KABYLIE (SIWEL) — Imache Amar, l’un des premiers défenseurs de la culture et des valeurs kabyles au sein du mouvement national algérien, sous la domination française, des années 40, né le 7 juillet 1895, au village d’Ait Mesbah, relevant de la commune de Ait Douala, a fait ses études primaires à l’école Taguemount-Oukerrouche vers l’âge de 8 à 9 ans, il a commencé à travaillé très tôt à Ulma (la Mitidja) afin de venir en aide à sa pauvre famille.
Puis, en 1917, à l’âge de 18 ans, il émigre en France au milieu de la 1ère guerre mondiale, où il a travaillé dans diverses usines et entreprises : à Clermont-Ferrand, à Chrente et Pas-de-Calais. En 1924, il part pour travailler à Paris, et adhère au syndicat dénommé « Le Congrès des ouvriers nord-africains de la région parisienne » qui a été créé, par des ouvriers à majorité kabyle, pour défendre les droits des Algériens, Marocains et Tunisiens.
Ce syndicat deviendra en 1926 un parti politique socialiste dénommé : l’Étoile nord-africaine, parmi les huit membres fondateurs de ce parti cinq sont kabyles : Imache Amar, Belkacem Radjef, Si Djilani, Ahmed Yahiaoui et Rabah Moussaoui. En 1933 Imache Amar devient secrétaire général de l’ENA et rédacteur en chef du journal francophone El Ouma. Dans le cadre de sa défense du socialisme, Imache Amar, très influencé par la culture et les valeurs kabyles, a longtemps appelé à prendre en considération les structures sociales, politiques et économiques kabyles, en l’occurrence les Aarch et Tajmâat, un engagement qui lui permet de se confronter aux adeptes de l’arabo-islamisme à leur tête Missali El Haj, chef du parti ENA, placé par les fondateurs kabyles précités pour avoir l’adhésion des arabes au projet indépendantiste.
Ainsi, en 1936, Imache Ali dénonce le nouveau programme du PPA, nouveau parti créé par l’arabo islamiste anti kabyle Missali Haj, qui fait complètement abstraction des revendications identitaires kabyles. Il crée ensuite avec Si Djilani, le Parti de l’Unité Algérienne (P.U.A), un parti, qui n’a pas vécu longtemps, dont le projet était de débattre de la religion musulmane et de combattre le fanatisme religieux. En 1947, malade, Amar Imache rentre chez lui, en Kabylie, où il se mari en 1948 et meurt dans son village natal le 07 février 1961. Certains historiens disent qu’il avait de l’avance sur son temps en ayant une vision lointaine qui pouvait anticiper sur le cours des événements. Imache avait parlé de l’industrialisation du pays et des droits de la femme et de l’enfant au moment où dans les pays qu’on dit avancés l’industrialisation n’était pas encore bien développée et les droits des femmes et des enfants étaient encore inconnus.
Imache a rédigé plusieurs articles publiés tous dans le journal El Ouma : l’Afrique dans l’angoisse ; Cyclone sur le monde ; Le procès de mes aïeux ; Le Harakiri des monstres ; Les exilés volontaires ; La Croix contre le Croissant ; Les délégués musulmans à Paris. Faut-il rire, faut-il pleurer ? Le droit des peuples et le dernier c’est Lettre d’adieux aux Algériens résidents en France.
Youva Amazigh
SIWEL 081130 FEV 21