KABYLIE (SIWEL) — Les avocats de Walid Nekkiche, jeune étudiant condamné à 6 mois de prison ferme et libéré cette semaine, par le juge d’instruction de la justice coloniale de Dar El Beida, ont déclaré que le jeune étudiant de 25 ans ne cessait de répéter à ses avocats que la prison était plus clémente que le commissariat. Ces déclarations démontrent à quel point les sévices et la torture, que ce jeune kabyle d’Imekiren, a endurés au niveau du commissariat de Bab El Oued, après avoir été arrêté le 26 novembre 2019, pendant la marche hebdomadaire des étudiants, étaient atroces et barbares.
« Il a subi tous les sévices que vous ne pouvez pas imaginer au commissariat de BEO : de la torture physique au viol, et ce, durant six jours (du 26 novembre au 1er décembre2019). Walid n’a été présenté devant le procureur que le 2 décembre, ce dernier ordonne l’ouverture d’une information judiciaire et demande au juge d’instruction de le mettre sous mandat de dépôt. Il passa chez le juge d’instruction sans la présence d’un avocat. Le juge lui a demandé s’il voulait un avocat, mais Walid avait tellement peur d’un report de son affaire et de retourner au commissariat qu’il a préféré dire non. Il était pressé d’en finir et de rester en prison » déclarent les avocats.
« Lorsque le premier groupe d’avocats lui a rendu visite à la maison d’arrêt, il a constaté des traces de violence. Le jeune était complètement absent et il répétait sans cesse que la prison était plus clémente que le commissariat. À partir de là, Me Nacera Haddouche a pris sur elle de faire une demande au juge d’instruction pour désigner un médecin afin de constater les traces de violences physiques et sexuelles. Malheureusement, la demande a été rejetée. Durant une année Walid n’a pas eu droit qu’à une seule audition, et lorsqu’il a été entendu dans le fond, il est revenu sur ses déclarations. Pourquoi ? Parce qu’il était assisté par des avocats. Il était confiant et surtout rassuré qu’il ne retournerait plus au commissariat » ajoutent les avocats.
En ce qui concerne les faits qu’on lui reproche, les avocats disent qu’on l’accuse de liens supposés avec le MAK et des étrangers, notamment avec un jeune espagnol. L’avocate ajoute en disant que son dossier est vide qu’il ne contient aucune preuve matérielle. Pour eux les dépassements qu’a subi Walid dépassent tout entendement. Plusieurs réactions de dénonciations ont été colportées de çà et là à propos de l’affaire Walid Nekkiche à ce propos Nabil d’Iazoughen a dit : « Ce n’est pas le procès d’un algérien qui a été effectué, c’est le procès du kabyle qui a été fait. Ce qu’on a fait pour Walid nous dit beaucoup sur le racisme anti kabyle nourri depuis des décennies par le pouvoir colonial ». « On n’a jamais fait subir de tels supplices pour un algérien, même celui qu’on a supposé tué Boudiaf n’a pas été violé dans les commissariats. Cela démontre à quel point ce système colonial éprouve de la haine envers le kabyle. Il est temps de se séparer d’eux avant qu’ils nous fassent subir à nous tous ce qu’ils ont fait subir à Walid » clame Said, étudiant à l’université Mouloud At Mammer.
Youva Amazigh
SIWEL 041150 FEV 21