Pourquoi les supporters de la JS Kabylie tournent-ils le dos à l’hymne algérien ?

KABYLIE (SIWEL) — Le match de la finale de la coupe d’Algérie de football qui a eu lieu le 1er mai dernier à donné lieu, une nouvelle fois, à un spectacle devenu classique chez les supporters kabyles. Ces derniers tournent le dos à l’hymne algérien tout en clamant en choeur leur rejet de l’Algérie-même.

Des journalistes et des politiques tentent à la fois d’en minimiser la portée tout en en édulcorant le sens. Selon eux, c’est juste le combat pour tamazight que ces jeunes Kabyles perpétuent sur les gradins.

Pour rendre justice à cette frondeuse et intrépide jeunesse kabyle dont les tenants de « l’Algerie, une et indivisible » tentent d’étouffer la voix en donnant un sens loin de celui qu’elle a exprimé, nous rétablissons les faits :

En tournant le dos à l’hymne algérien les Kabyles ne font que tourner le dos à l’Algérie. Ils ne se sentent pas Algériens. Ils disent clairement à ceux qui ne veulent pas les entendre qu’ils sont simplement Kabyles et que leur seule patrie est la Kabylie. Ils ne rêvent que d’une Kabylie indépendante.
Tout le reste n’est que spéculation !

Le combat pour tamazight est pour eux dépassé par celui de l’indépendance qui leur offre la latitude, une fois abouti, de faire du kabyle leur langue nationale et officielle, de vivre dignement sans se faire humilier par des policiers, des gendarmes, des militaires ou des juges qui les obligent à parler en arabe, à apprendre de force l’arabe et à faire leur identité kabyle au profit d’une identité algérienne définie avant tout comme arabe et islamique.

La page du combat culturel est définitivement tournée par la Kabylie qui mène désormais celui de son indépendance.

Ce combat a, certes, emprunté un tronçon de chemin culturel mais qui avait été abandonné avec le bain de sang du Printemps noir en 2001 où 128 jeunes kabyles manifestant pacifiquement ont été assassinés par les gendarmes coloniaux algériens à balles explosives, blessant 6 000 autres dont des centaines handicapés à vie.

Même en 1977, quand le stade kabyle défia pour la première fois le dictateur Boumediene, c’était déjà un rejet de l’Algérie par la Kabylie.

Rendons donc à César ce qui lu appartient et à la jeunesse kabyle le sens de son combat libérateur, celui de l’indépendance de la Kabylie.

« Ulac smah ulac » est un message destiné aux tenants du pouvoir colonial algérien pour leur dire que nous ne vous pardonnons pas vos crimes contre la Kabylie, que ce soit les assassinats de nos hommes politiques, de nos intellectuels, la mort des 500 hommes du FFS et les 128 jeunes du Printemps Noir, mais aussi de notre langue, de notre identité, de notre culture et de nos valeurs. Nous ne vous pardonnons pas d’avoir tué notre liberté et notre souveraineté kabyle.

Désormais nous serons indépendants. La Kabylie nous appelle

Rédaction
SIWEL 071900 MAI 18