KABYLIE (SIWEL) — Depuis le rejet par le parlement colonial algérien d’une proposition de généralisation de l’enseignement et de l’usage des langues amazighes dont fait partie la langue kabyle, la tension ne fait que monter.
Un premier mot d’ordre fut lancé par des anonymes sur les réseaux sociaux pour boycotter les cours d’arabe à partir du dimanche 03/12/2017. L’argument avancé explique que « dès lors que les langues amazighes sont rejetées par les officiels nous rejetons la leur ».
Avant hier dimanche 03 décembre, des lycéens de la Vallée de la Soummam (Vgayet) ont organisé des manifestations à Sidi Aich et dans des établissements scolaires où, symboliquement, ils ont fait une chaîne humaine pour former le signe amazigh (AZA, ndlr) auréolé d’un drapeau kabyle, tout en entonnant « Ass n Tlelli » (Jour de Liberté, ndlr), l’hymne national kabyle.
Hier lundi 04 décembre ce sont les étudiants de la cité universitaire d’Avudaw (extension sud-est de Vgayet) qui ont organisé une assemblée générale pour protester contre l’infâme décision parlementaire coloniale.
Ce mardi matin, c’est au tour des lycéens d’Azazga (Tizi-Wezzu) de prendre le relais en descendant dans la rue. Il faut s’attendre à ce que cette vague de colère s’intensifie et gagne tous les lycées et les universités de Kabylie où, désormais, personne n’attend plus rien de l’Algérie et tout du MAK-Anavad, le mouvement indépendantiste kabyle.
Les drapeaux amazighs et kabyles sont toujours à l’honneur dans ces manifestations pour réaffirmer l’attachement de la Kabylie à ses origines et son identité en tant que peuple et en tant que nation kabyles accomplis.
Cette vague d’une ampleur qui pourrait dépasser tout ce que la Kabylie à connu jusqu’ici, survient au moment où le président français, Emmanuel Macron, s’apprête à faire une « visite de courtoisie » en Algérie. Cependant ces manifestations kabyles n’ont aucun lien avec le voyage du chef de l’Etat français.
La rédaction
SIWEL 051039 DEC 17