LE PRÉSIDENT MAS FERHAT MEHENNI MET EN GARDE LA JUNTE ALGÉRIENNE CONTRE L’EXTENSION ET LA GÉNÉRALISATION DE LA RÉPRESSION EN KABYLIE

KABYLIE (SIWEL) — Lors de la réunion du Haut Conseil à la Sécurité tenu le 6 avril à El-Mouradia, repaire de la bande de brigands qui a mis ce pays appelé « Algérie » sous coupe réglée, il s’est agi, entre autres dossier du jour, du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) sans être nommément cité sinon par allusion par le terme générique « séparatistes » au pluriel.

Il est vrai que d’autres mouvements kabyles autonomistes, fédéralistes et par extension, même le RCD et le FFS sont dans l’œil du cyclone car leur décision de ne pas participer aux législatives participe au détachement institutionnel, ici parlementaire de la Kabylie de cette « Algérie » coloniale.

Aux yeux de la junte et des algériens, par un racisme latent millénaire inhérent à l’Histoire de l’invasion et la colonisation arabe de l’Afrique du Nord, le RCD et le FFS sont perçus d’abord comme Kabyles, ce qu’ils sont d’ailleurs, même si leur activité politique se veut, faussement, de dimension nationale algérienne.

Kabyles ils sont, Kabyles ils restent aux yeux des algériens qui les appréhendent comme des supplétifs de l’administration et des institutions algériennes à l’instar de Caïds et des Bachaghas la condition de sujet du deuxième collège en moins, ils siègent à l’assemblée nationale algérienne de plein droit.

Avec le MAK, le mouvement nationaliste Kabyle, ce sont seulement les mouvements politiques Kabyles qui empêchent cette bande de voyous de dormir sur ses deux oreilles en Kabylie. Le MAK est en train de franchir une autre étape politique substantielle avec l’organisation du référendum sur l’autodétermination de la Kabylie par voie numérique, une première internationale, et d’autres actions politiques, encore à venir, qui accélèrent la décolonisation de la Kabylie.

La potiche Tebboune s’est penchée sur ce qu’il appelle les actes « subversifs et les graves dérapages émanant de milieux séparatistes » et d’ajouter que l’État «  sera intransigeant face à ces dérapages, qui sortent du cadre de la démocratie et des droits de l’Homme (sic)», reconnaissons lui le bénéfice de sortir, un tant soit peu, du déni de la réalité dont s’est emmuré cette junte quant à la revendication sur la décolonisation de la Kabylie, mais il lui reste des efforts à faire et ce n’est pas par la menace que la junte résoudra la problématique indépendantiste ou de celles des autres mouvements autonomistes, assimilationnistes, attachés à l’ « Algérie », traités eux aussi de « séparatistes ».

En d’autres temps, la junte ne se serait pas dispensée d’utiliser la violence criminelle. Krim, Mecili, Matoub, Ameziane Mehenni, Djaout, Mekbel ont été lâchement exécutés. Non que la junte se soit convertie à des mœurs politiques civilisées mais le temps des assassinats politiques impunis est quasiment révolu et la junte criminelle, ennemie d’une multitude d’États de la région et des Droits Humains, est consciente qu’elle est dans le collimateur de la communauté internationale.

Face aux menaces de répression généralisée en Kabylie, le président du Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK), Mas Ferhat Mehenni a tenu à avertir la junte militaire sur tout dépassement allant contre la Kabylie et le grand peuple kabyle.

Dans son intervention de samedi, il a d’abord défié Tebboune, qui a développé une propagande anti-Kabyle où il fait l’amalgame avec les islamistes terroristes «  Je vous défie d’avancer des idées qui puissent contrer celle du droit des peuples à l’autodétermination » pour ensuite le tancer « vous ne pouvez pas revendiquer ce droit à des peuples que vous jugez bons et le refuser au peuple Kabyle» et de l’accabler ensuite en lui signalant avec force que la « Kabylie est un peuple à part…il n’a pas les mêmes traditions, la même culture, la même langue ni le même territoire ».

Mas Mehenni ajoute que le Kabyle « où qu’il aille sur le territoire algérien est vu comme Kabyle et n’est pas considéré comme un algérien ».

Au sujet de la répression, il met Tebounne en garde « contre toute répression, contre nos militants, contre les indépendantistes, contre la Kabylie en général » et de lui rappeler ensuite les conséquences devant l’Histoire « Vous en porterez la responsabilité devant l’Histoire » et de continuer dans la même veine « vous serez jugé en cas de répression contre la Kabylie….L’Histoire de la Kabylie ne vous lâchera jamais ».

Pour ensuite le rappeler à la sagesse et à la raison ainsi qu’on le fait avec un petit voyou « alors ayez le réflexe salutaire et salvateur pour le régime et pour le pays que vous êtes censé présider » et de l’écorner en lui rappelant son illégitimité «…même si la Kabylie vous refuse » pour le mettre à nouveau en garde et lui montrer la voie civilisée « seules des négociations devant les instances internationales sur l’indépendance de la Kabylie peuvent vous sauver, alors arrêtez d’appeler à la répression ».

Ce passage fort et ferme de l’intervention de Mas Mehenni est pour souligner avec force les lignes que la junte ne doit pas dépasser et met en exergue le caractère dictatorial, violent et sauvage de la junte qui ne fonctionne qu’avec la violence de la répression et de l’oppression et à qui il faut rappeler le droit international et les usages dans le monde civilisé.

Saura-t-elle entendre le rappel ferme à la sagesse et cesser la politique de la violence !?.  

SIWEL 131630 AVR 21