TIZI N BERBER (SIWEL) — Des jeunes militants du village Tivuεlamin à Tizi N Berber qui s’inscrivent désormais dans la dynamique continuelle de «café littéraire» ont invité ce samedi 23 décembre, pour l’entame de leur projet littéraire, le chroniqueur et romancier, Mas Rachid Hitouche pour une conférence-débat autour de son dernier roman «Isegni» ainsi que de l’actualité politique en Kabylie.
D’emblée, le conférencier a mis l’accent sur la nécessité de produire dans la langue kabyle qu’on a souvent confondue avec «Tamazight» dont la littérature reste l’un des meilleurs moyens pour la promouvoir d’une manière sûre et plus efficace. «Je fus un militant, comme d’ailleurs mes compatriotes issus de ma génération, dans le temps j’ai constaté que la Kabylie était dans une situation de déphasage ou d’incompatibilité totale avec l’ensemble du grand territoire (Algérie), et c’est comme ça que j’ai pris conscience d’adhérer à l’idée d’indépendance de la Kabylie portée par le MAK, s’est-il conclu, avant d’enchaîner : les aspirations du peuple Kabyle dépassent largement une simple revendication linguistique, un peuple comme le nôtre mérite d’avoir son propre État, sa place est dans le concert des nations et parmi les peuples les plus civilisés et les plus avancés du monde.
Revenant sur les derniers événements en Kabylie suite au vote des députés algériens contre la promotion de la langue Tamazight, l’auteur de «Isegni» s’est interrogé sur l’intérêt de soumettre Tamazight à un tel vote, alors que dans leur «constitution» il y’a un article qui stipule qu’elle est langue officielle et que l’État travaille pour sa promotion. Mas Rachid Hitouche croit que c’est une manoeuvre malsaine du pouvoir, tout en invitant les Kabyle à la vigilance et à s’unir davantage autour du projet d’indépendance de la Kabylie, ultime solution et seule voie de salut pour le peuple Kabyle.
Répondant à une question sur les variantes linguistiques dont dispose la Kabylie, Mas Hitouche a signifié à l’assistance qu’il n’était pas linguiste pour parler des questions purement techniques, mais il a précisé que c’est une richesse incontestable pour la langue Kabyle. Dans chaque village Kabyle on peut constater une certaine spécificité linguistique, et cela fait la force de «Taqvaylit» à court et à long terme. «Les villageois feront mieux d’entretenir le parler propre de chaque région voire de chaque village. La Kabylie est posée, en réalité, sur ses villages, ils sont ses supports et son âme profonde, pas que dans la langue mais dans toutes ses dimensions nationales. Il faut une révolution villageoise, c’est de là que commence la vraie indépendance de la nation Kabyle» avait déclaré le conférencier.
Interrogé sur la nécessité de former le Parlement Kabyle et sur les modalités de son installation, le conférencier a répondu en sa qualité de chargé par le président de l’Anavad à piloter l’action, a saisi l’occasion pour appeler solennellement les personnes soucieuses à apporter un souffle à l’élan indépendantiste de la Kabylie de s’impliquer dans ladite structure qui sera capitale et décisive dans le dessin de l’avenir de la Kabylie. Il a promis l’assistance de revenir très bientôt pour exposer le projet du Parlement Kabyle.
Pour rappel, Mas Rachid Hitouche a déjà tenu hier vendredi 22 décembre une conférence similaire à Agemmun n At Σmar, après celle d’Arafu (Raffour) il y’à quelques semaines.
La rédaction
SIWEL 232316 Dec 17 UTC