CULTURE (SIWEL) —La réalisation d’un grand rêve. En effet, le 25 mai 2019, le ciné-club kabyle est né…Avant tout, un grand merci à Hmituc et à monsieur le Premier ministre Zidane Lafdal pour la réalisation de cet événement tant attendu par les cinéphiles kabyles ou non.
Je tiens personnellement à les remercier pour tous les efforts fournis dans l’ombre avant de faire jaillir la lumière comme une étoile filante !
Longue vie au ciné-club kabyle… qui nous a merveilleusement ravis.
De jour en jour, les Kabyles de bonne volonté tissent et égrainent des réalisations culturelles tel un chapelet infini ce qui est de très bon augure pour l’avenir cinématographique kabyle.
Au programme de ce jour décisif, un court métrage de Réda Amrani intitulé D wagi i d’asirem, une œuvre universelle où l’image dépasse de loin la parole.
Sans le connaître, je pense que le réalisateur a été dans son enfance, certainement bercé par les contes des montagnes de la Kabylie.
Le thème principal est la femme et chose remarquable,ici, nous sommes bien loin des schémas stéréotypés, souvent lourds, du féminisme contemporain.
Dès la première image, l’émotion vous saisit et ne vous lâche plus jusqu’à la fin de cette œuvre qui nous emporte à travers la transmission. La femme est mise à l’honneur, en valeur,
celle qui donne la vie et transmet des gestes de noblesse d’hommage à la nature avec toute sa symbolique.
Ce film peut s’apparenter au cinéma muet, mais combien parlant et expressif malgré le sujet et le personnage, pourtant opposés au mime Marceau et à Charlot ! Cela n’empêche pas de faire ce parallèle devant la qualité gestuelle, expressive, sublime et ses nombreuses symboliques.
Ce court métrage, comme son nom l’indique, prouve que l’on n’a pas besoin de beaucoup de temps pour exprimer et imprimer dans l’imagination du spectateur une multitude de messages chaleureux et ô combien chargés de sens sur l’importance et le cours de la vie.
La qualité de l’image vous propulse dans un monde à l’esthétique magnifique et le réalisateur offre la transmission des gestes forts de la vie comme le burnous symbole de la dignité pour les Kabyles, puis des branches d’olivier, images de la paix, représentées par de
nombreux peuples depuis la nuit des temps et enfin, une poignée de terre, notre mère nourricière, sur laquelle la vie se déroule au cours de l’existence humaine.
Je dois dire qu’en treize minutes, j’ai pu voir sous mes yeux défiler tout le sens du genre humain kabyle…
Merci au réalisateur Réda Amrani de nous avoir fait partager ces moments magiques. Dans la salle pleine comme un œuf, filles, garçons, femmes, hommes de tous âges étaient assis silencieusement côte à côte et par instants, émergeaient aux coins des yeux quelques larmes de bonheur s’écoulant silencieusement, avec pudeur, le long des joues…
Shamy Chemini, ministre de la culture de l’Aanavad
SIWEL 291901 MAI19