KABYLIE (SIWEL) — Le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) a entrepris une série de collecte de témoignages auprès des militants kabyles, victimes de la répression algérienne, qui ont pu fuir et échapper à cette machine criminelle algérienne. A travers de ces témoignages accablants, le MAK a pour objectif de lever le voile sur ces sévices de toutes natures (tortures, viols, humiliations, emprisonnements, etc…), prendre pour témoins et faire connaitre à l’échelle internationale l’ampleur de cette répression, d’un autre âge, subie par le peuple kabyle. Cette démarche a pour but de mettre un terme à l’impunité et au silence assourdissant de la communauté internationale dont bénéficie l’Algérie dans son entreprise de violation des droits les plus élémentaires en Kabylie et à l’encontre du peuple kabyle. Les indépendantistes sont particulièrement la cible de ces lynchages d’une certaine sauvagerie inqualifiable : tabassage, harcèlement, insultes, menaces, tortures, humiliations, viols pour certains, spoliation des biens, licenciement économique, confiscation des documents administratifs, etc…. Les formes sont multiples mais l’objectif reste le même, à savoir celui de dissuader les militants de toutes activité politiques au sein du MAK, et d’étouffer ainsi toutes les revendications indépendantistes du peuple kabyle.
Les témoignages de ces jeunes militants révèlent un climat de terreur inégalée en Kabylie, et pour la première fois la parole leur est donnée pour raconter leur calvaire qui pour la majorité a duré jusqu’au dernier moment de leur fuite en exil. Visages meurtris, vieillis par les rides malgré leurs fleurs d’âge, une voix tremblante, une inquiétude apparente à des vies brisées par l’injustice et l’arbitraire venus casser l’idéal qu’ils veulent pour leur patrie la Kabylie et leur peuple Kabyle. La démarche du régime colonial algérien d’isoler les indépendantistes en les neutralisant un par un, par le harcèlement moral quotidien et les tentatives de négociation pour fléchir leurs convictions politiques indépendantistes quand tous les moyens ont échoué, ont été à plusieurs reprises évoquées dans les déclarations de ces militants. Dans leurs témoignages, tous les militants déclarent avoir été l’objet de fixation et une obsession pour le régime algérien, dont la finalité est de se retirer ou du moins les dissuader de se revendiquer en tant que militant du MAK. Pour les militants indépendantistes les plus actifs, le régime militaire colonial algérien leur invente des histoires et des affaires devant l’injustice algérienne, montées à la hâte de toutes pièces avec des dossiers vides dissimulés, pour les « occuper », les harceler, les intimider et les éloigner du combat pour l’autodétermination de la Kabylie. Des convocations, sans motif, aux tribunaux, aux brigades de gendarmerie, et aux commissariats de police, pleuvent quotidiennement sur nos militants indépendantistes.
Le harcèlement moral et les menaces envers leurs familles sont les motivations principales de la fuite des militants en exil. Leurs familles ont subi les conséquences de leur combat d’une manière directe ou indirecte : « Ils sont partis voir mon père au travail pour le menacer, ils lui ont dit que j’étais un perturbateur et qu’il fallait que j’arrête ce combat sous peine d’avoir des problèmes lui aussi. … ils pensaient qu’en allant menacer mon père ce denier me dissuadera, ils ne savaient pas que c’était mon père qui m’a inculqué le combat pour l’autodétermination » déclare un militant au micro de Taqvaylit.TV. Un autre militant venu de très loin spécialement pour témoignage ajoute sur ce sujet : « ils sont partie menacer mon père, en lui disant que si je n’arrêtais pas ce que je faisais, sa retraite sera supprimée ».Dans l’optique du régime militaire colonial algérien de faire entrer les militants indépendantistes dans la clochardisation et l’appauvrissement économique, les militants ont confirmé la fermeture de plusieurs commerces détenus par des militants du MAK sous prétexte de clandestinité. La fermeture des commerces s’accompagne d’une affaire devant l’injustice algérienne avec des convocations répétitives : « J’avais un petit commerce et un jour la police est venue me dire que mon commerce va être fermé car clandestin, ce qui est complètement faux. Je me suis pressé de le fermer car je savais qu’ils viendraient saisir toute la marchandise. Quand ils sont venus ils ont trouvé que mon commerce n’existe plus alors ils ont inventé une affaire judicaire contre moi avec des convocations régulières » affirme un autre militant.
LES COMMISSARIATS ALGERIENS : DES LIEUX DE TORTURES ET DE SEVICES SEXUELS AVEC DES INTERROGATOIRES DIGNES DE LA GESTAPO
« Dans les commissariats, la vie s’arrête, il n’y a rien qui existe, nous sommes seuls au monde et nous savons que quand nous rentrons dans ces lieux de répression, il fallait s’attendre à tout, nous nous préparons car tout peut nous arriver, c’est un lieu clos où les policiers ont tous les pouvoirs et aucun état d’âme » nous dit un autre militant. En ajoutant « Les questions étaient toujours les mêmes par exemple qui finance votre mouvement de l’extérieur ? Quel est ton rôle dans le MAK ? Quand il n’y a pas de réponse, les coups pleuvaient jusqu’à ce qu’on soit par terre suivis de crachats et d’insultes de tout genre, tout le monde y avait droit. C’était à chaque fois les mêmes questions et les mêmes coups, ça durait des heures et des heures parfois du matin jusqu’à tard la nuit, et quand nous refusions de répondre à une question les coups s’abattaient, il y avait pour chaque militant deux ou trois policiers. Durant une garde à vue après avoir été tabassé par les policiers, un supérieur gradé est venu, il s’est mis en face de moi et a sorti les photos de personnes terroristes tuées durant la décennie noire, il les a mises devant mes yeux en disant : tu vois ces photos, c’est ce qui t’arrivera ».Après l’échec de toutes les tentatives de dissuasion, la police opte pour les négociations directes avec les militants. Un militant aborde dans ce sens en disant clairement que les policiers n’hésitaient pas à essayer de négocier avec les militants en leur promettant des choses par exemple : « si vous arrêtez votre militantisme vous allez retrouver tous vos droits, vous pourrez travailler, vous pourrez avoir aussi vos papiers comme la pièce d’identité ou le passeport, ce dernier est un document que les militants ne risquent pas de revoir de leur vie ».La collecte des témoignages se poursuit dans un studio d’enregistrement à Paris. Tous les militants kabyles victimes de la répression algérienne sont invités à prendre contact avec les responsables de la Coordination MAK la plus proche de vous, Siwel et/ou Taqvaylit.TV pour témoigner des sévices dont ils étaient l’objet eux et leurs familles.
Tous ces témoignages seront mis à disposition de la communauté internationale et des avocats qui par solidarité pourront défendre ces militants devant les cours compétentes pour juger des affaires liées aux crimes contre l’humanité commis contre la Kabylie et le Peuple Kabyle. Les crimes contre l’humanité ne sont pas prescriptibles. Les témoignages ne concernent pas uniquement les crimes récents.
Le MAK et l’Anavad souhaitent reprendre tous les crimes commis depuis l’indépendance confisquée 1962.
SIWEL 081300 NOV 2021