TUVIRETT (SIWEL) — Comme annoncé deux jours auparavant, le MAK-Anavad a organisé un rassemblement à l’occasion de la Journée Internationale de la Langue Maternelle à Imceddalen (ex Maillot) dans le département de Tuviret mardi 21 février 2017.
Très tôt le matin, nous avons constaté que toutes les voies donnant accès au lieu du rassemblement étaient fermées par la police coloniale algérienne.
À 10h50, nous sommes arrivés à Imceddalen, nous avons réussi à contourner les points de contrôle, nous avons décidé d’aller vers le lieu du rassemblement. La ville était complètement quadrillée par des policiers en tenue civile. À 11h00, les militants sont arrivés, accompagnés par nos camarades venus de Tizi Wezzu et Vgayet, et à leur tête Rachida Ider et Yugurten Benadjoud.
Très vite, nous sommes repérés par les policiers en civil, qui ne tardent pas à intervenir pour nous empêcher d’organiser notre rassemblement pacifique. La police encercle le lieu, et nous commençons à distribuer des tracts. Très rapidement les renforts de la police arrivent et sans sommation, ils nous tombent dessus pour nous agresser et nous passer à tabac.
Des affrontements ont éclaté, légitime défense oblige. Ils ont réussi à embarquer deux militants, Youcef Messouaf, responsable de la Coordination Régionale se retrouve encerclé par 4 policiers pour l’arrêter.
Il est à signaler que nous avons appris que 2 militants ont été déjà arrêtés avant d’atteindre le lieu du rassemblement.
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Après quelques arrestations, le commissaire nous demande de quitter les lieux et de ne pas tenir notre rassemblement, ce que nous refusons d’autant plus que 4 de nos militants sont déjà transférés au commissariat.
La police revient à la charge et avec une férocité inimaginable, deux policiers arabes insultent Youcef Messouaf avant de l’agresser physiquement et de procéder à son arrestation. Il est emmené manu-militari au commissariat.
À 11h30, il se retrouve dans un bureau avec deux policiers pour l’interrogatoire qui va être expéditif. Il ne durera pas plus de 30 minutes. Aussitôt, il est transféré vers un autre bureau avec deux autres policiers pour l’interroger, mais par deux policiers kabyles, cette fois.
À 14h30 un officier le transfère vers un autre bureau pour prendre ses empreintes digitales, ses photos. Il est traité comme un terroriste ou un malfrat, puis confié pour l’énième fois à un autre bureau pour lui lire le PV et lui demander de le signer. Le responsable du MAK-Anavad refuse catégoriquement.
Le policier continue à l’interroger pendant quelques minutes, puis lui demande de l’accompagner, lui et un autre militant, à l’hôpital pour la formalité d’usage, un examen médical. Ils arrivent à l’hôpital à 15h50.
À 16h00, un véhicule de la police les ramène une nouvelle fois au commissariat pour récupérer leurs papiers, et 20 minutes plus tard, le commissaire leur demande de quitter les lieux, sachant que 15 autres militants sont toujours entre leurs mains.
Pendant tout ce temps au commissariat, les citoyens de Raffour avaient organisé un meeting animé par Rachida Ider, pour lancer un appel à la population afin de les soutenir, tout en lançant un ultimatum, avant d’engager une action exemplaire pour mettre la pression, ils ont fermé la RN26, jusqu’à la libération de tous les militants du MAK.
Entre-temps au commissariat, les militants arrêtés ont remarqué l’agitation du commissaire, il était complètement désorienté, il ne savait plus quoi faire devant la contestation qui commençait à s’organiser. C’est une fois libérés que les interpellés violemment ont appris que c’était suite à la mobilisation populaire qu’ils ont été remis en liberté.
À 17h 30 et face à la pression populaire, le commissaire de police donne l’ordre de libérer tous les militants du MAK.
Nous saluons le courage et la détermination des militants du MAK qui ont assumé leur appartenance au Mouvement Souverainiste sans hésitation et sans peur, et nous saluons le courage et la bravoure des habitants de Raffour qui ont pris la décision d’organiser une marche vers le commissariat de Maillot en soutien et solidarité avec les militants du MAK, une information qui a surpris les policiers qui ont informé rapidement le commissaire.
À 18H30 tous les militants sont libérés, ils décident de se séparer pour rentrer, ils quittent Raffour, ceux venus de Tizi Wezzu et Vgayet prennent la route aussi.
Quelques minutes après leur départ, Youcef Messouaf est contacté par les militants de Tizi Wezzu pour l’informer de l’arrestation de leurs camarades venus de Vgayet.
Aussitôt alertés, un rassemblement est organisé devant la brigade de gendarmerie de Chorfa pour exiger leur libération.
Nous discutons avec le Chef de brigade, étonné par le nombre de personnes rassemblées devant sa brigade, ils nous demandent de rester calmes, tout en nous expliquant que c’était juste une « procédure ».
À 20h30, les militants de Vgayet sont tous libérés, suite à la pression des militants présents en face la brigade.
Une journée mémorable pour la Kabylie et pour le MAK, malgré les violences policières notamment de la part des policiers non-kabyles, car il faut le préciser, et l’empêchement du rassemblement, les militants des trois importantes régions de Kabylie étaient tous ensemble à se solidariser les un envers les autres et à tour de rôle, la population qui exprime son soutien indéfectible aux militants du MAK, est une grande victoire.
Nous tenons à remercier les militants de la Coordination de l’Ouest venus de Tizi Wezzu et ceux de la Coordination de Vgayet, sans oublier le village de Raffour et de Chorfa, merci pour toutes vos actions en soutien aux militants.
23/02/2017
Youcef Messouaf
Responsable de la Coordination Régionale Sud du MAK-Anavad
SIWEL 241135 Feb 17