UNE RENCONTRE DÉBAT AU SUJET DE L’EXPLOITATION ILLÉGALE DE LA MINE DE TALA HAMZA

KABYLIE (SIWEL) — L’exploitation illégale du zinc de la mine de Tala Hamza ne cesse de devenir un sujet qui suscite inquiétude et appréhension chez les populations locales de la région. Cet état de fait a poussé les citoyens à s’organiser et à débattre des risques que cette exploitation peut provoquer.

En effet, une rencontre débat, organisée par les citoyens des villages environnants afin de sensibiliser les gens sur les risques qu’ils encourent suite à son l’exploitation de cette mine, a eu lieu le vendredi passé au niveau du village précité. Pendant cette rencontre, un intervenant, à l’air bien informé des dessous de l’exploitation de la mine, a fait une analyse détaillée de la situation en apportant des éclaircissements exhaustifs par rapport aux techniques adoptées dans l’exploitation de la mine.

L’intervenant a tenu à dire au début que pour exploiter la mine les pouvoirs publics ont fait appel à TERAMIN, une petite société sans renommée qui ne figure même pas sur la liste des sociétés qui exploitent les mines. « Les actionnaires chinois qui ont redonné vie à la société TERAMIN, après avoir été abandonnée par ses anciens actionnaires pour cause de risques qui existent dans l’exploitation de la mine, nous ont promis de remettre le tuf, extrait de la mine, tel qu’il était auparavant, chose qui est impossible à réaliser, pour fermer une mine de 200 mètres de profondeur avec de nombreuses galeries souterraines interminables, selon l’intervenant. Pour remettre le site tel qu’il était, les Chinois ont dit qu’ils vont construire des ballasts, sorte de voiles à bitton pour fermer la mine, chose qu’ils ne vont pas faire certainement, parce que cette technique de fermeture du site leur reviendra plus que cher que ce qu’ils vont extraire de la mine » précise l’intervenant. Il ajoute en disant : « Les premiers signes de pollutions on les a vus l’année passée quand les Turcs sont venus y creuser les galeries, ils achètent des bottes aux ouvriers le matin et le soir ces bottes-là fondent sous l’effet des produits chimiques utilisés pour exploiter la mine. Ces produits chimiques utilisés se sont retrouvés dans les rivières et les sources d’eau ce qui a poussé les membres d’APC de Thala Hamza de faire un appel, l’année passée, à la population de ne pas boire et exploiter les eaux des puits et des sources parce qu’elles étaient contaminées ». L’intervenant continue en disant que pour extraire le produit voulu les Chinois vont construire un lac d’un kilomètre carré dans lequel ils vont pomper l’eau de la nappe phréatique pour pouvoir séparer le Zinc et le Plomb. Les matières qu’ils vont utiliser pour réussir cette opération de séparation telle que le souffre deviendra, une fois mélangé avec de l’eau et de l’oxygène, de l’acide sulfurique, ce qui fera du lac un vaste endroit boueux qui ne se sèchera jamais. Après évaporation, ces produits qui seront dans l’air vont contaminer et détruire toute la flore de la région ». « La poussière dégagée pendant l’exploitation de la mine, constituée de soufre, matière cancérogène, a été détectée à Tazmalt, ce qui signifie que toute la Kabylie serait contaminée par cette matière. Un citoyen d’Amizour a pu constater, à l’aide d’un GGR, appareil de détection du taux de radio activité, que les puits d’où la commune pompe les eaux potables sont radioactifs, c’est la raison pour laquelle la région d’Amizour est pleine de personnes atteintes de cancer. Ce qui signifie qu’avec cette exploitation minière la radioactivité sera montée en surface sur un rayon de 125 km², une manière d’exterminer graduellement les Kabyles, qu’ils n’ont pas réussi à mettre à genoux politiquement », termine-t-il, avec un air déterminé à poursuivre le combat sans relâche contre l’exploitation de cette mine destructrice de la Kabylie.

Youva Amazigh
SIWEL 231110 FEV 21