ALGÉRIE COLONIALE DANS LES TRÉFONDS SOURNOIS DE LA RUSE, DU RIDICULE ET DE LA DÉCRÉPITUDE ÉTHIQUE

KABYLIE (SIWEL) — La junte militaire algérienne a voulu faire du 17 octobre 2021, journée de commémoration des massacres dits d’algériens en fait, des Kabyles en majorité, à Paris en 1961, un jour de conquête de légitimité étatique et historique, elle, la non élue et la planquée des frontières.

Une légitimité qu’elle peine à trouver auprès des algériens sans parler des Kabyles, investis plus que jamais dans la libération de la Kabylie.« Algérie », cette entité arabo-islamiste, créé par la France, n’a plus que le passé pour tenter d’exister, elle coule, une évidence radotée certes, à l’instar des jeunes de ce territoire qui fuient, pour les plus aisés sur des glisseurs haut de gamme et d’autres sur des felouques de fortune.

Le présent délétère, fait de pénuries multiples, déborde avec le phénomène des harragas, un nom qui n’est plus à traduire, désormais connu de par le monde. Il est l’emblème morbide de cette Algérie.

La junte militaire, déverse, avec les complicités, au pluriel, des gendarmes, des policiers, des préfets, des garde-côtes…, sur les côtes espagnoles des milliers de jeunes et des moins jeunes saisis par le désespoir mortifère d’une Algérie décatie sur tous les plans. Même des algériennes enceintes avec leurs enfants bravent le danger d’une traversée mortifère.

Un territoire mis sous cloche totalitaire, des prisons surpeuplées par l’incarcération arbitraire de militants et d’activistes politiques pacifiques, la junte s’abstenant d’ouvrir des stades à la Pinochet pour tenter de donner l’image d’un semblant de stabilité politique, des médias et une élite silencieux mais prompts à japper sur le Maroc, la France, Israël et bien sûr, comme à l’accoutumée, sur les Kabyles, les Zouaves, les enfants de la France, à travers le MAK, le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, seul à avoir porté la question Kabyle devant les instances internationales et à avoir démasqués et déconstruit les fumeux discours sur la défense des causes justes et des droits des peuples à la liberté et à l’autodétermination quand elle foule sous sa godasse nauséabonde ces mêmes droits pour les Kabyles.

Les déclarations du président Macron sur l’inexistence de la nation algérienne, bien réelle avant 1830 et jusqu’à présent, sont une aubaine pour cette junte militaire qui a sauté dessus pour tenter de réactiver le réflexe pavlovien de la main de l’étranger, bien émoussé, auprès des algériens qui n’en ont cure, leur attention fixée sur la Harga et leur quotidien bien triste et bien lamentable. Le faux sentiment patriotique et national est mort chez les algériens, ils ne sont pas près de suivre la junte dans ses aventures haineuses et belliqueuses envers les États voisins.

Dans sa chute, la banqueroute à l’horizon, la junte veut y entraîner la diaspora. Après avoir appelé les algériens à « adhérer au processus d’édification d’une ère prometteuse (sic) » et fustigé les conspirationnistes qui veulent entraver « la relance de l’économie nationale (sic), et contester la volonté des nationalistes fidèles (sic) », Tebboune la marionnette promet qu’il « accueillera à bras grands ouverts tous les enfants de la communauté nationale établis à l’étranger ». La junte pense-t-elle ainsi faire oublier les dégâts de l’ancien article 51 qui proscrivait de la haute fonction publique les binationaux.

Dans la suite de cette diatribe, Tebboune lance son oracle aux relents coraniques « « Ceux-là même que j’ai toujours avertis de sévir d’une main de fer par la force de la loi…quels châtiments auront-ils ? ».Dans cette dérive schizophrène et paranoïaque, il est suivi par son futur ancien ambassadeur à Paris, Antar Daoud « Je dis que la double, la triple ou la quadruple nationalité doit constituer un atout pour les Algériens » et dans la même veine complotiste et vengeresse, il éructe « Il est inadmissible que l’Algérie, qui possède la plus grande communauté étrangère en France avec 18 consulats, ne puisse pas constituer un levier de commande pour intervenir non seulement dans la politique algérienne et au niveau de la politique française »Extraordinaire, pathétique sinon pathologique appel de Antar Daoud. Il appelle les algériens de France à « intervenir dans la politique française » ; d’ailleurs, pour rappel beaucoup d’entre eux, dans le cadre strictement franco-français, participent dans la loyauté à la vie de la Cité, à travers le riche tissus associatif, syndical, politique et institutionnel français loin de toute allégeance à un quelconque pays étranger.

Ce Antar voudrait-il constituer à travers les binationaux une « cinquième colonne » au service de son Algérie, l’utiliser comme un cheval de Troie ou moyen de pression et de chantage politique ?« Un levier de commande » dit cet Antar. Voudrait-il une armée de l’ombre arabo-islamiste prête à s’immiscer dans les rouages politiques françaises pour servir les intérêts de la junte militaire algérienne ?Rappelons-nous de ce même Antar, qui n’est pas à sa première bévue à l’image de son ministre bocchus Lamamra , avec son ordonnance honteuse, a détourné arbitrairement l’aide sanitaire, en argent et matériel, mise à disposition par la diaspora kabyle pour la Kabylie, vers d’autres régions d’Algérie. Sa haine anti-kabyle l’a même poussé à vilipender l’Agence France Press (AFP) pour avoir publier un droit de réponse pour le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, accusé à tort, le monde entier le sait, des crimes abominables, que le régime colonial algérien à lui-même commis et qui refuse une enquête internationale qui mettra à nu sa véritable nature criminelle en vigueur depuis 1962. Comble de l’ironie et du ridicule, cette invite à intervenir dans la politique française tombe au moment où dans cette Algérie des milliers de militants politiques pacifiques sont kidnappés et emprisonnés pour la simple pratique et participation à la vie politique. Toujours dans le ridicule et l’inconséquence ce même Daoud est revenu, incognito en France dont aucun membre de la junte militaire ne peut s’en passer. Gestion de biens mal acquis et soins gratuits obligent. Sans son visa diplomatique, le Antar serait revenu sans papiers sur un glisseur par les côtes espagnoles.

La fièvre du 17 septembre, entretenue et relayée depuis plusieurs semaines par les médias de la junte avec cette question répétée jusqu’à l’écœurement, « Que va dire Macron ce 17 », porteuse d’une pression menaçante qui ne dit pas son nom, dont la bande de brigands voulait se servir comme d’un brasier pour rallumer les feux du nationalisme et du patriotisme algériens éculés, est retombée comme un soufflé.

L’hommage du Président Macron dans le silence aux victimes de cette journée, un espace blanc intentionnel, suivi plus tard d’un communiqué très politique, le Président Macron a intrinsèquement séparé l’hommage serein et noble à la mémoire des victimes d’avec les tribulations politiques haineuses et revanchardes dans lequel la junte militaire, sournoisement, voulait l’entrainer toute honte bue, sans dignité et sans respect pour la mémoire des victimes, dont elle voulait faire un fond de commerce politique.

CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante

SIWEL 311130 OCT 21