KABYLIE (SIWEL) — Aveux arrachés sous la torture suivie d’agression sexuelle, n’ont pas émus pour autant ce procureur qui a requis une perpétuité pour le jeune étudiant Walid Nekkiche dont le seul crime fut de se retrouver dans une marche en train de filmer la manifestation. Le prétexte fut bon à saisir pour non seulement incarcérer la jeune personne, mais en plus diaboliser le MAK et à travers lui toute la Kabylie.
Le message était clair et net : vos maux (ô algériens) vous voyez bien leur source ! Ce ne sont pas les islamistes, ni le tenants du régime, mais bel et bien ces kabyles qui ne veulent pas intégrer le lit de la docilité. La chose n’est pas nouvelle, puisque de tout temps la Kabylie fut montrée du doigt pour mieux la réprimer (l’affaire Cap Sigli, en est un bon exemple). Pourtant au-delà du dérapage de la justice, des services, et d’une certaines presse, il est bon de se poser les questions sous-adjacentes à cette terrible affaire.
Dire que le MAK infiltre le Hirak , est non seulement une sacrée couleuvre difficile à avaler, mais ne l’évoquer (par les médias du pouvoir et la justice) que dans cette circonstance procède de la manipulation la plus monstrueuse. Tout le monde connait le caractère pacifique du mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie et nul mieux que cette mouvance ne souhaite une solution définitive au cas de la kabylie par les moyens civilisés c’est-à-dire les urnes. C’est la raison qui nous pousse à nous poser cette question : pourquoi le système a voulu impliquer le MAK, malgré lui, dans cette fronde des Algériens nommée Hirak alors que tout le monde sait que depuis les premières marches entamées le 22 février 2019, le mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie s’est toujours gardé d’y prendre part de quelque manière que ce soit ? Aucun appel émanant de l’instance du MAK n’incitait ni à la participation ni à la non-participation dans ce Hirak. Dès lors pourquoi à travers Walid Nekkiche le régime a voulu éclabousser le mouvement initié par Ferhat Mehenni ?
Cette question ne fut point soulevée par les avocats de la défense du prévenu, pire une des avocates à même déclaré qu’elle ne comprenait qu’on accuse Walid Nekkiche d’être du MAK alors que le fondateur du mouvement est lui exempt de toute poursuite judiciaire. Le comble est atteint et l’absurde caressé !
En effet lu autrement, cette déclaration signifie tout simplement que le coupable par excellence est le président du GPK, Monsieur Ferhat Mehenni. Venant d’une avocate censée savoir ce qu’elle prononce et censée surtout respecter les droits de l’homme, cela sonne comme un verdict. Du coup on se demande ce qui sépare cette avocate du procureur qui a requis la perpétuité pour Walid Nekkiche ?
À l’heure de toutes les dérives, verbales, physiques et philosophiques, le syndrome Walid Nekkiche (malgré sa relaxation) montre bien que le chemin vers la liberté est encore long, tant parfois ses ennemis ne se cachent pas (forcement) parmi les fossoyeurs du droit, mais chez ceux qui sont censés le défendre. À bon entendeur salut !
H@S
SIWEL 031340 FEV 21