KABYLIE (SIWEL) — Yahia, un militant souverainiste kabyle de la coordination MAK de Wizgan (ex Bouzeguène), a été séquestré par la police coloniale algérienne durant plus de quatre heures dans la journée du lundi 14 mai à l’intérieur du commissariat de la ville de Bouzeguène.
Tout a commencé dans la matinée lorsqu’il s’est rendu au niveau du siège de la daira au sujet de son permis de conduire qui lui a été subtilisé le 12 janvier dernier, lors de la marche de Yennayer à Tizi-Wezzu. La police coloniale algérienne, qui l’a séquestré au niveau du commissariat central pendant de nombreuses heures ce jour-là, a nié lui avoir confisqué son permis.
Malmené de service en service, le militant finit par être réorienté vers la sous-préfecture coloniale de Bouzeguène où, comme par hasard, c’est le commissaire de police coloniale de la ville qui l’y attendait. Ce dernier qui avait déjà menacé le militant de lui faire subir d’autres représailles encore plus graves s’il continuait d’assumer son appartenance au MAK.
Devant la détermination affichée de Yahia, le commissaire a ordonné à des policiers de relancer le cercle des harcèlements aussitôt que le militant du MAK s’est retrouvé à l’extérieur du siège de la sous-préfecture. En effet, quelques minutes après la fin de cette « entrevue », deux policiers l’ont embarqué manu militari vers le commissariat de la ville. Cette arrestation arbitraire a été motivée sous le prétexte farfelue que le militant du MAK avait enregistré avec son téléphone son entrevue avec le commissaire (sic).
À l’intérieur du commissariat colonial de Bouzeguène, les policiers arabophones, très agressifs et usant d’une violence physique, lui ont intimé l’ordre de déverrouiller son téléphone pour accéder à son contenu. Ce à quoi Yahia a refusé d’obtempérer car sa carte mémoire contenait essentiellement des données privées et uniquement des photos personnelles et aucunement ce dont on l’accuse.
L’interrogatoire qui était particulièrement violent tant physiquement que moralement a provoqué à deux reprises des malaises vagaux, avec évanouissement et perte de connaissance, et a nécessité à chaque fois son évacuation à la polyclinique de Loudha.
Constatant l’acharnement et l’agressivité des policiers arabophones, le militant kabyle dans un état de nervosité extrême auquel il a été soumis, a préféré réduire en miettes son téléphone portable en le jetant par terre que de le leur donner.
Les agents de la police coloniale ont fini par récupérer la carte SIM et la carte SD qu’ils ont refusé de lui restituer.
Sachant qu’il est dans son plein droit, en retournant avant-hier, mardi 15 mai au commissariat colonial pour demander la restitution de tous les objets personnels injustement subtilisés, il n’a pu récupérer que son téléphone hors d’usage.
Le militant du MAK, Yahia, bien que très affecté par ces harcèlements et intimidations par la police coloniale algérienne, demeure déterminé à poursuivre le combat politique jusqu’à l’indépendance de la Kabylie.
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SIWEL 172000 MAI 18