Kabylie / Algérie : Le président Ferhat Mehenni répond à l’armée algérienne
ⴰⵏⴰⵠⴰⴷ  ⴰⵇⵠⴰⵢⵍⵉ  ⵓⵄⴺⵉⵍ
ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA
TISSELWAYT
LA PRESIDENCE
Communiqué

 

L’indépendance de la Kabylie est une question politique et ne relève nullement du domaine de la guerre

En réponse à notre Appel de Londres (03/06/2018) par lequel, en tant que Président du Gouvernement Provisoire Kabyle en exil (Anavad), j’ai invité le peuple kabyle à la formation de ses propres forces de sécurité, l’armée algérienne, dans l’éditorial du numéro de juillet de son organe officiel qu’est la revue El Djeich, affirme que l’Algérie demeurera « une et indivisible ». Faut-il rappeler que la France disait d’elle-même la même chose dès 1954 quand apparurent les premiers foyers insurrectionnels en Kabylie et dans les Aurès.

La Kabylie s’étonne que ce soit un organe militaire qui s’exprime sur une question qui ne le concerne pas. L’indépendance de la Kabylie est une question politique et ne relève nullement du domaine de la guerre.

L’ANP (Armée Nationale Populaire) est instrumentalisée par sa hiérarchie qui détient la réalité du pouvoir algérien. En la surdéployant en Kabylie où, depuis 1997, soit quinze (15) ans avant l’apparition d’une revendication indépendantiste kabyle, elle dresse des barrages militaires tous les 5 kilomètres, et révèle un pays kabyle militairement occupé et politiquement colonisé. Il y a plus de check-points et de barrages militaires au kilomètre carré en Kabylie qu’il n’y en a dans aucun autre pays en guerre.

Le 28/09/2017, la Kabylie a déposé un Mémorandum à l’ONU dans lequel elle revendique son droit légitime à organiser un référendum d’autodétermination, conformément aux textes et chartes des Nations Unies.

La présence militaire en Kabylie ne fait pas peur aux Kabyles qui n’optent pas pour une rébellion militaire mais pour une expression politique solide et massive en faveur de leur indépendance. La guerre a changé de nature, elle n’est plus militaire ; elle est politique. La rue, les réseaux sociaux, les médias, la diplomatie et le droit international ont remplacé le maquis que nos aînés avaient pris pour s’affranchir de la colonisation française. L’époque n’est plus celle de la guerre d’Algérie et nous n’offrirons pas notre jeunesse en chair à canon à des assoiffés de sang et à tous ceux qui déversent tous les jours de la haine à flots contre les Kabyles.

Nous sommes un peuple civilisé et intelligent. C’est la raison pour laquelle nous allons mettre sur pied notre corps d’Anaya. L’Anaya supplantera l’autorité coloniale algérienne par une autorité patriotique kabyle. Notre décision est prise.

Messieurs de l’ANP,

Quel que soit le temps que cela nous prendra, notre victoire est certaine et la Kabylie sera indépendante et cela, au bénéfice même de vos propres enfants. La question n’est plus du ressort de vos Kalashnikovs ou de vos Uzis mais de la volonté souveraine du peuple kabyle.

Une dernière chose : L’ANP n’est pas l’héritière de l’ALN. Elle en est son assassin. La guerre de Kabylie (1963-1965) en témoigne.

Exil, le 13/07/2018

Monsieur Ferhat At Sεid (Ferhat Mehenni, selon l’état civil conlonial)
Aselway n Unavad Aqvayli Uεdil
Président du Gouvernement Provisoire Kabyle en exil

—30—

 

SIWEL 142100 JUL 18

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