CHRONIQUE (SIWEL) — Quitte à payer le prix le plus fort, en faisant rentrer des loups dans ses bergeries, la France officielle peut tout accepter, tout avaler, tout ingurgiter, tout digérer, mais jamais, au grand jamais, elle ne s’intéressera à l’indépendance de la Kabylie. Les raisons en sont multiples.
Hormis le fait qu’elle protège ses intérêts dans cette Algérie, créée artificiellement de toutes pièces par ses soins, elle semble même lâcher du lest à ceux qui font couler du sang sur son sol ; plus grave encore, au sein même de ses institutions les plus sensibles et les plus sécurisées.
Nous n’avons nullement à nous immiscer de sa politique, aussi laxiste aussi permissive soit-elle vis-à-vis d’une certaine couche de sa population qui n’a d’objectif que celui de répandre les ténèbres sur l’ensemble de la planète terre.
C’est peu dire que celui qui sème l’ignorance récolte la violence.
De Louis Philipe, roi des français 1830-1848, qui dira, on ne réanime pas un cadavre, à Monseigneur Lafarge, Cardinal d’Alger à la même époque, lorsque le Prélat lui proposa de re-christianiser l’Afrique du Nord, jusqu’au dernier locataire de l’Elysée en passant par Napoléon III avec la création de son fameux royaume arabo-musulman, la France officielle continue à camper sur ses positions aussi néfastes, aussi destructrices et aussi dangereuses pour son avenir.
La résistance de la Kabylie jusqu’en 1857 contre l’occupation française donna l’occasion à l’ancien colon de comprendre que le Kabyle n’est pas maniable ni manoeuvrable à merci, comme c’était loin d’être le cas des populations des autres contrées.
Il fallait donc, à la France, tenter tous les subterfuges pour faire du Kabyle celui qu’il n’avait jamais été, en instaurant ses tristes et dévastateurs bureaux arabes sur l’ensemble du territoire kabyle. Elle ira jusqu’à arabiser nos patronymes pour nous diluer dans cette Algérie qu’elle vient à peine de créer.
De Gaulle, lui-même, avait opté pour l’offrande de cette Algérie à ceux qui ne se sont jamais battus pour la libérer. Il a même été jusqu’à dire qu’il ne fallait surtout pas que les Kabyles se saisissent de ce pays, qu’ils ont libéré, pour le diriger, sous peine de le voir retrouver ses vraies racines, et développé comme comme tous les pays, à l’époque, qui avait opté pour l’ouverture et l’allant évolutif, à l’exemple de la Corée du Sud qui était au même niveau.
Pour la France officielle, et même au sein de France citoyenne, les peuples du Makhreb sont des arabes et n’ont aucune autre racine.
C’est dire si la falsification de l’histoire avait déjà atteint son zénith !
La France officielle qui campe, mordicus, sur ses positions archaïques et obsolètes n’en voudra jamais de l’indépendance de la Kabylie pour les raisons de ses intérêts, géostratégiques, et d’influence sur ses anciennes colonies, qu’elle garde sous sa tutelle, et bien entendu pour ses intérêts économiques qui sont loin d’être négligeables.
Les stratèges politiques et diplomatiques français ont compris qu’une Kabylie indépendante, dirigée par ses braves enfants, risque de décoller en un temps record. Les potentialités de la Diaspora kabyle, sur leur sol, leur donne froid dans le dos.
Il n’échappe pas à ces tacticiens que l’histoire d’un peuple ne se fait pas en quelques décennies ; en conséquence de quoi, si la Kabylie recouvrait sa souveraineté perdue en 1857 risque de contaminer les autres peuples Amaziɣ de l’Afrique du Nord et de l’Afrique Subsaharienne.
Craignant que la Kabylie indépendante pourrait assigner cette « France de papa » devant les instances internationales, ne serait-ce que symboliquement, pour des pillages, des massacres massifs de Kabyles et de leur paupérisation organisée, en un mot, de l’hécatombe subie de 1857 à 1962, les descendants de Clovis feront des pieds et des mains pour faire disparaître la Kabylie dans le moule obscurantiste créé par leurs soins.
Souvenons-nous : qui avait protégé Khomeini à la fin des années 70 ?
La France officielle pourra toujours jouer la carte de la prescription à l’endroit de la Kabylie indépendante. Qu’importe. Le fait de lui rappeler sa tentative d’anéantissement de notre réelle identité la secouera à coup sûr.
Il ne nous appartient pas d’être de futurs revanchards ni de nous ériger en futurs justiciers. Même si le chemin est sinueux, nous rappellerons à l’ancien colon que celui auquel il a passé le relais finira, tôt ou tard, par déguerpir de la Kabylie, qui retrouvera ses vraies racines, sa voie, son bonheur et la joie de vivre de ses enfants, dans une harmonie tant attendue, et ô combien méritée.
J’en suis convaincu qu’un jour, les Kabyles qui iront se recueillir sur la tombe de notre ÉCLAIREUR LOUNÈS MATOUB lui diront : Ta République de Kabylie est devenue une réalité. Et il les entendra !!!
N’en déplaise à la France officielle et à l’Algérie coloniale.
A.T. le 14/10/2019
SIWEL 142000 OCT 19