KABYLIE & DIASPORA (SIWEL) — Alors que demain, mardi 20 novembre, à 11h, aura lieu la Marche des Libertés, qui fait tant peur au pouvoir colonial algérien*, marche organisée par le Comité pour la libération de Merzouk Touati et dont l’itinéraire reliera l’université Targa Uzemmur à la Place Said Mekbel au centre ville de Vgayet, en résonance, la diaspora kabyle organise samedi 24 novembre une Rencontre des Libertés avec des auteurs, poètes et cinéastes pour débattre sur la question des droits de l’homme en Kabylie, foulés quotidiennement par l’Algérie coloniale.
Nous publions ci-dessous dans leur intégralité les appels du Comité pour la libération de Merzouk TOUATI pour la marche de Vgayet ainsi que celui de l’artiste Nasser Yanat pour la rencontre en région parisienne :
TOUS ENSEMBLE DE VGAYET A PARIS
Le Comité pour la libération de Merzouk TOUATI appelle à La marche des Libertés du 20 novembre 2018 à Vgayet
Ensemble, exigeons la libération de TOUS LES DETENUS D’OPINION.
Nous, militants pour les libertés, considérons les atteintes à nos droits fondamentaux comme gravissimes et inacceptables.
C’est une insulte pour toutes celles et ceux qui depuis des décennies ont consacré leur vie au prix d’énormes sacrifices, de drames humains, de répression et de sang coulé, pour briser les chaînes que le régime a imposées au nom d’une idéologie mortifère.
C’est au fondement de ce combat, c’est à nos acquis que le pouvoir s’est attaqué aujourd’hui par son offensive contre nos symboles et contre les principes essentiels qui sont une partie substantiellement constitutive et indissociable de nous-mêmes.
C’est dans ce climat délétère entretenu sciemment, un climat d’incertitude et de peur que le pouvoir a décidé de redoubler de violence répressive afin de bien asseoir son hégémonisme politique et idéologique.
Merzouk TOUATI en est l’une de ses victimes. Condamné à 7 ans de prison pour ses opinions et incarcéré depuis janvier 2017, il croupit depuis dans les geôles du pouvoir comme tant d’autres.
Nous ne pouvons plus rester indifférents à cette situation caractérisée par des agressions répétées contre les libertés de tout un chacun.
Nous ne pouvons rester spectateurs de notre propre déclin, nous ne pouvons rester impassibles et immobiles devant ces actes qui touchent toute la société et au-delà.
C’est ensemble que nous pourrons donner une réponse à la hauteur de ce déni de libertés.
C’est ensemble que nous devons nous mobiliser pour la libération de tous les détenus d’opinion et politiques.
C’est ensemble qu’il faut agir pour faire reculer la peur et le mépris et affirmer notre attachement ombilical aux libertés et à nos valeurs. Ensemble, agissons partout, sans relâche, jusqu’à leur libération.
Ensemble, nous pourrons vaincre tous ceux qui se dressent sur notre chemin, celui de la liberté et de l’émancipation.
Pour exiger la libération sans conditions de tous ces détenus, le Comité pour la Libération de Merzouk TOUATI organise la Marche des Libertés
Quand ? Le 20 novembre 2018, à 11h
Itinéraire : Du campus « Targa UZEMMUR » à la Place de la liberté de la presse « Said MEKBEL », Vgayet (ex Béjaïa).
A PARIS, le « Chez Nous » organise une rencontre entre auteurs, poètes et cinéastes pour parler sur la question des droits de l’homme en Kabylie
Quand ? Le 24 novembre 2018 à 14h
Adresse : 34 Rue du Révérend Père Christian Gilbert, 92600 Asnières-sur-Seine.
Soyons responsables, Soyons mobilisés, Soyons nombreux.
Comité pour la libération de Merzouk TOUATI VGAYET.
DE LA MARCHE DES LIBERTÉS A VGAYET A LA RENCONTRE DES LIBERTÉS A PARIS
Que reste-il comme espace de liberté pour nos journalistes, intellectuels, créateurs et artistes dans un pays fermé, bouclé et sclérosé ? Bien sûr rien du tout. Ces censeurs qui menacent notre liberté d’expression, interdisent et empêchent le déroulement de cafés littéraires dans nos villes et villages, les manifestations et les marches. Il y a donc une malhonnêteté intellectuelle dans l’argument de ces censeurs qui cherchent à taire des réalités, une volonté manifeste de la part du régime policier d’ériger l’obscurantisme comme socle social et la sacralisation de l’ignorance comme règle générale.
Leur démarche est d’autant plus choquante qu’elle s’en prend à un journaliste dont la vocation est de relater des faits, y compris les plus brutaux. En fait, la liberté d’expression est contestée par une poignée d’idéologues qui règnent par l’intimidation. Ce sont eux qui devraient être assignés pour abus de droit, abus de confiance, tromperie sur les valeurs qu’ils défendent. »
Le 24 novembre au « Chez-Nous », Youcef Zirem, Bachir Derais, Rezki Rabia et leurs camarades seront là pour nous parler de leur expérience, de leur œuvres et pour susciter le débat autour des libertés…
Soyons responsables, Soyons mobilisés, Soyons nombreux
Nasser Yanat
Adresse : « CHEZ NOUS »
34 Rue du Révérend Père Christian Gilbert,
92600 Asnières-sur-Seine .
(*) La Marche des Libertés fait si peur au pouvoir colonial algérien que ce dernier eut à faire changer au prisonnier d’opinion, le blogueur kabyle Merzouk Touati, trois (03) fois de prison en une semaine.
Alors que celui qui a écopé de 7 ans de prison ferme (10 ans en première instance) pour avoir interviewer un officiel israélien sur son blog, croupissait depuis 22 mois, soit depuis son arrestation en janvier 2017, dans le centre pénitentiaire de Oued Ghir, seul investissement algérien en Kabylie près de Vgayet (ex Béjaia), il a été transféré le 03 novembre dernier à la prison de Said Abid, un autre investissement algérien en Kabylie près de Tuvirett (ex Bouira).
Le samedi 10 novembre, la mère du détenu, qui élève seule ses enfants, sans trop de moyens, a dû faire 100 km pour rendre visite à son fils, en arrivant à Tuvirett, nulle trace de Merzouk à la prison de Said Abid, en se déplaçant à la prison de Ain Bessam, elle a appris que son fils a été transféré à la prison de Blida, le centre névralgique du système algérien.
SIWEL 190145 NOV 18