KABYLIE (SIWEL) — Les algériens sont terrorisés. Quelques jours après avoir fêté la deuxième année de l’agitation politique nommée »Hirak » dont l’une vécue par défaut à cause du confinement, le ciel leur tombe sur la tête. Ils n’ont pas eu le temps de savourer le retour du hirak, qui, illusionnent-ils, allait déstabiliser la junte politique et pouvoir enfin finaliser le changement de système.
De changement de système, de son dégagement franc et vindicatif avec leur « yetnahaw ga3» venu de la population et de « dialogue inclusif » pour une « transition apaisée » autour d’un « consensus national » mièvre, comme le rêvait et la calculait avec hypocrisie la pseudo-opposition plus soucieuse de sauvegarder sa position et ses intérêts personnels et familiaux, la junte a abattu la carte de la déchéance de nationalité, un acte primitif qui de premier abord vise les algériens « en dehors de l’Algérie » mais tellement fourre-tout que tout le monde est visé, ceux de l’intérieur y compris.
De chasseurs, les algériens sont devenus des proies, à la merci du premier juge « téléphoné ». Du pouvoir et du système, ils ont oublié qu’il est fait de personnes physiques. Une junte, des voyous, des familles, des carriéristes et une clientèle à leur botte de près de 7 millions d’obligés, opposition comprise, enracinée depuis près de 50 ans dans ce système.
Qui pouvait, raisonnablement penser que cette junte du narco-état algérien allait s’ouvrir, s’offrir, sur le plateau d’un quelconque dialogue ou négociation et courir ainsi le risque de devoir rendre des comptes et de subir le sort d’un Ben Ali ou pire celui de Kadhafi ou de Saddam Hussein ?
De 1963 à nos jour, la junte dont des parrains ont versé dans le narcotrafic à l’âge avancé, n’a jamais dialogué. La liste des dissidents assassinés, torturés, emprisonnés et exilés dépasse allègrement les milliers de personnes en majorité des Kabyles. Les derniers de la liste des assassinés, le défenseur de la cause Mozabite Kamel Eddine Fekhar et le journaliste Mohamed Tamalt aidés tous les deux à mourir, sans soins, en prison ou les cas de torture et de viol de Walid Nekkiche et de Samir Dernouni sans oublier les militants et militantes du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK).
Ces cas auraient dû servir d’avertissement et de rappel à tous les opposants sincères ou complaisants comme ceux de la pseudo-opposition partisane. La junte ne fait pas dans la dentelle.
De ceux qui voulaient la dégager, elle a juré d’en faire des algériens errants. Bannis ! Non seulement ils seront dégagés mais rendus apatrides sans terre et sans nationalité. C’est elle qui mène la danse.
Depuis 2010, incapable d’enrayer et de juguler l’indépendantisme Kabyle avec son développement exponentiel, la junte apeurée et affaiblie par le MAK, est devenue enragée. Les Kabyles et particulièrement les militants indépendantistes sont les premiers à subir le terrorisme de l’apatridie dès 2018 dans le silence lâche d’Amnesty Internationale Algérie et de celui, sans surprise, des pseudo-ligues des Droits de l’Homme et bien sûr des pseudo-démocrates droit-de-l’hommistes et de toutes sortes d’hurluberlus, grande gueule de « l’élite » algérienne.
Toute la smala droit-de-l’hommistes citée plus haut, se croyait du bon côté du manche chapeautée par des généraux et gardait un silence, fourbe et traître, la main agrippée sur les miettes de rente et certains par excès de zèle, plus royalistes que le roi, jurent de déstructurer les Kabyles sympathisants ou militants du MAK, ce dernier à déconstruire. Non rien moins que ça !
Le retour de bâton est fracassant pour ces lascars domestiqués. Pris de panique, effrayés et terrorisés certains sont murés dans le silence alors qu’ils étaient prompts à tout commenter.
Peur et terreur sur le pays. Les seuls algériens à avoir commenté ce projet de loi restent dans le vague et se concentrent sur les détails techniques. Ancienneté ministérielle oblige pour certains. Des journaleux hypocrites vont même jusqu’à dédramatiser les effets de cette future loi. Ils prétendent qu’elle ne touchera que certaines personnes déjà listées, comprendre, Mas Ferhat Mehenni, à la tête du Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK), hors d’atteinte, il s’est délesté de cette algérianité coloniale depuis longtemps.
Ces journaleux feignent d’oublier que même s’il y a une seule personne de ciblée par ce terrorisme judiciaire immoral, c’en est une de trop et il n’épargne aucun algérien et particulièrement aucun Kabyle. Une Kabylie occupée prise en otage.
Aveuglée par la peur, la junte, désarçonnée par les condamnations répétées Parlement Européen, des ONG des Droits Humains et, pis, par le Haut commissariats aux droits de l’Homme de l’ONU, tente de désagréger et diviser le hirak originel unanime contre elle en plusieurs Hirak. D’abord celui béni du pouvoir ensuite celui des islamistes à dresser contre les « démocrates laïcards ». Des échauffourées ont déjà eu lieu en Kabylie particulièrement à Vgayet entre les islamistes du Rachad et les Kabyles. Ce mardi la marche des étudiants à Tizi Wezzu a été interdite avec violence par la junte et sans surprise à venir, d’autres en seront provoqués qui donneront, forcément, prétexte à leur interdiction.
Pour mieux cerner le problème et par ricochet proposer la solution qui s’impose, il serait judicieux d’arrêter de qualifier la division du Hirak de conflit entre Islamistes et les démocrates laïcs. Ce conflit est intrinsèque à la nature même de l’Algérie et ne date pas du 16 février 2019. Ce conflit date depuis l’invasion des arabes dans les terres de Tamazgha, il y’a quatorze siècles de ça. Ce conflit, est ni plus ni moins, le choc civilisationnel entre la Kabylie et le reste de l’Algérie, qui reflète une distinction nette et précise entre le peuple kabyle et le reste des peuples d’Algérie, qui revendiquent deux projets de société distincts.
Finalement, à taire les répressions et les atteintes aux droits humains qui ont touché les militants Kabyles pacifiques et même parfois à s’en réjouir, de spectateurs, tous les opposants, algériens aliénés compris, tous confondus deviennent eux aussi des proies sans gloire. Le retour du bâton les surprend dans leur compromission et leur composition avec cette entité fasciste dont l’essence criminelle suinte à travers tous ses actes et décisions.
À défaut d’avoir pris l’exemple des intellectuels allemands qui se sont opposés au nazisme, la pseudo-élite algérienne a cautionné et légitimé cette junte, certains, ministres parmi d’autres, ont payé de leur liberté et d’autres ont compris tardivement et se sont déjà retirés mais avec de lourds passifs, leurs noms associés aux crimes du terrorisme étatique commis contre de jeunes Kabyles et contre des algériens en général.
Un rappel s’impose ici. Création du GPK suivi de ses institutions, internationalisation et soutien politique international grandissant à la cause Kabyle, développement exponentiel de l’indépendantisme Kabyle, boycott et refus des élections algériennes, refus de l’autorité coloniale et des nouvelles implantations de casernes de gendarmerie, grèves et coupures d’axes routiers quotidiens multiples, opposition, pour l’instant pacifique, à l’exploitation des ressources minières de la Kabylie, lancement du référendum pour l’autodétermination, proclamation prochaine de l’État Kabyle etc…. sont autant d’actes politiques et sociaux qui soulignent et participent de la volonté et de la détermination des Kabyles à arracher l’Indépendance de la Kabylie mais que d’aucuns de la junte et des « démocrates » feignent d’ignorer. Un déni de la réalité dont l’effet boomerang emportera ce pays appelé « Algérie » au demeurant une chimère.
Absente dans la lutte contre le colonialisme français, la junte militaire arabo-islamiste n’est pas à même de mesurer la détermination qui anime tout peuple, ici Kabyle, pour arracher sa Liberté. Ignorant cette constante et persistant dans l’aveuglement et la politique de l’autruche, loin d’affaiblir le peuple Kabyle, elle le renforce.
En place et lieu d’acter sa défaite politique et de reconnaitre le droit à l’Autodétermination du peuple Kabyle sous l’égide des Nations Unies, une sortie honorable pour lui, le cartel militaire arabo-islamique, aux abois, s’enferre dans l’extrémisme politique et le terrorisme d’État condamnés par les Nations Civilisées et l’Humanité.
CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante
SIWEL 111835 MAR 21