KABYLIE (SIWEL) — 28 ans déjà après l’assassinat du journaliste kabyle Tahar Djaout par les ennemis de la vie et de la Kabylie. Un lâche assassinat orchestré le pouvoir colonial qui voulait, par le truchement des islamistes rétrogrades à l’idéologie destructrice importée des pays du Golfe, mettre fin à tous ce qui représente la Kabylie et la vie.
Il est né le 11 janvier 1954 à Oulkhou, village sis dans la commune d’At Chafâa relevant de la préfecture de Vgayet. Il a été un poète, romancier et journaliste d’expression française. Il a fait l’école primaire dans son village natal jusqu’à 1964, puis il s’est installé à Alger avec sa famille. Il a fait ses études secondaires dans un lycée à Alger où il a obtenu son baccalauréat en 1971. En 1974, il obtient une licence de mathématiques à l’université d’Alger. De 1976 à 1979, il collabore au supplément El Moudjahid Culturel où il écrit ses premières critiques.
De 1980 à 1984, il devient responsable de la rubrique culturelle de l’hebdomadaire Algérie Actualité où il publie de nombreux articles sur les peintures et sculptures. En 1985, Djaout reçoit une bourse pour poursuivre des études en sciences de l’information à Paris. En 1987, il revient à Alger et reprend sa collaboration avec Algérie Actualité qu’il quitte ensuite en 1992 pour fonder avec ses anciens compagnons, en l’occurrence Arezki Metref et Abdelkrim Djaad, son propre hebdomadaire Rupture dont le premier numéro parait le 16 janvier 1993. Un farouche opposant à l’idéologie islamiste, il écrit en 1992 : « comment une jeunesse qui avait pour emblème Che Guevara, Angela Davis, Kateb Yacine, Frantz Fanon, les peuples luttant pour leur liberté et pour un surcroit de beauté et de lumière, a-t-elle pu avoir pour héritière une jeunesse prenant pour idoles des illuminés éructant la vindicte et la haine, des idéologues de l’exclusion et de la mort ? ».
Le 26 mai 1993 il fut victime d’un attentat, devant son domicile à Bainem, il reçu deux balles dans la tête, tirées à bout pourtant en étant à l’intérieur de son véhicule. Il meurt le 2 juin 1993et fut enterré dans son village natal en Kabylie. Les responsables du parti islamiste FIS ont dénoncé suite à son assassinat son communisme et sa haine viscérale de l’islam. Le jour de son assassinat, le pseudo écrivain arabo-islamiste, Tahar Ouettar, qui éprouve une haine viscérale aux kabyles, a dit, suite à une question qu’un journaliste lui a posée à propos de l’assassinat de Tahar Djaout : « c’est une perte pour la France ». Des propos qui démontrent à quel point l’arabe algérien éprouve de la haine envers le kabyle qu’il considère étranger et non algérien. Tahar Djaout a écrit plusieurs romans, parmi eux il y a L’Exproprié paru en 1981, Les Chercheurs d’os paru en 1984, L’invention du désert, paru en 1987, L’Exproprié, paru en 1991, Les Vigiles, paru en 1991, Le Dernier été de la raison, paru à titre posthume en 1999. En plus de ces romans il a écrit plusieurs poèmes, et a réalisé plusieurs entretiens. Jean Dijeux a dit à propos de Djaout : « Djaout s’insurge sans doute d’abord contre tous les opiums – et il le fait avec une précision féroce. Mais son impatience de l’amour fait surtout éclater les murs, bouscule les tergiversations et les formules convenues. Lui aussi veut vivre en joie et en gloire. » Un vibrant hommage lui a été rendu, hier, dans son village natal.
Youva Amazigh
SIWEL 042341 JUI 21