KABYLIE (SIWEL) — Le chardonneret, un petit passereau granivore sauvage de la famille des fringillidés, qui, jadis, faisait le charme et la beauté des hautes montagnes et d’innombrables collines de Kabylie avec son plumage, aux couleurs variables et chatoyantes, et ses chants mélodieux qui nous berçaient matins et soirs pendant les belles journées de printemps, a disparu du paysage naturel kabyle et se retrouve enfermé dans des cages étroites qui le privent de son milieu naturel qui lui garantissait l’exercice de ses fonctions initiales à savoir l’embellissement et le nettoyage de la nature.
Les nombreuses techniques utilisées pour le chasser se sont avérées très efficaces pour provoquer sa disparition. Ainsi, l’utilisation des filets comme piège aux essaims de chardonnerets, qui survolaient habituellement à basse altitude, et de la glu dans les endroits où il a l’habitude de se poser, méthodes qui permettent de l’attraper vivant sans beaucoup de difficultés, a permis aux braconniers, pour se faire un peu d’argent, de faire disparaitre cet oiseau du paysage kabyle.
« Dans les années 90 je chassais jusqu’à une vingtaine de chardonnerets par jour, les mâles je les vendais et les femelles je les tuais pour ne pas les rattraper une autre fois, elles se vendaient rarement sur le marché », avoue Khaled, sans se rendre compte de l’ampleur des dégâts engendrés par cette pratique criminelle. « L’État colonial n’a jamais procédé au repeuplement des montagnes kabyles par ce bel oiseau qui pourrait développer le tourisme dans notre région », dit Said, un touriste habité des forêts de Kabylie.
Youva Amazigh
SIWEL 072010 JAN 21