ALGER (SIWEL) — « Plus de 2.000 ressortissants d’Afrique subsaharienne ont été arrêtés depuis le 22 septembre en Algérie et expulsés vers le Niger et le Mali», a indiqué, le lundi 23 octobre, Amnesty International, dénonçant « des arrestations arbitraires et des expulsions massives illégales ».
« La plupart de ces personnes arrêtées à Alger, dans sa périphérie et à Blida (à 50 km au sud-ouest) ont été conduites en bus à Tamanrasset, près de 2.000 km plus au sud, avant d’être abandonnées par les autorités algériennes dans une localité du côté nigérien de la frontière entre les deux pays», a expliqué Amnesty dans un communiqué, relayé par plusieurs médias.
La même source a affirmé qu’« au moins une centaine d’autres, laissées du côté algérien ont dû marcher pendant six heures dans le désert pour atteindre cette localité », qui a précisé que « des migrants de plusieurs nationalités ont également été expulsés via la frontière malienne ».
L’ONG de défense des droits de l’Hommes a dénoncé « des arrestations fondées sur un profilage ethnique ». Tout en signalant que «les forces de l’ordre ne cherchant pas à savoir si les migrants séjournaient légalement ou non en Algérie », et d’assurer que « certains avaient des visas valides ».
De son côté, Heba Morayef, Directrice des recherches pour l’Afrique du Nord à Amnesty, a affirmé que « les autorités algériennes doivent de toute urgence mettre un terme à ces arrestations et expulsions illégales », tout en s’insurgeant contre une « attitude discriminatoire à l’égard des migrants d’Afrique subsaharienne ».
Amnesty a souligné dans son communiqué que « les expulsions qui ne respectent pas les garanties d’une procédure régulière, notamment la possibilité de contester cette mesure, enfreignent les normes internationales et la loi algérienne ».
Selon la même source, « les expulsés sont des Nigériens, Guinéens, Burkinabè, Béninois, Maliens, Ivoiriens, Sénégalais, Nigérians, Libériens, Camerounais ou Sierra-Léonais. On y compte plus de 300 mineurs, certains non accompagnés ».
Environ 100 000 subsahariens vivent le calvaire en Algérie
Toutefois, plusieurs ONG estiment qu’« environ 100.000 Subsahariens vivent en situation irrégulière en Algérie, hors de tout cadre juridique et dans des conditions difficiles ».
Pour rappel, rien qu’en septembre dernier, l’Algérie avait déjà rapatrié vers leur pays un millier de Nigériens en situation irrégulière. Et en juin dernier, un hashtag « non aux Africains en Algérie » sur les réseaux sociaux avait suscité une importante polémique, alimentée ensuite par des propos anti-migrants d’Ahmed Ouyahia, le Premier ministre algérien.
Ce dernier avait accusé les étrangers en situation irrégulières d’amener « le crime, la drogue et d’autres fléaux en Algérie ». Ensuite, c’est le ministre algérien des Affaires étrangères Abdelkader Messahel appuyant les propos du premier, avait réclamé des « mesures urgentes contre le flux en Algérie de migrants subsahariens ».
Une situation qui fait tomber le masque et démontre le racisme accru des autorités algériennes et de son peuple vis-à-vis des africains qu’on peut qualifier fortement de crime contre l’humanité. Un faux pays, un faux peuple, qui se vante des valeurs universelles et qui traite de la pire des façons des femmes, des hommes et des enfants fuyant les conflits, la misère et la famine, et qui ont choisi malheureusement, la mauvaise destination pour se réfugier et espérer être pris en charges.
anb
SIWEL 290840 Oct 17 UTC