CHABET EL AMEUR (SIWEL) — Les professeurs de langue arabe des primaires de la commune de Chabet El Ameur exigent de leurs élèves de s’exprimer en arabe classique entre eux et avec leurs parents dès qu’ils sont à l’extérieur de leurs établissements.
Cet état de fait a fait que ces bambins, en majorité kabylophones, par peur et par obéissance à leurs maîtresses scolaires, s’expriment en arabe classique entre eux, dans la rue et dans leurs quartiers, pendant qu’ils jouaient.
En s’approchant de ces gamins pour discuter avec eux afin de pouvoir savoir d’où vient ce phénomène nouveau à cette commune kabyle, à notre grand étonnement on reçoit les réponses suivantes : « C’est notre prof d’arabe qui nous demande de parler en arabe avec nos amis et nos parents afin d’apprendre bien l’arabe et d’avoir de bonnes notes dans les examens qui vont commencer bientôt », déclare Anis, un élève en 3e année primaire.
« Notre prof nous dit que l’arabe c’est la langue du paradis c’est pour cela qu’on ne doit parler qu’en arabe » dit Amel, élève en 4e année primaire. « L’enseignante de mon fils de 2e année primaire me demande de parler en arabe classique avec mon enfant à la maison afin qu’il apprenne bien l’arabe », nous déclare une parente kabyle, en colère contre cette enseignante, qui, par malheur, est originaire de la même commune. « Tout ce temps que passent nos enfants à l’école pour apprendre l’arabe est-il insuffisant à l’apprentissage de l’arabe pour nous demander de parler à nos enfants en arabe à la maison ? s’interroge un parent. “Ces enseignantes, dont la langue maternelle était le kabyle, et qui sont, malheureusement, toutes originaires de la commune, ont certainement pour mission de faire disparaitre la langue kabyle dans la région”, déclare, en colère, Mokrane, militant du MAK.
Dans le CEM de Ibn Badis, une prof est allée plus loin, dans l’expression de sa haine contre ce qui fait l’identité kabyle, en disant à ses élèves que la fête de Yennayer ne nous appartient pas, c’est une fête païenne qu’il ne faut pas la fêter. “Ces agissements et ces pratiques qui deviennent fréquentes dans la région, dans ces dernières années, nous poussent à donner raison à Ferhat, qui réclame un État kabyle indépendant qui nous permettra de sauvegarder notre langue maternelle”, déclare Mohand, un parent d’élève, militant de la cause amazigh.
Youva Amzigh
SIWEL 041010 JAN 21