CHRONIQUE (SIWEL) — Il n’est pas inutile de répéter, voire de ressasser, que chez le kabyle, digne de ce nom, la croyance ou la non croyance relève de sa liberté de conscience individuelle, et même intime.
Si nous remontons un peu dans le temps, au milieu et à la fin des années quarante, nous constaterons, avec stupéfaction, qu’une partie non négligeable des kabyles a été emportée par ce déluge dont nous continuons, jour après jour, à découvrir les ravages, souvent inqualifiables, dont nous sommes devenus comptables malgré nous.
La caution portée, par une partie non négligeable des kabyles, au mémorandum (1947) de messali, qui stipulait, en caractères gras, que l’Algérie est arabe et musulmane depuis le 7ème siècle, cherchez l’erreur, est sans doute la résultante de ce que nous subissons depuis plus de deux générations.
Je vous épargne le rôle, actif, joué par Hocine Ait Ahmed, à l’époque, qui était membre du bureau exécutif de QUQU3U (ppa), le fameux parti du peuple algérien.
Arrive une équipe de nationalistes kabyles chevronnés qui commença à planifier et à décider de ce que sera le pays après la proclamation officielle, de la fin des hostilités, qui devait se matérialiser le 19 mars 1962.
« Nos têtes pensantes », ou plutôt nos têtes penchantes, optèrent d’emblée pour une purge, d’abord des berbéristes, ensuite des messalistes dont la majorité écrasante, hélas, était kabyle. Nous n’en sommes pas à un paradoxe près.
Ils ont déboulonné messali et réussi, surtout, l’exploit de sauvegarder et de développer le messalisme. Ils se sont débarrassés des berbéristes, et comble des combles ils n’ont pas tenu à sauvegarder le berbérisme.
Faisons confiance au tribunal de l’histoire et laissons-le faire. Nous n’avons aucun droit de nous ériger en accusateurs, ni de nous livrer à des réquisitoires malgré le sang kabyle qui a coulé à flots depuis 1857 à nos jours ; ce sang qui finira bien un jour par secouer la conscience de la majorité des kabyles, particulièrement ceux qui n’ont toujours pas compris que celui-ci a abreuvé cette terre qui ne se lasse de nous lancer des appels pour la libérer des griffes des hilaliens.
Pourquoi et comment, Abane, Krim, Amirouche et consorts n’avaient pas compris la démarche et surtout la stratégie des imposteurs, des calculateurs et des falsificateurs de l’histoire au point où ils ont été bernés par les tenants de cette IDIOLOGIE, pardonnez ce néologisme personnel, cyclonique qui a donné les résultats que tout le monde connaît ?
Ils ont réussi à écarter le tyran barbu en oubliant qu’il fallait, en priorité, éradiquer la tyrannie. Ouvrir la porte de la bergerie aux loups, et s’étonner des dégâts quasi irréparables. Que reste t-il à faire ?
Toutes les manoeuvres qui ont été tentées, pour essayer de redresser politiquement la barre, se sont heurtées à cet obscurantisme conçu et mis en place, officiellement, depuis le dépôt en 1947 de ce mémorandum mortifère qui continue de nous enfoncer chaque jour un peu plus.
Comment, aujourd’hui, un kabyle, quel que soit son rang social, peut accepter d’être déraciné et s’opposer aux lumières pour se plonger dans les ténèbres ?
Nous ne prenons pas le risque de tout mettre sur le compte de l’inconscience et/ou de la scHizophrenie. Il est, plus que jamais, temps que chacun et chacune, d’entre nous, prenne ses responsabilités pour libérer notre mère patrie, la KABYLIE, car la république kabyle sera un souffle mais jamais un système ! Tanemmirt, ar tufat.
A.T (Tayeb Abdelli)
SIWEL 102341 Sep 17 UTC