ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA |
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MINISTERE DES AFFAIRES JURIDIQUES ET DES DROITS HUMAINS |
Au Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies
A la Fédération internationale des Ligues des Droits de l’Homme
La Ligue internationale des Droits de l’Homme
La Ligue française pour la défense des Droits de l’Homme et du citoyen
La Ligue algérienne des Droits de l’Homme
J’ai l’honneur une fois de plus de porter à votre connaissance, l’arrestation le 29 novembre 2017 par les militaires algériens, du jeune kabyle Massinissa Ben Alioua dit Lyès, originaire du village Lazib de la confédération-arch des At Yettura-Iferhounene, situé dans le département de Tizi Ouzou.
Alors qu’il circulait au volant de sa voiture, dans les parages du chef-lieu de la commune, la gendarmerie l’a arrêté au niveau d’un barrage militaire. Les gendarmes lui ont demandé ses papiers ainsi que ceux de la voiture. Ils lui ont confisqué la carte grise sans aucune raison et signifié de se rendre le lendemain à la rocade de la gendarmerie d’Iferhounène où il pourrait la récupérer.
Le soir, aux environ de 22h, il s’y est rendu pour tenter de la récupérer, mais les gendarmes se sont obstinés à lui faire injonction de revenir le matin.
Le lendemain matin, soit le 30 novembre 2017, en se rendant à la brigade comme prévu pour récupérer sa carte grise, les gendarmes l’ont embarqué sans raison et placé sous mandat de dépôt .
Depuis, le jeune Massinissa croupit en prison à Tizi Ouzou sous le coup d’une accusation mensongère fallacieuse « d’apologie du terrorisme » pour laquelle il risque selon la loi algérienne 10 à 15 ans de réclusion criminelle.
En vérité, son seul et unique tort est de s’afficher au vu et au su de la police et de la gendarmerie comme étant un militant actif du mouvement souverainiste kabyle MAK-Anavad. Il sera démontré preuves à l’appui qu’il n’est pas un terroriste mais un militant politique, et c’est en raison de ses activités politiques pacifiques, notamment d’avoir relayé l’appel général de la Présidence du Mouvement à boycotter les élections dans la région des At Yettura.
Cette accusation fallacieuse est d’autant choquante que les véritables terroristes ont été amnistiés par l’Etat algérien sans aucun procès ni justice rendue aux familles dont ils ont atrocement assassinés un père, une mère, une sœur, un frère, un cousin. A ce jour, ils continuent à sévir notamment en Kabylie avec la complicité des autorités algériennes.
Il s’agit bien évidemment d’un dossier monté de toutes pièces pour l’emprisonner. Jusque-là, depuis des années, le travail des forces de répression consistent à harceler les militants, les arrêter, à procéder aux interrogatoires et ensuite souvent grâce à la mobilisation des militants kabyles devant les commissariats algériens à les relâcher.
Cette fois, visiblement en raison de l’audience de plus en plus importante du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, au lieu d’assassiner ces jeunes kabyles comme l’a fait l’armée algérienne durant le Printemps noir de 2001 où plus de 128 manifestants ont été tués à balles explosives, ils ont décidé de ressortir l’arsenal « juridique » habituel de la dictature que ce soit lors du printemps kabyle de 1980 ou lors des arrestations massives des militants du Mouvement pour l’autonomie du Mzab qui ont été accusés sans aucune preuve ni vrai procès d’atteinte à la sûreté de l’Etat avec de lourdes condamnations.
Il est membre de la « coopérative théâtrale Macahu », et aussi de la troupe de théâtre « Aomar Fatmouche ».
En réalité et en vérité, Massinissa Ben Alioua est avant tout un militant et un artiste.
En témoignage de l’innocence de Massinissa, il suffit de consulter toutes ses publications sur son profil Facebook Massinissa Ben Alioua :
Parmi ses publications, on peut trouver plusieurs photos et vidéos au message diamétralement opposé à toute idéologie « terroriste », sa contribution dans l’explication du projet souverainiste kabyle est éloquente :
Je crois avoir compris l’inquiétude de certains Kabyles vis-à-vis de l’indépendance de la Kabylie.
Le fait d’être Kabyle vivant hors de Kabylie vous fait peur ?
Vous avez un travail, un logement, une famille et des connaissances hors du territoire ?
Dans le programme du MAK, tout est étudié et cela ne va pas expulser vos droits en terre Kabyle. Il est vrai que la cause Amazigh est inévitable, mais celle de la Kabylie pour l’instant est la priorité, on doit d’abord balayer devant chez soit pour pouvoir passer aux lieux publics, et c’est exactement ce qu’on va faire, on sauvera la Kabylie d’abord après les autres suivront, il n’y a pas de doute là-dessous.
Concernant ces gens qui n’arrêtent pas d’évoquer le sujet de la bouffe, on est très déçu de voir des pseudos intellectuels qui ne pensent qu’à leurs ventres. Laissons ça de côté, car le plus important dans tout ça est le savoir, le peuple Kabyle refuse catégoriquement de se déraciner, il proclame plutôt sa dignité et sa souveraineté, il veut préserver sa culture, ses traditions, sa langue ancestrale et son histoire millénaire.
Cependant, et pour que vous soyez à l’aise, le MAK n’engage jamais le peuple s’il n’a pas fait ces calculs à l’avance, car côté économique, on ne va pas aller loin, on prend l’exemple de la Tunisie qui n’a aucun puits de pétrole et qui tire 99% de ces richesses du tourisme, même chose pour le Maroc. Et la Kabylie dans ce sens, on peut vous rassurer qu’elle possède des lieux uniques au monde, des paysages extraordinaires qui peuvent attirer des touristes partout dans le monde, c’est ici que le MAK avait l’intention de s’investir, au lieu de construire des casernes pour attirer les terroristes, nous on va créer des stations téléphériques, des complexes touristiques etc…, tout ça sans oublier nos ports (celui de Bejaia à lui seul, peut subvenir aux besoins de 12 millions d’individus). Le MAK travaillera et touchera à tous les secteurs et notamment celui de la justice, de la santé, ainsi bien l’éducation. Enfin, le programme du MAK est trop riche, il suffit juste de creuser un peu et chercher pour trouver des vérités confisquées par des intrus sans âmes et sans conscience qui veulent coûte que coûte diaboliser l’image de la Kabylie et celle du Kabyle.
Pour réaliser tout ça, la Kabylie a besoin de tous ces enfants. ELLE A BESOIN DE NOUS TOUS. Ce message est adressé à tous et toutes nos frères et sœurs Kabyles. Assumons-nous et soyons si fiers. Tannemirt !
– Massinissa. B –
Monsieur le Secrétaire général des Nations unies Antonio GUTERRES,
Messieurs, Mesdames des Ligues des Droits humains,
Je vous en conjure de bien vouloir prendre très au sérieux les agissements gravissimes et répétitifs de l’Etat algérien à l’égard des militants pacifiques du MAK-Anavad, des kabyles discriminés, privés de leur langue et de leur culture, de travail et de perspectives.
Nous sommes des militants pacifiques mais déterminés. Nos jeunes ont subi une répression terrible en 2001 par les mêmes gendarmes qui ont assassiné 128 jeunes à la fleur de l’âge, et fait des milliers de blessés qui ont eu l’honneur et la dignité de revendiquer en vain une Algérie démocratique, qui continue à se comporter en une dictature répressive !
Aujourd’hui comme de nombreux peuples opprimés, pour ne pas disparaître, nous revendiquons notre liberté et la mise en place de notre Etat de façon pacifique.
Au nom du Gouvernement en exil de la Kabylie (Anavad), je vous exhorte de faire pression sur l’Etat algérien pour qu’il libère en toute urgence Massinissa Ben Alioua dont sa famille n’a aucune nouvelle depuis qu’il a été kidnappé par les gendarmes et de lui faire injonction pour qu’il cesse ses actes d’intimidation et de répression à l’égard de nos militants.
Nous attendons de vous de faire respecter le droit international par l’Etat algérien qui signe les traités mais qui dans la pratique, n’a cure de les appliquer.
Pour l’Anavad, exil le 08/12/2017
Madame Sakina At Sliman,
Ministre des Affaires juridiques et des Droits humains
Gouvernement Provisoire Kabyle en exil (Anavad)
SIWEL 082113 DEC 17 UTC