KABYLIE (SIWEL) — L’activiste Mourad Mecheri, originaire de la commune de Bordj-Menaiel, sise à l’Est de la préfecture de Boumerdès, arrêté sur le lieu de son travail et incarcéré depuis le 9 novembre 2020, a été transféré, la semaine passée, de la prison de Tidjelabine vers la prison de Sétif.
Ce jeune militant, informaticien de formation, a été accusé, pour rappel, en vertu de l’article 144 alinéa 2 du code de procédure pénal, d’offense au prophète de l’islam, aux envoyés de Dieu et de dénigrement du dogme et les préceptes de l’islam par voie d’écrits, de dessins et de déclaration. Lors de son procès, qui s’est tenu le 23 novembre dernier, le parquet près du tribunal de Boumerdès a requis 4 ans de prison ferme à l’encontre du détenu.
Le 30 novembre de la même année, Mourad Mecheri, est condamné, après la tombée du verdict, à deux ans de prison dont 1 an ferme et un an avec sursis. Oublié de la grâce présidentielle du président Tebboune, désigné par l’armée coloniale algérienne, sa famille se sent déçue après de longs mois d’attente de leur enfant qui n’a commis ni crime ni vole. Yacine Mebarki, originaire de la préfecture de Khenchela, condamné en appel à un an de prison ferme pour offense à l’islam et à son prophète, n’a pas également bénéficié de cette grâce présidentielle de Tebboune.
« Le pouvoir colonial est en train d’adopter la politique de la grâce sélective, il exclut de la grâce présidentielle tous ceux qui sont kabyles et non islamistes. Avec cette pratique il démontre sa nature islamiste anti-kabyle. Il est grand temps d’annoncer la rupture avec ce système colonial et d’aller vers la fondation d’un État kabyle qui garantira aux Kabyles la liberté de culte et de penser loin de l’islamo-arabisme dicté par les monarchies arabiques rétrogrades des pays du Golf » déclare Said, militant indépendantiste.
Youva Amazigh
SIWEL 152120 MAR 21