KABYLIE (SIWEL) — « La femme violentée à Sétif a fui à Bonson — Saint-Étienne ; je l’ai rencontrée, elle m’a tout raconté à la veille de Sidna Noh Noël ».
C’est la légende de la photo qu’il a écrite dans un post du 24 décembre 2017. Sacré MLT, il fallait la trouver celle-là !
Nous avons été plusieurs à avoir longuement disserté sur l’engagement militant total, le parcours exemplaire, les valeurs morales et les qualités humaines qui ont distingué la vie de Muḥend Larvi Teyyev.
En ce début d’année que nous vivons sans lui, je voudrais rappeler le sens artistique et émouvant qu’il imprime aux choses.
Devant la sculpture d’une jeune femme humble assise simplement sur un banc public, sans camisole pour elle-même et sans barreaudage de protection, comme une promeneuse ordinaire prenant un instant de repos, il s’émeut d’abord par la beauté de la sculpture et a pensé peut-être aussi à l’artisan besogneux qui l’a conçue dans son atelier.
Et puis surgit en lui le blues de son pays défiguré par la haine des islamistes. Et le sort de la naïade de marbre de Francis de Saint Vidal qu’il a offerte à la ville de Sétif il y a 121 ans.
En cet instant d’attendrissement artistique, Muḥend Larvi a définitivement oublié le sauvage de Sétif qui a défiguré une structure artistique emblématique de sa ville depuis plus d’un siècle.
Pour lui, il n’a jamais existé.
Azru Loukad
SIWEL 030900 JAN 21