Montréal (Siwel) — Le 21 avril 2018 aura lieu une marche de la diaspora kabyle d’Amérique du Nord pour la commémoration des Printemps kabyles de 1980 et 2001. Elle débutera à 12h de la Place Émilie Gamelin (Métro Berri UQAM) vers le Consulat Général d’Algérie à Montréal.
Cette journée est un rendez-vous des Kabyles avec l’histoire, nous a déclaré un membre de la coordination du MAK Amérique du Nord. Il a énuméré les principales raisons de la tenue de cette manifestation.
Nous allons marcher parce que c’est un devoir. Des hommes et des femmes ont sacrifié leur vie pour nous permettre de vivre dignement. Évidemment, vous n’avez pas besoin que je vous fasse un portrait du malheur qui nous guette sous le régime colonial algérien. Nous somme déjà en plein naufrage. Un abîme causé par la corruption, la violence et l’injustice. Mais nous allons surtout marcher pour honorer la mémoire de nos martyrs. Nous allons marcher pour dénoncer le déni identitaire imposé aux Kabyles et à la Kabylie par le régime colonial algérien.
Ce dernier n’est qu’un biaiseur qui use volontiers de faux-fuyants pour semer la confusion et le chaos afin de se maintenir au pouvoir. Par sa politique de rejet il vise à faire disparaître le peuple kabyle ainsi que sa culture, son identité et son histoire. Il tue, emprisonne et intimide tout kabyle qui ose mettre en avant son identité ou réclamer sa liberté. Nous allons marcher pour soutenir les Kabyles de la Kabylie. Nous allons marcher pour nous, pour nos enfants et pour la Kabylie.
Nous sortirons dans la rue pour :
-Affirmer que le peuple kabyle est en mesure de réaliser son indépendance sans fusion de sang ;
-Condamner la violation des droits humains ;
-Défendre la liberté d’expression ;
-Dénoncer le sabotage des projets initiés par les kabyles en Kabylie ;
-Demander aux instances de justice internationales d’intervenir pour protéger les Kabyles des criminels et les assassins du régime colonial algérien ;
-Dire non à dépersonnalisation des enfants kabyles par l’arabisation et la salafisation ;
-Exiger la libération des prisonniers politiques et d’opinions ;
-Protester contre la pratique de kidnapping de Kabyles ;
-Rendre hommage aux martyrs de la Kabylie et de la liberté ;
-Réprouver la politique de la terre brûlée du colonialisme algérien en Kabylie;
-S’indigner contre la répression, la violence et les arrestations arbitraires des militants pacifiques du Mouvement de l’Autodétermination de la Kabylie ;
-Soutenir le mémorandum de l’autodétermination de la Kabylie qui contient des dossiers inspirés d’un triste vécu et une histoire remplie de deuils et de douleur qui sont l’oeuvre du régime colonial algérien.
Un autre militant souligne l’importance de rompre avec l’inertie, le silence et l’apathie.
Qu’allons-nous léguer à nos enfants ? Quel héritage nous laisserons aux futures générations ? Quel genre d’avenir nous voudrions pour notre Kabylie ? Le Kabyle continuera-t-il à vivre avec une identité qui n’est pas la sienne ? Ma carte d’identité est inscrite en arabe. Si je m’arrêterais juste à cela, je dirais qu’aucun peuple qui se respecte n’acceptera vivre avec une identité qui n’est pas la sienne, et moi, je ne suis pas un arabe. Je ne veux pas et je refuse le devenir.
Il ajoute :
Je croyais avant, comme beaucoup de Kabyles, à cette Algérie mystique créée pourtant en 1839 par la France, je m’attachais à cette unité sacrée que les falsificateurs de notre histoire chantent matin et soir, et je cautionnais cet avenir commun entre plusieurs peuples qui n’ont jamais eu bien entendu accès au statut de vrais citoyens.
Les slogans vantés par les squatteurs de notre liberté n’ont jamais été réels finalement car l’Algérie elle-même est une fabrication de la France coloniale pour garantir la balkanisation de l’Afrique du Nord. Sa destruction. L’Algérie n’a pas cessé depuis d’assujettir la Kabylie. Le bilan est là. Un désastre sur tous les plans. Une Algérie gouvernée par une mafia et un président moribond. Nous devons rompre avec l’asservissement. Nous devons rompre avec l’injustice. Nous devons retrouver notre dignité et notre liberté perdue en 1857, a-t-il conclu.
Pour la première fois dans l’histoire de la Kabylie une structure organisée et soutenue par de braves hommes et de femmes a pu revendiquer ce qui manquait réellement au peuple kabyle : son droit à l’autodétermination pour vivre dans la dignité d’être soi-même . Un droit international, naturel et inalliable.
Ces braves Kabyles sont conscients que le prix payé jusqu’ici est trop lourd pour baisser les bras et abdiquer devant le diable algérien. Tôt ou tard, les assassins payeront pour leurs crimes. Plus d’un demi-siècle de déni du colonialisme algérien qui a succédé au colonialisme français c’est assez. Le Mouvement de l’Autodétermination de la Kabylie va mener ce combat juste et cette lutte légitime jusqu’à l’aboutissement. Jusqu’à l’indépendance de la Kabylie et toute l’Afrique du Nord.
Marchons pour la Kabylie, elle se souviendra de vous.