CHRONIQUE (SIWEL) — La maman d’Amirouche mais notre mère à tous vient de partir, elle était l’épouse d’un grand courageux maquisard kabyle, qui a combattu les armes à la main contre la France coloniale et aussi contre l’actuel clan colonial d’Oujda représenté à l’époque par les deux planqués des frontières Ben Bella et Boukharouba alias Boumediene, qui avait déjà dans ses bagages l’actuel président Bouteflika et la haine de la Kabylie et du kabyle, laquelle haine il s’est juré ne jamais abdiquer.
Le père d’Amirouche est mort lors de cette deuxième guerre survenue après l’indépendance, celle opposant la Kabylie à l’Algérie du clan d’Oujda (à la frontière marocaine, ndlr), qui importa et imposa l’idéologie arabico-islamique que tous les Kabyles de l’époque sous la bannière du FFS avait combattu avec des armes. Nous parlons bien du FFS des origines et non de celui d’aujourd’hui dévoyé de son combat originel par ce même clan d’Oujda dans sa version contemporaine.
Les parents d’Amirouche ont laissé en héritage révolutionnaire à la Kabylie aujourd’hui encore occupée, un homme, un militant indépendantiste et un chanteur engagé aux paroles biens trempées contre le colonialisme algérien arabico-islamique. Il n’avait que quelques mois ce 17 juillet 1964 lorsque son père fut tué au combat par la soldatesque arabico-islamique des planqués des frontières.
Bon sang ne saurait trahir, dirions-nous. Avec verve et abnégation, Amirouche qui vit en France, se lance dans le combat et la lutte pacifique et politique pour la libération de la Kabylie.
Ce combat politique et pacifique pour l’Indépendance de la Kabylie lui a valu de ne pouvoir être à côté de sa mère pour l’accompagner dans ses derniers jours et d’assister à son enterrement sous peine d’être arrêté par les autorités coloniales.
Le cas émouvant et injuste d’Amirouche interdit de voir sa famille et de voir sa Kabylie n’est pas isolé. Il est le lot de tous les Kabyles militants.
En violation flagrante des lois internationales quant à la liberté d’opinion et d’expression et de ce qu’il appelle sa «constitution», la junte militaire arabico-islamique persiste dans la persécution de tous les Kabyles qui s’opposent à sa colonisation éhontée de leur patrie, la Kabylie.
Dans les pays civilisés et de droit, les souverainistes ne sont nullement harcelés, réprimés ou emprisonnés contrairement à ce que vivent les Kabyles dans cette algérie coloniale. Les exemples du Québec, de l’Ecosse, de la Catalogne, de la Bretagne etc… sont édifiants.
C’est ainsi par la force, la violence, le quadrillage militaire de la Kabylie digne du plan Challe, la persécution et l’emprisonnement des militants indépendantistes que le colon algérien répond au militantisme pacifique.
En Kabylie et dans le M’zab, des centaines de militants sont persécutés et emprisonnés. Le Wali (Préfet) de Taghardayt (ex Ghardaïa) a même interdit toutes marches ou manifestations publiques dans cette ville Mozabite.
Les Préfets, ces colons représentant l’administration coloniale algérienne en Kabylie n’ont pas encore pris une telle décision de peur d’allumer le feu qui couve mais aussi dans l’espoir de rallier à la soumission et à la docilité les Kabyles par l’entremise d’une caste de KDS (kabyle de service, ndlr) à qui il a signé un chèque en blanc.
Ne voilà-t-il-pas que le Berbère et particulièrement le Kabyle, premier habitant millénaire de cette terre d’Afrique du Nord devient étranger sur sa propre terre confisquée et occupée.
Terre nommée aujourd’hui arbitrairement, dans une politique de falsification, de négation et révision de l’Histoire «terre arabe» au grand mépris de l’intelligence humaine.
Le Kabyle est poussé à l’exil intérieur ou extérieur pendant que le colon algérien arabico-islamique occupe ses terres et élabore une colonisation de peuplement.
En continuation de la politique de spoliation des terres Kabyles initiée par le dictateur assassin Boumediene lors de la révolution agraire par la construction de villages agricoles en Kabylie où seront installées des populations arabes, la majorité des logements construits en Kabylie actuellement sont attribués à des personnes étrangères à la Kabylie.
Le cas émouvant et injuste d’Amirouche, interdit de voir sa famille et de voir sa Kabylie n’est pas isolé. Il est le lot de tous les Kabyles militants.
C’est soit par une interdiction directe, soit par une incitation sournoise en créant des conditions économiques et sociales désastreuses (insécurité, chômage, mal logement, interdiction d’investissements, infrastructure éducatives précaires…) poussant le Kabyle à quitter sa Kabylie pour des régions plus «prospères» particulièrement vers l’ouest pour les commerçants et vers le sud pétrolier ou l’occident pour les diplômés.
Dans sa politique machiavélique, en matière de peuplement démographique, le pouvoir colonial utilise le système des vases communicants. Il vide la Kabylie de sa jeunesse et de ses forces vives pour lui transposer et la remplacer par une population assistée «importée» des zones déshérités du pays profond.
Alternant une politique de la carotte vers une caste d’élite Kabyle à l’esprit encore colonisé et/ou intéressé et du bâton contre les Kabyles éclairés et avertis, le pouvoir colonial, avec des méthode identiques à celles du crime organisé, telle une pieuvre, développe et lance ses tentacules sur la Kabylie afin de la phagocyter, la digérer et la recracher telle une pâte pour la remodeler à son image hideuse arabico-islamique.
Taqvaylit, Mère ou Patrie portera, inlassablement, ses enfants vers le firmament de la liberté et de l’excellence.
Menal At Qasi
SIWEL 171825 FEV 18