LA POLICE ALGERIENNE TORTURE AU COMMISSARIAT DE BOUZEGUENE, EN KABYLIE
Le 03 juillet 2018, sur convocation de l’administration algérienne, le jeune kabyle Kader H. du village d’Avurɣes, relevant de la commune d’Illulen Umalu en Kabylie, se rend à la Daïra (sous-préfecture) de Bouzeguène pour récupérer son permis de conduire qu’on lui a arbitrarement confisqué lors d’un contrôle à un barrage de la gendarmerie algérienne quelques jours auparavant, à plus de deux cents kilomètres de là.
A 08 heures, il est sur les lieux. Le préposé au service lui demande de patienter. En fin de compte, c’était pour aviser le commissaire de police local (un non-Kabyle s’exprimant en arabe) qui envoie sur le champs des policiers pour le menotter et le lui ramener manu militari pour lui faire subir un interrogatoire et une séance de torture qui rappelle la guerre d’Algérie pendant laquelle l’armée française a systématisment usé de moyens de tortures pour terroriser la population kabyle. Il ne manquait que la gégène (application des électrodes pour faire circuler un courant électrique dans diverses parties du corps) pour rappeler cette funèste période.
Les mains de la victime étant attachées à la chaise sur laquelle Kader a été placé, le commissaire en personne apporte une serpillère puante et poussiéreuse qu’il applique sur la bouche et les yeux de sa victime, avant de l’arroser abondament d’eau, avec une eau infecte, causant une détresse respiratoire à cause du flux ininterrompu de cette eau infecte ponctuée par plusieurs vomissements dûs à l’odeur pestilentielle et autres résidus putrescents qui nichaient dans les mailles de la serpillère.
Le tortionnaire lui reproche son appartenance au MAK (Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie) et la torture n’est qu’un châtiment étatique contre un droit universel, celui d’adhérer à une organisation politique pacifique.
Frappé à coups de poings francs et de coups de pieds sans pitié aucune, à la tête et au ventre, il finit par étouffer sous la serpillère et s’évanouit. Il est laissé presque pour mort. Les policiers alentours vont déjeuner à midi et ne s’occupent pas de l’état de santé de la victime torturée.
Vers 15h, le jeune Kader reprend difficilement conscience et le commissaire revient cette fois pour un interrogatoire. « Tu vas parler, me donner la liste de tous les militants avec lesquels tu es en contact ! » La victime, près du coma diabétique, refuse de donner le moindre nom. Le commissaire se fâche de nouveau et s’adonne aux insultes telles que « Votre Ferhat est un traître, ya wlad Matoub ! Sales Kabyles ! » ainsi qu’à des vulgarités contraires à la bienséance, surtout en présence d’un personnel féminin.
Ne répondant pas au commissaire, celui-ci lui présente un procès-verbal de l’interrogatoire et lui demande de le signer. Il y avait trente feuillets de réponses imaginaires. Refus de signer de la part de Kader.
Que font les « démocrates » algériens, d’habitude si prompts en professions de foi en faveur du respect des droits humains et des libertés fondamentales dès lors qu’il s’agisse de toute victime autre que Kabyle ? Que fait la Ligue Algérienne des droits de l’Homme, que font tous ces « intellectuels » et tous ces « démocrates » bien-pensants si généreux pour défendre leurs frères palestiniens ?
Comment se fait-il qu’une institution civile comme la sous-préfecture soit l’auxiliaire de la police et l’agent de la délation ? La seule explication réside dans le fait qu’il s’agit-là d’officines d’une même administration coloniale, celle d’une force d’occupation de la Kabylie.
Dans un pays dont l’avenir est plus qu’incertain, le DGSN (Directeur Général de la Sûreté Nationale) profite d’un Etat de non droit pour se venger des Kabyles qui veulent échapper à la catastrophe et à la calamité algériennes.
Le rapport détaillé de l’intéressé est envoyé aux instances internationales et la Kabylie indépendante récompensera, demain, ses enfants qui, aujourd’hui, affrontent dans la dignité et loin de toute peur, l’arbitraire d’un système et d’un régime voyous qui impose une dictature sur un pays artificiel et colonial qui s’appelle l’Algérie.
SIWEL 121200 JUL 18