KABYLIE (SIWEL) — Incapable de remplacer son charismatique chef Hocine Ait Ahmed, le FFS ne cesse de débattre dans des contradictions multiples. Avec à sa tête une instance présidentielle et un secrétaire qu’une bonne frange de militants de base contestent, ce parti se plait dans un bicéphalisme unique en son genre. Pour bon nombre de ses militants sincère, on n’arrive pas à comprendre pourquoi ce parti n’arrive pas à sortir de cet engrenage mortel en se dotant d’un président élu par un congrès réellement représentatif de la base militante ?
Pourtant le dédoublement n’est pas nouveau au sein de cette structure. On se souvient tous de l‘épisode FFS 1 et FFS 2 du temps de l’avènement du multipartisme en 1989 suite aux douloureux événements d’octobre 1988. À cette époque le parti s’est scindé en deux fractions : une sous l’égide de Hocine Ait Ahmed toujours en exil et une autre dirigée par feu Si El Hafid. Aussi la division et l’anarchie qui règne au niveau du parti ne sauraient étonner les observateurs au fait de ce qui se trame à l’intérieur de ses instances et de toutes les luttes sournoises et fratricides que se livrent en son sein les différents antagonistes. Ce parti est vraiment énigmatique à plus d’un titre et beaucoup de points sombres ne sont pas éclairés quant à son parcours depuis l’obtention de son agrément d‘activer légalement.
Ainsi parmi les questions taboues que refusent de débattre les chauvins du parti, le fait d’avoir fait coïncider le premier retour de Hocine Ait Ahmed en Algérie avec la tenue du premier congrès du RCD. La mémoire retiendra les échanges houleux dans la presse entre les deux formations. Autre sujet délicat, l’éloignement de feu Hachemi Nait Djoudi du parti lui qui a préparé avec acharnement le retour du parti vers la légalité.
Parmi les autres intrigues marquantes du parti, en dehors du départ de Said Khelil, l’éloignement de Djamel Zenati du FFS lui qui était portant le directeur de compagne de Hocine Ait Ahmed lors des élections présidentielles de 1999. Comme on le constate, tout n’est pas fluide au sien du front des forces socialistes. Par exemple, personne au sien de cette formation n’ose expliquer à l’opinion publique pourquoi le revirement de dernière minute opéré par le leader du FFS et qui a amené le parti à prendre aux des élections communales organisée au plus fort de la contestation du printemps noir de 2001 et qui étaient pourtant unanimement rejetées à la fois par le structures du mouvement citoyen et par la population kabyle. On sait aujourd’hui sur quoi avait débouché cette décision suicidaire du parti.
Ces simples exemples poussent bon nombre d’observateurs à se poser la question suivante : qu’est-ce qui motive réellement ce parti à vouloir faire cavalier seul et surtout à vouloir ramer contre le désir des habitants de son fief naturel (la Kabylie) et à obliger ses militants à chaque fois à s’ingénier à défendre des décisions aussi paradoxales (on se souvient par exemple du contrat de Saint Egidio et l’exercice d’équilibre que tentèrent de réaliser les militants du FFS pour passer la pilule de la participation de Hocine Ait Ahmed à cette rencontre) ?
La dernière sortie des responsables du parti suite à leur rencontre avec Tebboune, faite dans un arabe digne d’El Bouhtouri, aurait pu faire sourire si ce n’était son cas dramatique ! À les entendre, ils ont discuté de la libération de détenue, d’une feuille de route pour une sortie de crise pacifique, libération du champ politique et médiatique. Bref la littérature habituelle qui engage à tout sauf à l’essentiel : le changement !
Aussi pour bon nombre des observateurs le vrai enjeu est ailleurs, le FFS s’en est allé quêter des garanties quant à une éventuelle participation aux prochaines législatives que compte organiser ce pouvoir. Obtenir des sièges en dehors de la Kabyle moyennant la participation de cette Kabylie à ces joutes fallacieuses. La chose n’est pas une nouveauté pour ce parti qui sous des dehors d’opposition sert en vérité tous les calculs de ce pouvoir dont l’obsession est la montée en force du courant indépendantiste en Kabylie.
Si cela reste une supposition d’analyste, il est de bon ton d’interpeller l’élite kabyle et particulièrement ceux proches du FFS (à l’image de Djamel Zenati, Said Khelil….) pour justement prendre et éclairer l’opinion publique kabyle sur ce jeu trouble auquel se livre le FFS. C’est la moindre des choses qu’ils puissent faire.
H@S
SIWEL 160030 FEV 21