KABYLIE (SIWEL) — Né le 8 mars 1913 à Tizi N’Hibel, un village situé dans la commune d’At Mahmud, relevant de la sous-préfecture d’At Dwala sise à Tizi Wezzu, Mouloud Feraoun est issu d’un couple de paysans pauvres qui ont eu huit enfants dont cinq seulement ont survécu. À partir de l’âge de sept ans, il fréquente l’école primaire de son village natal.
En 1928, il est boursier à l’école primaire supérieure de Tizi Wezzu, il est reçu ensuite au concours d’entrée à l’école normale de Bouzaréah à Alger en 1932, où il a fait connaissance avec Emmanuel Roblès. Il commence sa carrière d’instituteur à Tawrirt Aden, village relevant de la commune de Mekla, après avoir réussi à décrocher son diplôme de l’école normale de Bouzaréah.
En 1935, il est nommé instituteur à Tizi Hibel, où il épouse Dehbia dont il aura sept enfants.
En 1939, il écrit son premier roman intitulé Le fils du pauvre, un roman qui lui a permis d’obtenir le Grand Prix de la ville d’Alger. Dans ce roman, qui est une autobiographie de l’auteur, où le personnage principal c’est Fouroulou, surnom de l’écrivain lorsqu’il était enfant, Mouloud Feraoun nous fait plonger dans les profondeurs de la Kabylie, une région montagneuse et escarpée, où la vie est difficile pour les habitants. L’auteur nous décrit les us et les coutumes de la Kabylie, un endroit où la vie est simple et rustique, où les gens font avec les moyens dont ils disposent pour faire face à la dureté de la vie quotidienne avec dignité et fierté. C’est dans ce contexte que Fouroulou, l’écolier, va grandir. L’écolier studieux attend sa bourse pour aller faire ses études afin de sortir de la misère dans laquelle il vit avec sa famille, il fait face pendant son attente aux moqueries de ses amis bergers qui ne croient pas qu’il est possible d’avoir une vie meilleure.
En 1946, Feraoun est muté à Tawrirt Musa Waεmar, dans la commune d’At Mahmud. Il devient ensuite directeur du cours complémentaire de Larevεa N’At Iraten en 1952, puis en 1957, il quitte la Kabylie pour devenir directeur de l’école Nador de Clos-Salombier à Alger.
En 1951, il est en correspondance avec Albert Camus. Le 15 juillet, il termine La Terre et le Sang, ouvrage récompensé en 1953 par le Prix du roman populiste. Le roman raconte la vie d’un village kabyle qui voit d’un mauvais œil le retour d’un de ses enfants parti travailler dans les mines du Nord de la France.
En 1957, il écrit Les chemins qui montent, un roman qui raconte l’histoire d’amour entre Dahbia, une chrétienne originaire d’Ighil N’Ezman et Amer le kabyle, caractérisée par des rencontres à la sauvette aux alentours de la fontaine du village.
En 1960, il traduit les poèmes de Si Mohand Ou Mhand sous le titre de Les Poèmes de Si Mohand. Pendant la même année, Feraoun devient inspecteur des centres sociaux à Ben Aknoun, où il a été assassiné le 15 mars 1962 au lieudit Château-Royal en compagnie de ses cinq collègues par l’OAS, accusés d’être pros indépendantistes, à quatre jours du cessez-le-feu du 19 mars 1962.
Ses œuvres Journal, L’Anniversaire et La Cité des roses sont éditées plus tard à titre posthume. Comme chaque année, un hommage lui sera rendu aujourd’hui dans son village natal.
Youva Amazigh
SIWEL 151455 MAR 21