BOUMERDES (Siwel) — La région de la Kabylie de l’Ouest, en l’occurrence Isser, Bordj Imnayen et Laaziv n Zamoum, communes se trouvant à l’Est de la wilaya de Boumerdès, s’arabisent de plus en plus depuis ces dix dernières années.
Ce phénomène parait évident sur les nouvelles vitrines et sur les panneaux publicitaires de certains magasins et certains marchés, récemment ouverts. Ainsi, les panneaux des marchés, d’épiceries, de crèches, d’habillements, de librairies et même de pièces détachées sont tous écrits en langue coloniale, incomprise par la majorité de la population, notamment par les vieux. Les noms d’« Ibn Badis » pour une librairie, « Toyour el Djena » et « Basmat Etheldj » pour des crèches dans la ville de Laaziv ; « El Qods », « Dubai », « Erahma » pour des grands marchés dans la ville de Bordj Imnayen sont bellement décorés, affichant ainsi un déracinement assumé avec une haine de soi inouïe.
La langue kabyle, connue et pratiquée presque par tous les grands-parents et parents, n’est pas transmise, malheureusement, aux enfants kabyles des Isser et de Bordj Imnayen, du fait qu’elle n’est pas enseignée à l’école et chassée dans l’espace public. « Mon père et ma mère parlent en kabyle à la maison, mais moi je ne le parle pas et je ne le comprends pas », dit un petit Bordjien de 11 ans. « Pourquoi n’est elle pas enseignée à l’école ? Mes amis veulent tous l’apprendre? S’interroge son ami Rayan. Cet état de fait suscite l’ire des indépendantistes kabyles de la région qui voient que la solution qui mettra fin à cette marginalisation de notre langue maternelle et à l’arabisation galopante c’est l’indépendance de la Kabylie et l’adhésion massive de la population kabyle au projet du MAK.
Youva Amazigh
SIWEL 292100 DEC 20