KABYLIE (SIWEL) — L’anti kabylisme prend des proportions alarmantes en pays kabyle, il a été ouvertement affiché, aujourd’hui, par la juge de Vgayet, représentante officielle de l’Etat colonial d’Alger.
Ainsi, lors du procès de quelques 31 activistes kabyles de Vgayet, pendant que Maitre Benyoub faisait sa plaidoirie, en partie, en langue kabyle pour défendre la cause des prévenus, la juge l’interrompt en lui disant : « Ne parlez pas une langue que je ne comprends pas ! ».
Surpris, Maitre Benyoub Djamel, qui a l’habitude, selon lui, de plaider en langue kabyle même dans des régions arabophones sans qu’il ne soit jamais interrompu par un juge, refuse d’obtempérer et continue de plaider en langue kabyle, un fait qui a poussé la juge à arrêter l’audience et a quitter la salle avec une attitude d’un officiel qui a pour mission de confirmer le colonialisme algérien en Kabylie.
En réaction à cet acte, considéré comme étant un grave dérapage anti kabyle et une en violation flagrante de la constitution algérienne qui stipule, dans l’un de ses articles, que la langue amazighe est officielle, plusieurs commentaires, dans lesquels les kabyles ont tenu à exprimer leur indignation, ont été postés. Ainsi, Hafid Djerroud a écrit : « c’est malheureux dans notre cher pays ils nous interdisent de parler notre langue ça c’est du vrai colonialisme, c’est une provocation ». Hakim Benikken a dit que la langue amazighe véhicule les valeurs de la liberté et de la justice, c’est tout à fait normal qu’elle ne soit pas autorisée dans les tribunaux algériens. Kader Sadji a dit que cet incident démontre à nouveau que l’appareil judiciaire demeure un puissant vecteur de l’idéologie rétrograde arabo-islamiste qu’il faut cependant combattre de l’intérieur et de l’extérieur.
A signaler que lors du procès de Amazigh Semmani, jugé pour port de l’emblème amazigh à Constantine, Maitre Kader Houali avait plaidé en langue kabyle du début jusqu’à la fin sans qu’il soit interrompu par le juge du tribunal de Constantine, sachant que ce dernier ne comprend pas le kabyle. Concernant le procès des activistes précités, poursuivis pour attroupement non armé, le procureur a requis, pour information, deux mois de prison ferme et une amende de 30000 DA pour chacun.
Youva Amazigh
SIWEL 191425 MAR 21