sauvegarder le kabyle, langue maternelle de millions d’habitants de la Kabylie, rejetée et combattue par le pouvoir colonial depuis l’indépendance, et dans le but de rendre effective son officialisation, At Smail, commune relevant de la préfecture de Vgayet, a entamé, depuis maintenant deux ans, la kabylisation généralisée de son environnement.

Ainsi, les enseignes des édifices publics, à l’instar de la mairie et des établissements scolaires, et de celles des différents commerces, telles que les coiffeurs, les alimentations générales et les boucheries, qui étaient auparavant écrites uniquement dans la langue de Molière et d’El Bouhtouri, sont, depuis 2019, écrite dans la langue de Si Moh Oumhand.

Cet état de fait s’est réalisé suite à l’appel lancé par le maire de la commune, en 2019, qui a voulu que l’environnement de la commune incarne la culture, la langue et l’identité kabyles, il dit, à propos : « notre appel à l’amazighisation de l’environnement chez nous a porté ses fruits, aussi légèrement soit-t-il. Il y a même beaucoup d’associations et de commerçants en dehors de notre commune qui ont salué et suivi l’initiative ». Il ajoute en disant : « parfois, il faut sortir de l’esprit d’assistance, il faut savoir se prendre en charge, il y a beaucoup de choses qu’on peut réaliser nous-mêmes avec de simples moyens. Donc une initiative pareille ne demande pas des grands moyens, et au lieu de demander aux autres ou à l’État ce qu’il peut faire pour notre langue, on doit s’interroger nous-mêmes sur ce qu’on peut faire pour elle ».

Ainsi, pour rappel, et dans le cadre de la Kabylisation de l’entourage, un concours sur la généralisation de l’utilisation du Kabyle a été lancé, cette année, au niveau de la préfecture de Tizi Wezzu, à l’occasion de la célébration du nouvel an amazigh 2971, dont le premier prix, qui est une subvention de 2,5 millions de DA, a été remporté par la commune d’At Yenni pour avoir constaté que le Kabyle est utilisée à 95 % dans des écoles primaires, à 85 % au niveau des lycées, 50 % dans les CFPA et les agences postales, 42 % au niveau des établissements de santé et 30 % au niveau des banques.

Dans le même sillage, au niveau de Laaziv, commune kabyle relevant de la préfecture de Boumerdès, la langue kabyle apparait enfin sur les panneaux, indiquant les noms de villages, après avoir été écartée dans les anciens panneaux qui ont été installés l’année passée par la DTP.

Youva Amazigh
SIWEL 292320 MAR 21