ALGER (SIWEL) — Au 11 mars il a été recensé pas moins de 2 317 cas dont 5 personnes décédées et 13 wilayas (départements, ndlr) touchées. En majorité ce sont les wilayas du sud qui sont les plus touchées avec El Oued 1047 cas et Ouargla 797 cas.
Le nombre des cas recensés n’est pas définitif et peut évoluer dans les jours qui viennent.
La rougeole (Tavuzegaght en kabyle), première maladie infantile, est une infection virale aiguë éruptive qui touche les enfants à partir de 6 mois et même les adultes jusqu’à l’âge de 37 ans s’ils n’ont pas été vacinés. Cette maladie à forte charge virale est mortelle, mais si l’individu est pris en charge à temps elle peut être jugulée.
Des campagnes de vaccinations sont initiées par les états dignes de ce nom pour prévenir cette maladie et les seuls cas d’épidémie de la rougeole de grande ampleur connus aujourd’hui sont apparus dans les pays en guerre tel la Syrie avec plus de 7 000 cas en juin 2013.
L’ampleur atteint par cette épidémie en «Algérie» et sa propagation à 13 wilayas interpelle à bien des égards. Selon le directeur de la prévention au sein du ministère algérien de la Santé, cette épidémie est due «aux perturbations ayant caractérisées la campagne de vaccination contre la rougeole, en mars 2017, en raison de la réticence des parents à s’y soumettre » donc seulement 45 % d’enfants ont été vaccinés contre 95 % attendus.
Le directeur de la prévention reste vague et ne donne aucune explication sur le pourquoi de ces «perturbations» et sur les raisons qui ont poussées les parents d’enfant à refuser la vaccination de leurs enfants contre cette maladie.
Pourquoi ce responsable garde-t-il le silence sur l’origine de ces perturbations ? Qui cherche-t-il à protéger ?
Devant cette tragédie, une seule voix s’est élevée et a fixé les responsabilités de tout un chacun. Et quelle voix ! Il s’agit de celle du célèbre écrivain Kamel Daoud, candidat au prix Goncourt 2014, sur sa page Facebook.
Selon l’auteur de «Meursault contre-enquête», la responsabilité en incombe en partie aux courant islamiste, il situe l’évènement et fixe les responsabilités. Il a écrit :
«Il y a un an, en Mars 2017, des journalistes dans certains journaux arabophones à grands tirages, des responsables dans le lobby des « parents d’élèves », des pseudos analystes islamistes et des rentiers qui voulaient la tête de Benghebrit même au prix de la santé de nos enfants, ont fait barrage contre la campagne de vaccination. Aujourd’hui que l’épidémie est là, en partie à cause d’eux et de l’effet de panique qu’ils ont créé, les mêmes écrivent encore, dans les mêmes journaux, se lavent les mains, jouent les innocents et continuent » à accuser « les autres » ».
La révélation est alarmante et fait froid dans le dos, car elle nous renseigne non seulement sur la capacité de nuisance de ces groupes religieux irresponsables au comportement criminel dans ce cas d’espèce mais sur le laxisme du pouvoir colonial à leur égard et de l’impunité dont ils ont jouit après cette campagne anti-vaccination contre la rougeole.
Ce drame est révélateur de l’anarchie et de l’incurie qui règnent dans ce pays. L’autorité de «l’ÉTAT» si État il y a, dans ce pays livré à lui-même et aux pires obscurantistes, ne se manifeste que pour matraquer les manifestants ou réprimer et emprisonner les militants pacifiques Kabyles et Mozabites.
Pourquoi ce laxisme, ou plutôt cette pusillanimité et cette couardise devant des individus au comportement criminel dont la place est en prison ?
Le silence de ce responsable de la prévention envoyé au «charbon» par son ministre, confirme que soit le pouvoir colonial est complice de ces intégristes salafistes dont ils disposent à sa guise à travers ses mosquées relais ou soit qu’il a une peur bleue de les affronter.
Dans les deux cas l’attitude de ce pouvoir colonial est criminelle et lourde de conséquences pour ce pays qui va à vau l’eau.
Les grands perdants de cette anarchie entretenue à dessein par ce pouvoir colonial qui en tire un grand avantage sont les malheureux Algériens réduits à un état d’aliénation avancé où pas un seul des parents de ces enfants morts ou malades des suites de cette incurie ne pense à ester en justice les responsables de ce drame criminel et bien sûr l’autre victime est la Kabylie occupée qui vit et subit à son corps défendant cette catastrophe.
Il y a lieu de saisir l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l’UNESCO et toutes les organisations de protection des Droits de l’Enfant qui sont inscrits dans la Convention internationale des Droits de l’Enfant (CIDE).
Un tel drame ne peut rester sans rappeler le pouvoir colonial Algérien à ses responsabilités.
Les Kabyles et les Algériens dont les enfants ou les adultes ne sont pas vaccinés sont invités à se rapprocher de leurs médecins traitants.
Menal At Qasi
SIWEL 171300 MAR 18