AQVU (SIWEL) — Le portrait du grand militant kabyle Masin Uharun, mis en place mercredi 18 avril 2018 en bordure de la RN26, a été vandalisé dans la nuit de samedi à dimanche avec de la peinture, a pu constaté ce matin le président de la section du MAK du village colonel Amirouche Mas Koceila Ben Kerrou.
Sous la dictature algérienne de Boumediene, Masin Uharun a fondé au début des années 1970 les revues clandestines Itij (le soleil) et Atmaten (les frères), rédigées en kabyle et distribuées sous le manteau au nez et à la barbe de la Sécurité miliaire (SM).
Accusé par le pouvoir algérien d’« activités subversives » et de former un commando de saboteurs, avec Smaïl Medjeber, Hocine Cheradi et Lounès Kaci, dans les attentats perpetrés le 03 janvier 1976 contre les locaux du quotidien étatique El Moudjahid et le tribunal militaire de Constantine.
Il est détenu et torturé, condamné le 4 mars 1976 par la Cour de Sûreté de l’état (tribunal d’exception) à la réclusion à perpétuité, il ne sera gracié que lele 05 mars 1987, soit après 11 années passées dans les geôles algériennes.
Masin Uharun est né le 13 avril 1949 dans le village Tifrit à Aqvu iL est décédé le 22 mai 1996 (à 47 ans), il est le fils du sergent Tahar tombé au champ d’honneur en 1958 et de Bessai Zahoua, morte dans un accident de la circulation en voulant rendre visite à son fils emprisonné à Lambèse.
Les indépendantistes Kabyles de la région d’Aqvu ont eu l’idée de les réunir à nouveau en installant ce double portrait à leur effigie, car ils les deux grands militants Kabyles étaient déjà liés une première fois : Matoub Lounès, en chantant « M. le Président » a rendu hommage à l’auteur de ce poème qui n’est autre que Masin Uharun.
Contacté par Siwel, Mas Malek Ben Hamouche, originaire du village du Colonel Amirouche, a condamné cet acte ignoble et précise que « le ou les auteurs de cette forfaiture commise la nuit, ne pourraient être que les gendarmes coloniaux algériens aidés par les exécutants du pouvoir dont Masin Uharun a déjà indiqué leur identité lorsqu’il écrivait Si le ventre rendait les Hommes lâches, moi mon ventre je le remplirais de pierres, phrase qui a d’ailleurs été recouverte de peinture aussi… »
wbw
SIWEL 221145 AVR 18
Le double portrait tel qu’inauguré le 18/04/2018 :
Village du Colonel Amirouche : Inauguration d’un portrait de Masin Uharun et Matoub Lounès