KABYLIE (SIWEL) — L’occupation française du pays Kabyle, qui s’est effectuée en 1857, n’est pas restée, depuis cette date, sans insurrection et révolte.
Ainsi, 14 ans après cette invasion, l’insurrection de Muhand Amezyan Aheddad, éclata. C’était un certain 8 avril 1871. En effet, Muhand Amezyan Aheddad, chef de la confrérie Rahmania du village Seddouk-Ouffella, qui avait 80 ans, à ce moment là, a appelé lui-même à l’insurrection, lors d’un rassemblement fait au Souk de Mcisna, actuelle Seddouk. Cette déclaration de guerre contre l’occupant de la Kabylie a été marqué par la célèbre phrase qu’il a prononcée : « ad-nṭeyer irrumiyen ɣef ullel am ṭiyreɣ taεakkazt-agi ɣer wakkal », qui signifie : « nous jetterons les français en mer comme je jette ce bâton par terre ». Cet appel à l’insurrection a été suivi par 250 tribus kabyles qui ont réussi à mobiliser plusieurs dizaines de milliers de combattants. Les combats contre l’envahisseur français se sont déroulés même aux portes d’Alger. Une répression féroce des insurgés s’est vite effectuée suite à l’avancée spectaculaire des combattants kabyles vers Alger. Suite à la défaite de la Commune de Paris l’autorité militaire a repris la main en reconstituant une puissante armée d’Afrique. Une puissante armée composée de plus de 100 000 soldats fut mobilisée par l’amiral Gueydon, un dispositif supérieur à celui qui avait permis d’annexer la Kabylie en 1857.
La répression impitoyable qui s’est abattue sur les kabyles a fait plusieurs dizaines de milliers de morts parmi la population, des villages entiers furent rasés et plus de 450000 hectares furent confisqués et distribués aux nouveaux colons débarqués d’Alsace-Lorraine. Plus de deux cents chefs insurgés ont été condamnés à la déportation à Cayenne et en Nouvelle Calédonie. Après cette défaite, Cheikh Aheddad, dont les deux fils étaient tués au combat, fut emprisonné. Il meurt à la prison de Constantine, le 29 avril 1873, la ville où il y fut ensuite enterré. Les restes du combattant kabyle, qui s’est sacrifié pour sa Kabylie indépendante furent transférés à Seddouk, le 02 juillet 2009, où ils étaient réinhumés.
Un vibrant hommage lui a été rendu, le 8 avril dernier, par les citoyens de Seddouk qui ont tenu à être nombreux à la cérémonie de commémoration de son 150ème anniversaire de son insurrection.
Youva Amazigh
SIWEL 130910 AVR 21