Cet article propose un résumé écrit des principaux échanges de l’interview filmée du Président de l’Anavad, organisée par le secrétariat d’État à la notoriété et à la promotion médiatique. En effet, à l’occasion de cette rentrée politique, le président de l’Anavad, le gouvernement kabyle en exil, revient sur l’actualité récente en Kabylie et à l’international mais aussi la grande échéance annoncée pour le 14 décembre 2025, date prévue pour une déclaration unilatérale d’indépendance de la Kabylie.
La mairie de Carhaix a récemment hissé le drapeau kabyle sur son fronton. Que représente ce geste pour vous ?
C’est un acte historique et un signe de solidarité qui honore la France entière. J’appelle chacun à venir au Festival du Livre de Carhaix, les 25 et 26 octobre 2025, pour découvrir la culture kabyle et comprendre notre combat pour l’autodétermination.
Cet été, plusieurs médias français – Le Point, Le Monde, Le JDD – ont parlé de la Kabylie. Est-ce un signe d’intérêt croissant ?
Absolument. Ces articles ont confirmé que notre cause est juste. Ils démontrent que seul le soutien au droit du peuple kabyle à l’autodétermination peut rééquilibrer les relations franco-algériennes.
Comment analysez-vous la position de la France vis-à-vis du régime algérien ?
L’Algérie vit de la confrontation avec la France pour asseoir sa légitimité. Ce régime ne coopère pas, il cherche à humilier. La France doit comprendre que le véritable levier est la Kabylie, tout en rappelant qu’il y a en France près de deux millions de citoyens français d’origine kabyle.
L’Algérie accuse le MAK d’être lié au journaliste Christophe Gleizeq, détenu depuis plus d’un an. Qu’en est-il ?
Nous n’avons aucun rapport avec lui. C’est un journaliste libre, manipulé par le régime algérien pour fabriquer un otage. Son avocat est sous les ordres d’Alger. Le silence ne fera que prolonger sa détention.
Et sur le cas de l’écrivain Boualem Sansal ?
C’est un esprit libre, un “Voltaire moderne”. Son arrestation est une faute grave qui abîme l’image internationale de l’Algérie.
Lors du match Algérie–Botswana, un immense drapeau algérien a été déployé au stade de Tizi Ouzou. Quelle est votre réaction ?
C’est une mise en scène. Les Kabyles n’ont jamais brandi ce drapeau : Quand ils ont la liberté de le faire, ils portent leurs propres emblèmes, Amazigh et kabyle tout en tournant le dos à l’hymne algérien. Ces pratiques rappellent les manipulations de l’époque coloniale. La Kabylie reste fidèle à son indépendance.
Une déclaration signée par des démocrates algériens appelle à la fin du régime autoritaire. Partagez-vous cette démarche ?
Leur sincérité n’est pas en cause, mais c’est une illusion. Des élections libres donneraient une République islamique. Ce sont plutôt des démocrates kabyles et ils je les appelle rejoindre notre combat pacifique pour l’indépendance.
L’UE et même la Russie critiquent désormais l’Algérie pour son soutien au terrorisme. Est-ce un tournant ?
Oui, c’est le signe d’un isolement grandissant. Le régime est à la dérive diplomatique et risque de plonger dans une guerre civile interne. La Kabylie, elle, doit rester en retrait et bâtir ses propres institutions.
En 2024, vous aviez évoqué une déclaration unilatérale d’indépendance en 2025. Où en est ce projet ?
Nous ne parlons jamais en l’air. Après avoir créé un gouvernement kabyle en exil en 2010 et soumis un mémorandum à l’ONU en 2017, nous préparons maintenant cette étape décisive. Un congrès extraordinaire du MAK se tiendra le 19 octobre 2025 pour valider la déclaration, prévue pour le 14 décembre 2025, date symbolique liée à la résolution 1514 de l’ONU.
Pourquoi tant d’insistance sur la concertation avec les différentes institutions du mouvement ?
Parce que c’est un acte historique. Il doit être porté collectivement, par toutes les structures du MAK et le parlement kabyle en exil. Contrairement aux accusations, je ne décide jamais seul. Et nous ne recourrons jamais à la violence : notre combat est politique et pacifique.
Que dites-vous aujourd’hui au régime algérien ?
Libérez les prisonniers, abrogez les lois répressives, et engagez un dialogue politique sur le droit d’autodétermination du peuple kabyle. Vous avez encore 3 mois pour le faire. Nous ne cherchons pas à humilier qui que ce soit : nous voulons que chacun en sorte par le haut. Mais l’indépendance de la Kabylie, une fois proclamée, sera irréversible.
Ceci est un résumé de l’interview filmée. Ci-dessous le contenu original.
SIWEL 081939 SEP 25
KAB68791 1 G 813 20250908 19:57 UTC+1 FRA/SIWEL-RC1719