TUVIRET (SIWEL) — « Assayas », est le nom donné à une association culturelle créée en 2017 à Taqervuzt, considéré comme étant l’un des plus grands villages de Kabylie grâce à ses 13 milles habitants. Ce village devenu chef-lieu de la commune d’Aghvalou se situe à 70 kilomètres à l’Est de la préfecture de Tuviret. Le grand attachement des takarboustois à leur langue et leur identité kabyle à pousser de nombreux jeunes à créer une association qui porte le nom « Assayas », qui a animé plusieurs activités culturelles depuis sa création.
. Ainsi, parmi ses dernières activités, qui ont fait succès, c’est l’hommage rendu au grand chanteur kabyle Slimane Azem, à l’occasion du 38ème anniversaire de sa mort, où une conférence a été organisée en son honneur. La conférence animée par Nordine Bellal et Tilleli Bellal, enseignants universitaires en tamazight, qui ont parlé longuement de la vie, du parcours artistique et du combat identitaire de Slimane Azem. Une autre activité, relevant du domaine cinématographique, consistant en la réalisation d’un film en court métrage en langue kabyle, par l’artiste plasticien Mazigh Iheddaden, l’un des membres de cette association. Ce film qui s’intitule « Tiddarghelt » relate le parcours d’un étudiant en sculpture et tous les problèmes qu’il a dû rencontrés durant son cursus. Pour Mazigh, ce film, dont les scènes de tournage ont été effectuées à Takervouzt, Ait Ksila et à Vgayet, relate une histoire vraie qui démontre à quel point le monde artistique est gangrené par la corruption et le favoritisme, une situation qui fait que le vrai artiste se retrouve marginalisé et poussé au désespoir par les faux artistes qui détiennent le pouvoir administratif.
Adel Taouidat, vice-président de l’association Assayas, a dit qu’ils ont deux pièces théâtrales, l’une destinée aux enfants, produits exclusifs de l’association, à présenter dès que les conditions le permettent. Pour rappel, la troupe théâtrale de l’association « Assayas » a réussi à réaliser deux pièces théâtrales, l’une intitulée « Tirga Umazigh », qui a décroché 11 prix en 2018 dans les différents festivals dans lesquels elle a participé, et l’autre intitulée « Chevaha yetrun », de la comédienne et metteuse en scène Nacéra Benyoucef, qui a décroché cinq prix en 2019. Toutes ces activités ont été réalisées malgré le blocage et la marginalisation dont souffre l’association. Adel Taouidat dit à ce propos, en espérant que ça changera positivement dans la préfecture de Tuviret: « Depuis sa création en 2017 l’association n’a bénéficié d’aucune aide ni budget que ce soit au niveau local ou de wilaya. C’est dans la wilaya de Tizi Ouzou que les portes nous ont été ouvertes pour présenter nos travaux, notamment le théâtre régional Kateb Yacine et la maison de culture Mouloud Mammeri ». Pour Rafik, l’un des résidants de Takervouzt, cette marginalisation dont souffre l’association est due au racisme qui est exercé par l’administration coloniale arabe envers les régions kabyles de Tuviret.
Youva Amazigh
SIWEL 101050 FEV 21