BARCELONE (SIWEL) — Le bras de force continue entre les gouvernements catalan et espagnol, conscients que chaque mot, geste, acte sont tout de suite analysés, interprétés et rebasculés sur tous les supports médiatiques.
L’argument phare de part et d’autre est qu’il s’agit de la bataille de toutes les batailles. La réussite du peuple Catalan dans sa propre libération de la machine à broyer espagnole sera un début victoire de toutes les nations sans états partout dans le monde.
Son adversaire espagnol use exactement du même argument qui, malheureusement, fait écho, non seulement dans les institutions officielles européennes, mais également dans les jeux régionaux de chaque état européen.
Le compte à rebours a commencé pour voir la Catalogne subir la pratique du fameux articule 155 de la constitution espagnole qui autorise l’annulation du statue d’autonomie à une région espagnole. Ainsi, dès le jeudi 19 octobre, si cet article est appliquée, il y aura la dissolution de toutes les institutions catalanes (Gouvernement, Parlement, ministères, forces de sécurité…etc), chèrement acquises par des générations de militants engagés catalans ainsi que l’instauration d’une situation d’exception permettant ainsi toutes les dérives et abus de pouvoir du gouvernement espagnol. Et ce, sous le regard bienveillant de cette Europe si rêvée et idéalisée par nous tous.
Le 15 octobre dernier, au soir, la juge espagnole Carmen Lamela du tribunal Audiencia Nacional N3 (Madrid) a envoyé en prison deux représentants de deux associations de la société civile, Jordi Sánchez et Jordi Cuixat, respctivement de l’ANC et de Omnium Cultural. Deux associations des plus importantes et des plus symboliques dans la lutte pacifique de la Catalogne pour son indépendance.
La société civile ne désarme pas depuis, avec plusieurs protestations qui ont commencé hier, 16 octobre, à 12h00 avec une manifestation massive et silencieuse ornée de bougies. Une action similaire était prévue pour hier, 17 octobre, à 19 :00 à Barcelone.
Cette même manifestation est également prévue devant les ambassades espagnoles de plusieurs villes européennes : Berlin, Bruxelles, Londres, Budapest. Et ce pour dénoncer les violations des droits de l’homme contre des militants pacifistes catalans qui ne cherchaient qu’à rendre plus visible cette majorité qui ne veut plus continuer sous une identité ou une culture qui n’est pas la leur.
Des grèves et autres actions populaires sont prévues partout en Catalogne comme moyen de pression et de résistance pacifique face à l’impunité et l’abus de pouvoir dont jouissent certains états européens. Et l’Espagne est la meilleure illustration actuellement.
Cet état de fait prouve le changement de paradigme socio-politique catalan. En effet, une fois de plus la société civile est souveraine et se mobilise comme un seul homme derrière ses dirigeants. Peu importent les emprisonnements, les répressions et les peurs qui hantent les cœurs, les catalans ont compris une chose : ils sont en train d’écrire leur histoire. Et toute idéologie, parti, association, mouvement ou initiative, qui les séparerait de leur objectif d’indépendance, est mis au placard et tout de suite rejeté.
Le peuple kabyle, conscient de tous ces enjeux complexes, convaincu que son salut est dans un état Kabyle souverain, sous l’égide de son gouvernement, Anavad, qui veille sur ses intérêts devra continuer dans sa mobilisation, l’amélioration de son quotidien, la sauvegarde de ses valeurs, son patrimoine et sa langue en rejetant tous les stratagèmes d’assimilation d’un pouvoir de nature coloniale.
Soraya Sough,
SIWEL 181508 Oct 17 UTC