EXIL (SIWEL) — En ce mardi où le chanteur kabyle, Djamel Allam, décédé samedi 15 septembre à l’âge de 71 ans, a rejoint sa dernière demeure en Kabylie, le ministre de la Culture et de la Langue kabyle au sein du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad), a tenu à lui rendre hommage, ci-dessous son message dans son intégralité :
À toi Djamel Allam,
Toutes mes condoléances à la famille de Djamel Allam et ses proches.
Feu Djamel était un ami, un artiste, un grand homme amoureux des Arts dès sa tendre enfance. Notre amitié a pris naissance en 1973 lors de notre première rencontre à Alger.
Dès le premier regard, l’artiste dégageait une immense assurance. Sourire aux lèvres, barbe et longue chevelure, son regard brillant en disait long sur la détermination d’un homme de l’art au sens large du terme… Il irait loin dans sa démarche artistique !
Djamel, tu nous laisses un grand vide, toi qui aimais la vie, l’amour, l’amitié. Tu étais un des rares de notre génération à aller de l’avant avec certitude, sans crainte.
Tu as rencontré de grands artistes de la scène nationale et internationale : Léo Ferré, Georges Brassens, Alain Bashung, Brigitte Fontaine et Areski Belkacem, Gérard Depardieu, Sophie Marceau, Georges Moustaki, etc.
Tu étais un exemple pour beaucoup d’hommes et de femmes dans ton combat à défendre le monde ouvrier.
Je me souviens être venu te voir en concert au Plessis-Robinson ; hélas le maire de l’époque avait fait annuler ton spectacle ! Fougueux, courageux, tu as réussi à donner ton concert dans une église pleine à craquer… Malgré cela, tes détracteurs t’ont suivi jusque dans l’église pour perturber ta prestation. C’était mal te connaître ! Tu t’es défendu comme un lion, tu as réussi à chasser les intrus perturbateurs de la scène qu’ils voulaient occuper et rester seul avec tes musiciens. Des milliers de youyous ont fusé, accompagnés d’applaudissements. Ce jour-là, tu nous as gratifiés d’un spectacle mémorable !
Évidemment, je t’ai revu à plusieurs reprises sur scène et dans la vie. Tu étais toujours égal à toi-même, avec un secret qui te permettait toujours de te surpasser, de te renouveler dans ton art que tu maîtrisais si bien.
Je pourrais parler de toi des heures, après cinquante ans d’amitié…
Une dernière chose, mon ami Djamel : chapeau bas et au revoir l’artiste !
Exil, le 18 septembre 2018
Shamy Chemini
Ministre de la Culture et de la Langue kabyle
Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad)